Chapitre cinq.

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Jamais je n'aurais cru que Zayn aurait été capable de faire une telle chose. De donner mon numéro à un pur inconnu. Sans demander préalablement mon autorisation. Harry (joli prénom en passant) me croyait désespéré. Peut-être sur le point de me suicider ? Beurk. Cette image me répugne. Parce que je suis loin d'être cette personne. Ce n'est pas parce que je suis assez froid que je suis forcément déprimé. Je suis seulement totalement heureux avec ma famille, avec mon père, ma mère, mes sœurs et Alfred et Zayn. Bien évidemment. Ce n'est pas pour autant que je suis mal dans ma peau. Ou tout ça. J'ai une force de caractère incroyable et une grande répartie. Ce qui fait que très peu de personne font de moi leur victime. J'aime jouer au football et j'aime faire des blagues. Je ne vois pas ce qui ne tourne pas rond chez moi. Mais ça doit être suffisamment grave pour que mon meilleur ami ait pris cette décision. Rien ne l'excuse. Il n'avait pas le droit de le faire dans mon dos. C'est horriblement blessant. Harry aurait pu être un psychopathe. Je suis frustré. On dirait peut-être pas. Je le suis pourtant à l'heure actuelle. J'ai envie de crier. Seulement je suis aux toilettes (j'ai dû dire cette excuse pour sortir de cours). Je sais très bien dans quelle classe est Zayn. Et je suis suffisamment en colère pour aller toquer à la porte. Le prendre par la peau du cul. Et le faire sortir pour qu'on s'explique. Je ne le ferais pas. Parce que je ne suis pas impulsif. Pas comme mon métis l'est. Je réfléchis toujours dix ans avant d'agir. Ce qui fait de moi quelqu'un de plutôt compliqué à comprendre. Et qui met pas mal de temps avant de faire la moindre action.

Je ne sais pas non plus comment me comporter avec Harry maintenant. Parce qu'il voit qui je suis. Il sait comment je suis physiquement. Même l'odeur de mon parfum. Alors que moi non, c'est tout le contraire. Le fait qu'il a dis qu'il me trouve beau et qu'il adore mon parfum. Ça me rend encore plus mal à l'aise. J'ai déjà eu des petits amis auparavant, pas beaucoup. Les relations n'ont jamais duré très longtemps, quelques mois. Mais suffisamment pour savoir des choses. Pourtant, tout semble différent avec Harry. C'est naturel. J'ai pas besoin de doser mes mots. Je pense. J'écris. Je ne me relis même pas. Je suis moi-même. Et le pire ou le mieux, je ne sais pas encore, est qu'il à l'air d'aimer cela. Je n'ai pas eu envie de lui répondre. Je suis trop en colère pour faire ça. Je pourrais être méchant avec lui alors que je ne le veux pas. Il ne le mérite pas. Il a l'air gentil.

La sonnerie retentit dans tout l'établissement, m'interrompant dans mes pensées. Je dois retourner dans ma classe pour récupérer mes affaires. Je me hâte donc de le faire. En essayant d'oublier toute cette histoire. Même si je sais que j'en suis incapable.

