Chapitre quatorze.

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      C'est le grand jour. Non. Pas celui de mon mariage. On ne s'affole pas. Mais j'ai quand même l'impression que c'est un des plus importants jours de toute ma vie. Celui où je rencontre les parents de Harry. Et sa sœur. Dire que je ne stresse pas serait le plus gros mensonge du monde. J'ai pris trois fois ma douche cette après-midi. Parce que je sue comme si j'ai fait un jogging de cinq heures à chaque fois de j'y pense. Ça fait maintenant une demie-heure que je n'arrive pas à choisir la tenue que je devrais porter ce soir. Il est six heures du soir. Il me reste une dernière douche à prendre. Et à me coiffer. Je ne sais pas si j'aurais le temps. Surtout que je veux arriver à l'heure pour faire bonne impression. Je pousse un long soupir. Je me laisse choir sur mon lit de toute ma hauteur. Je devrais peut-être envoyer un message à Harry pour lui dire que j'ai un empêchement ? Mauvaise idée. Il serait en colère contre moi. Et sa colère serait justifier. J'entends cogner à la porte de ma chambre. Je soupire profondément. Je n'ai pas envie de voir l'une de mes sœurs. Je ne réponds pas. J'espère que la personne de l'autre côté de la porte a compris que je ne voulais pas lui parler. Malheureusement pour moi. Non. Elle ne semble pas avoir compris. La porte s'ouvre. Et je suis assez surpris de voir la tête de ma mère apparaître entre le bâillement de la porte. Je ne me suis pas attendu à la voir elle. Je lui offre un faible sourire. Qui est ridicule comparé au sien. Du regard, elle m'interroge si elle peut entrer. J'acquiesce. Et laisse retomber ma tête contre le matelas. Je l'entends glousser. Et je sais qu'elle vient de voir les vêtements que j'ai étalé sur mon bureau, sur la moitié de mon lit et même par terre. Elle vient s'asseoir sur le lit. À côté de moi. Et caresse mes cheveux d'un geste qui se veut réconfortant. J'enlace de mes bras sa taille et laisse ma joue droite se poser sur ses genoux. Elle serre aussi mon corps contre le sien. Et ça me détend.

« Tu hésites sur ta tenue pour aller chez Harry ? » Elle me demande après quelques minutes silencieuses. « Oui, je n'ai même plus envie d'y aller. » Je lui avoue. La gorge nouée. « C'est faux. Tu n'as pas envie parce que tu stresses, mais je suis certaine que tu vas adoré une fois que tout la pression sera redescendu. » « Et s'ils ne m'aiment pas ? » Je questionne. Du tact au tac. « Impossible parce que tu es mon bébé, mais si c'est le cas alors tant pis, parce que Harry t'aime et c'est le plus important. » Elle me rassure en défaisant notre étreinte pour me regarder droit dans les yeux. Je sais que son avis n'est pas objectif parce que c'est ma mère et que je suis son fils. Mais ça me fait du bien d'entendre ça. « Tu veux que je t'aide à choisir ta tenue ? » Elle reprend en me souriant sincèrement. « Oui, s'il te plaît. » « Tu vas voir, tout va bien se passer. » Elle assure en se levant. Et je fais rapidement de même. « Pourquoi pas cette chemise blanche avec ton skinny noir ? » Elle propose en me montrant les deux vêtements qu'elle venait d'évoquer. « Comme ça avec tu mets tes Vans ou les chaussures que tu portais au mariage de ta tante. » Elle marque un temps de pose. Pour me regarder. Voir si j'ai l'air emballé. « Tu en penses quoi ? » « Je, ouais, pourquoi. Ça ne fait pas trop ? » Je l'interroge. Plutôt dubitatif. « Je ne pense pas. Ça fait assez bien habillé, sans en faire de trop pour autant. Tu n'es pas convaincu ? Je peux appeler tes sœurs si tu veux. » « Non, merci maman, mais nan, elles ne vont pas être d'accord entre elles et je vais en avoir pour toute la soirée, soirée que je ne possède pas, donc ne t'inquiète pas, ton seul avis suffit, je vais m'habiller comme ça. » Je m'empresse de lui répondre. Je connais trop bien mes sœurs pour les laisser choisir ma tenue. Elles ont beaucoup de goût, mais ne sont jamais d'accord entre elles. Je prends les vêtements que ma génitrice me tend. Lui claque un baiser sur la joue. Et cours dans la salle de bains, car l'heure tourne.

     Je suis sûr le pas de la porte. Mon manteau sur mes épaules. Mon écharpe autour de mon cou. Des gants sur mes mains. Et un bonnet sur ma tête. J'ai, bien évidemment, fait en sorte qu'il ne ruine pas ma coiffure. Je suis enfin prêt à partir. Je cherche dans la poche de mon blouson mon trousseau de clé. Et sépare la clef de ma voiture (que j'ai payé de moitié) des autres. J'ouvre la porte d'entrée. Je crie un au revoir à ma famille qui se trouve dans le salon devant la télévision. Et m'en vais. Sauf que j'entends ma mère me hurler dessus à peine j'ai eu fermé la porte. « Louis William Tomlinson ! » Elle s'exclame en ouvrant la porte. Et je sais qu'elle est pas contente, car elle cite mon deuxième prénom. « J'ai pourtant essayé de bien t'éduquer, pourquoi n'as-tu donc rien retenu ?! » Elle semble désespérée. Et je rigole. Sauf que son regard me calme immédiatement. « Tu n'as pas l'impression d'oublier quelque chose ? » Je ne vois pas où elle veut en venir. Alors je hausse les épaules. « La bouteille andouille ! » Elle reprend en me tendant la bouteille de champagne que j'ai acheté plus tôt dans la journée. Je lui souris. Lui embrasse la joue. La remercie. Et pars quand elle m'arrête à nouveau. « Surtout Louis, reste toi-même, d'accord ? » « Oui maman. » « Bonne soirée ! » « Merci maman. » Je regarde l'heure. Sept heure moins dix. Je dois me dépêcher.

Nord, est, sud ou ouest ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant