Chapitre trois.

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     Mercredi après-midi. J'enroule autour de mon ventre les deux bout de ficelle. Je sais un nœud avec celles-ci. Mon tablier qui ne protège que le bas de mon ventre et le début de mes jambes est mis. Je suis enfin prêt à travailler. Travailler dans un restaurant n'est pas le pire des boulots, ce n'est pas non plus le meilleur. Je ne me plains pas. Jackson, l'un de mes collègues. Je prends sa relève aujourd'hui me souhaite bon courage. Cela signifie qu'il y a soit beaucoup de monde, soit que des clients sont lourds. Soit les deux. Je ne sais pas pourquoi. Mais je sens qu'aujourd'hui. C'est les deux. Je soupire d'avance et entre dans la salle de service. Me plaçant derrière le bar.

     Plus qu'une demie-heure et j'ai fini ma journée. Tout s'est plutôt bien passé. Les clients les plus pénibles arrivent vers cette heure-là. C'est la raison pour laquelle je déteste ce job et cette dernière demie-heure. Un gars d'une quarantaine d'années m'interpelle dans le fond. Je sais déjà qu'il a beaucoup bu. Je lui sers sa cinquième vodka. Je ne peux, pour autant, pas l'empêcher de boire. Je lui demande ce qu'il veut. Il m'articule minablement le mot « vodka. ». Et j'ai pitié de lui. Je n'aimerais pas être l'un de ses enfants. Ou l'un de ses proches. Cela doit être horrible. Je retiens de tête sa commande. Je me dirige vers le bar quand d'autres personnes me font un signe. Ce sont un groupe de jeune. Je prends à leur tour leur commande. Leur fais un fin sourire avant d'aller au bar. Deux salades m'y attendent. Je demande donc à Léandra qui est au service avec moi de préparer les boissons. Je reviens quelques minutes plus tard. Je place la vodka et les coktails sur un plateau. Je compte me retourner. Mais je me cogne contre une personne. Faisant tomber tout ce que j'avais en main. L'homme d'une quarantaine d'années. J'ai du être trop long, puisqu'il me regarde méchamment. D'un regard, je demande à la blonde d'appeler monsieur Cowell pour qu'il me sorte de ce mauvais pas.

« Elle arrive ma boisson ? » Il baragouine sévèrement, il pue l'alcool et sa grande taille m'effraie. « Oui monsieur, elle est juste ici. » Je lui réponds en lui montrant le verre éclaté en mille morceaux à terre. Je ne sais pas pourquoi je lui ai répondu avec autant d'arrogance. Mais à la vue de ses yeux noirs de colère. Je le regrette. « Tu vas arrêter de me prendre pour un con sale gosse ! » Il gueule en me prenant par la haut de mon tee-shirt. Je ne fais vraiment pas le malin. Et tous les autres clients sont trop choqués pour faire le moindre geste. « Je veux ma vodka. Maintenant. » Il continue en me secouant comme si je n'étais qu'une simple poupée de chiffon. J'ai réellement peur. « Lâchez mon employé immédiatement. » Gronde la voix de mon patron tout en posant sa grosse main sur le bras de l'ivrogne. « Lâchez-le et sortez de cet établissement, sinon j'appelle la police. » Il poursuit. L'homme me lâche et s'en va sans un mot de plus. Je suis sur le point de tomber à terre, épuisé, mais Cowell me rattrape de justesse. « Tu vas bien ? » Je hoche la tête négativement. Bien sûr que non je ne vais pas bien. « Ton service est fini mon grand, rentre chez toi. » Il me dit doucement. Avant de me conduire dans les vestiaires. J'entends les conversations derrière nous reprendre et je sais que les clients parlent de cet incident.

     Je me change doucement. La tête dans le brouillard. C'est la première fois que cela m'arrive. Certes j'ai déjà été chercher Cowell quand les choses dégénèrent. Mais jamais je n'ai été la victime. Et ça fait un choc. Je sais pertinemment que si le patron était arrivé quelques minutes plus tard. L'ivrogne m'aurait déjà donné quelques coups. Et je ne sais même pas si un client aurait levé le petit doigt. Un long frisson me parcourt. Je me sens vraiment mal. Je sens encore la main de cet horrible personne sur moi. Une fois à la maison. Je prendrais une très longue douche pour enlever tout cela. Je reçois un message de cet inconnu. Il est pile à l'heure et cela me fait faiblement sourire. Quand je vois sa question. Mon visage redevint livide. Il vaut mieux que je lui mente. Que je ne lui dise pas ce qui s'est passé ce soir.

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