« Ton heure de cours s'est bien passée Lou ? » Il me demande en souriant. Et je soupire intérieurement. Il est encore venu me chercher devant ma salle. « On doit parler. » Je me contente de lui répondre assez froidement. Le ton cassant. Je suis toujours fâché. Il semble le voir. Il fronce les sourcils, mais hoche la tête. Acquiesçant. On marche jusqu'à la coure de récréation et on se dirige vers un banc. Malgré le fait qu'il fasse plutôt froid. « C'est toi qui a mis le mot dans le casier de Harry, n'est-ce pas ? » Son visage se décompose. Il vient de me prouver que j'ai raison. « Pourquoi tu as fait ça ? » Il soupire et s'assoit lourdement. Comme s'il portait le monde sur ses fortes épaules. « Parce que je voulais que tu t'ouvres aux autres. » « Pourquoi Harry ? » « Je ne sais pas. Je le connais de nom et il a l'air gentil. » « Il l'est. C'est sûr. » Je m'assois à mon tour avant de reprendre. « Tu sais très bien que je ne suis pas sociable. Tu ne peux pas changer ma façon d'être. » « Je veux juste que tu ne sois plus seul. Je veux que tu sois parfaitement comblé. » C'est à moi de froncer les sourcils maintenant. Je suis comblé. Pourquoi essaye-t-il de trouver quelqu'un pour me combler alors ? « Je suis heureux. » « Le bonheur n'est réel que lorsqu'il est partagé, tu te souviens ? » Je hoche la tête. Pour lui monter que oui, je me souviens. Comment je pourrais l'oublier après tout ? « Tu as besoin de le partager avec d'autres personnes. Pas avec seulement ta famille et moi. Tu dois t'ouvrir aux autres et je te jure que tu seras encore plus heureux. » Ses paroles me mettent hors de moi. Je ne cille pas. « Qui te dis que je veux être plus heureux ? » « Ça se voit sur ton visage et tu n'arriveras pas à me convaincre du contraire. » « Pourquoi tu penses qu'Harry serait la bonne personne ? » « Je ne le pense pas. J'en suis certain. » « Pourquoi ? » Je demande à nouveau. Les nerfs à chaud. Il me fait tourner en rond. Et il sait que je déteste cela. Que ça me rend fou. Et ça l'amuse. Je le sais très bien. Il a ce petit sourire en coin que je lui connais. « Ça, c'est à lui de te le dire, mais pas à moi. » « Qui te dit que je ne vais pas arrêter de lui parler ? » Je lui demande, même si je sais que j'en suis incapable. « Tu ne peux pas. Tu le sais aussi bien que moi. » Comment peut-il savoir tout cela ? Comment peut-il savoir que j'aime parler à Harry. Comment peut-il savoir que je ne peux pas arrêter de lui parler ? « Je suis ton meilleur ami, ne l'oublie pas. Je suis pardonné ? » Et pour une fois c'est à lui de me questionner. Il perd son sourire en coin. J'en conclu qu'il doute. J'essaye de lui résister. J'essaye de lui dire que non, il n'est pas pardonné. Mais ça serrait lui mentir. Alors je lui souris. Et je le prends longuement dans mes bras. Avant de lui déclarer : « Tu es pardonné. Mais s'il te plaît, ne refais plus rien dans mon dos. On se dit tout, tu te souviens ? » « Oui, je ne peux pas te promettre de ne plus rien faire dans ton dos. » Et ses mots me blessent. « Parce que tout ce que je ferais dans ton dos te permettront d'aller mieux. Comme je l'ai fais avec Harry. » Mon sourire fait écho au sien. Je glousse. Il ébouriffe mes cheveux. Je peste. Pendant qu'il ricane. Je finis par le rejoindre. Puis il me reprend dans ses bras. Je ne peux qu'avouer que Zayn est vraiment en or.

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Je suis avec Zayn dans les gradins du gymnase et on regarde les pom-pom girls faire leur échauffement. Je ne sais pas pourquoi j'ai accepté d'accompagner mon meilleur ami. Parce que lui est venu pour regarder sa petite amie. Et que moi, je n'ai personne à regarder. N'étant pas intéressé par la gente féminine. J'aurais mieux fait de rentrer à la maison. Pour voir les nouveaux épisodes de iZombie. Ceux que je n'avais pas vu, même après plus de deux mois après leurs sorties. Je soupire. Je pense que le métis l'a entendu. Il se retourne en me souriant doucement. Il doit comprendre que pour moi, c'est un calvaire. Il me chuchote que je peux envoyer un message à Niall. En lui demandant s'il peut me ramener. C'est ce que je m'empresse de faire. Heureusement pour moi, le blond avait un entraînement de football. Il était donc encore dans l'enceinte de l'établissement. Je me lève des gradins. Les descends. Et attend dehors la venue de Niall. Je ne le connais pas depuis très longtemps. Je suis dans ma dernière année scolaire. J'ai redoublé à cause de mon vrai père. Longue histoire. Je le connais depuis cet été. On a fait connaissance à une soirée de Zayn. Quand j'avais un petit peu trop bu. Parce que je suis plus sociable quand de l'alcool coule dans les veines. On a joué, avec Niall, dans la même équipe de football quand on était tout petit. Je ne me suis pas souvenu pas de lui, mais lui si. Il a continué son sport de prédilection, mais moi non. J'ai été le voir jouer avec Zayn. Il se débrouille bien. Et mérite sa place dans l'équipe. C'est le seul membre de l'équipe du lycée avec lequel je peux parler avec un minimum d'aisance. Il me fait rire. Et ne pose pas trop de questions indiscrètes. Le blondinet finit par arriver. Je monte dans sa voiture en le saluant. Il fait de même puis démarre. On discute de tout et de rien. Je lui demande comment s'est passé son entraînement. On arrive rapidement à la maison. Il s'arrête. J'ouvre la portière. Je sors. Je suis sur le point de le remercier quand une idée me vint en tête.

« Un de ses quatre, ça te dirait qu'on fasse un petit foot, comme avant ? » Je lui propose en souriant. Ma requête semble lui faire plaisir. Un grand sourire se dessine sur son visage. Et ses yeux pétillent de joie. J'ai même l'impression qu'il attend cela depuis des années. Et ça me touche. « Avec plaisir. C'est quand tu veux ! » « Bien, alors attends-toi à recevoir un message sous peu. » Je lui réponds en ricanant. Il fait de même. Et j'aime entendre son rire. Je ferme la portière. Et rentre chez moi, le sourire aux lèvres. Peut-être que mon meilleur à raison et que je dois m'ouvrir aux autres pour être pleinement heureux. Cela ne signifie pas avoir des millions d'amis. Mais des amis fidèles et avec lesquels on se sent parfaitement bien. C'était cela que Zayn essayait de me faire comprendre depuis si longtemps. Et je pense avoir enfin compris.

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