Ils ne savent pas (BxB)

Chapter II : Break down

  Il est 8 h, la nuit porte conseil, je dois absolument apaiser les tensions si je veux pouvoir passer les deux ans sans finir dans les toilettes à pleurer tous les soirs, je n'ai pas le choix, je n'ai aucun autre moyen.

  Ce soir, je lui donnerais le contrat signé et lui demanderais calmement d'avoir une discussion sur l'histoire avec Flora.
  J'en ai déjà mal au ventre...

*

  Pause du matin, je me dirige encore une fois, seul vers la cour extérieure, elle est super- spacieuse, mais elle est quasiment vide puisque tout le monde sort de l'école pour aller fumer.

  Je fais un bond de treize mètres quand un gars, plutôt grand, et brun pose sa main sur mon épaule.

- en rigolant : Excuse-moi ! Je ne voulais pas te faire peur!
- rassuré : Non t'inquiète pas c'est moi, je réfléchissais et du coup tu m'as sorti de mes pensées.
- souriant : Pas de problème ! Tu as du feu ?
- Ah non désolé je ne fume pas...
- Pas grave moi non plus.
- Quoi ?
- En fait je ne connais personne ici et t'avais l'air sympa et je savais pas comment lancer la conversation donc ... !
- Euh.....
- gêné : Pardonne-moi.
- Je m'appelle Avry.
- Et moi Thomas.

  La conversation continua facilement, il est assez intéressant, assez drôle d'ailleurs même, mais ce qui me trouble le plus chez lui, c'est ses yeux, ils sont profondément bleus, bleu marine.  
  Au début j'ai même pensé que c'était des lentilles.

   La sonnerie retentit et vient interrompre notre conversation. Thomas me propose de nous mettre ensemble pendant le cours de Maths, ce que j'accepte volontiers.
Je peux enfin parler à quelqu'un, et en plus il est vraiment super-sympa.

On est jeudi, j'ai appris que demain la journée était banalisée pour la grosse soirée d'intégration, je pense que je vais y aller ça peut pas me faire de mal.

*

  On a assez rigolé en maths avec Thomas, et il m'a proposé de déjeuner à son appart le midi, histoire de faire davantage connaissance.  Je le suis donc en sortant de la salle, puis monte dans sa voiture.

  Son studio se situe dans un quartier assez délabré, dans un immeuble au 5eme étage, mais à l'intérieur tout est super propre, rangé et très accueillant. Un lit double est centré au milieu de la pièce. La couleur générale de la pièce est d'un bleu très foncé ce qui me rappelle ma remarque de ce matin sur les yeux de Thomas.

  Pendant que nous déjeunons, je raconte mon histoire avec Hugo et Flora, j'avais besoin d'en parler à quelqu'un étant extérieur à ma vie, c'est l'occasion du coup.

Thomas : C'est vraiment chaud pour toi que tu sois obligé de lui pardonner seulement car tu as besoin d'un toit, je ne pourrais jamais faire ça moi, quitte à me foutre dans la merde...
Avry : Ne m'en parle pas, je ferais n'importe quoi pour éviter cette colocation mais maintenant il est trop tard..
Thomas : En tout cas, si tu as besoin d'aide, tu sais où me trouver ! 
Avry : Je te remercie Thomas... !

   Nous continuons de discuter de tout et de rien, j'apprends qu'il pratique la natation et que sans se vanter il a un assez bon niveau, ses épaules largement dessinées confirment d'ailleurs ses propos. C'est vraiment un gars bien à mon avis.

*

  Nous retournons au lycée. L'après-midi me paraît interminable. La journée enfin terminée, je retourne à l'hôtel où je signe le contrat.  
  J'attends qu'Hugo rentre pour le lui remettre.  
  J'ai un peu d'appréhension.

  Il rentre peu après, et je l'entends parler au téléphone, ce qui m'agace. 

  J'entends la conversation et mon sang ne fait qu'un tour, mon cœur loupe un battement en se déchirant un peu plus.
  Il parle avec Flora.

  Je me dirige vers lui avec le contrat, ne voulant pas endurer sa conversation, il a un sacré culot de ne pas se cacher. Il m'aperçoit et dirige directement son regard sur le contrat dans mes mains.

Hugo en bouchant le micro de son portable : Ah tu l'as signé.
Avry : Pourrais-tu raccrocher s'il te plaît, je n'ai pas envie d'entendre ça.
Hugo : Rien à foutre, ça te regarde pas, tu veux que je lui passe le bonjour peut-être ?

  Je tombe de haut, mon sang, encore une fois ne fait qu'un tour, les paroles de Thomas me reviennent en tête.

" Je ne pourrais jamais faire ça moi, quitte à me foutre dans la merde..."

  Oh putain. Je vais le regretter, mais peu importe.

  J'attrape son portable que je balance à pleine puissance sur le sol, puis je prends le contrat des deux mains en prenant bien soin de le mettre bien en évidence devant ses yeux et d'un geste, c'est fini, la feuille se sépare en deux parties qui se déposent sur le sol.

Je prends ma valise, et sort de la chambre d'hôtel en claquant la porte. Je suis parti.

  Je fais un bout de chemin dehors, marchant vers je ne sais où, loin.. Je suis crevé, dévasté, brisé. Je m'assois sur un banc, et d'un coup, ça me frappe :

Putain Avry, qu'est-ce que tu as fait ?

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