Chapitre douze.

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C'est la première fois en deux mois que je le vois. Je range mon portable dans ma poche. Je tourne la tête vers lui. Tout souriant. Il fait pareil. Il me sourit. Et me tend les bras. On est au milieu de la cour. Des centaines d'élèves peuvent nous voir parce que c'est la réaction. Mais je m'en moque. Après tout, tout le monde sait qu'on est ensemble depuis la scène de vendredi. Au stade. Je cours. Je m'éloigne de mes amis. Niall, Zayn et James. Sans leur accorder le moindre regard. Comme je l'ai fait pour mes parents et mes sœurs la dernière fois. Et je saute dans ses bras. Comme la première fois que l'on s'est vu. Mais en moins brutalement. J'ai mes bras autour de sa nuque. Lui les a sur mes hanches. On s'embrasse timidement. Du bout des lèvres. Ce n'est pas que j'ai honte. Je ne suis pas timide. J'ai tout simplement aucune envie de me donner en spectacle. Je pense que c'est la même chose de son côté. Car lui non plus n'essaye pas d'approfondir notre baiser. « Je t'aime chaton. » Il me murmure doucement. Je réponds : « Je t'aime aussi bouclette. » On glousse. « J'ai remarqué que c'était une habitude entre nous ce petit jeu nord, est, sud ou ouest. » Il remarque en caressant ma joue. On fait guimauve. Et on pue l'amour à plein nez. On doit très certainement dégoûter les célibataires qui doivent à la fois nous envier. Mais j'apprécie ça. « C'est avec ça que tu as captivé mon attention, je te signale. Alors ouais, c'est comme un rituel, tu l'aimes ? » « Beaucoup. » « Bon, les gars, vous êtes bien gentils, mais la chandelle commence à devenir lourde, alors je vais aller voir Zayn, Niall et James. » Déclare Liam en partant. Les mains dans les poches. Et malpoli que l'on est. On ne lui répond même pas. Harry joue avec mon manteau. Je joue avec ses cheveux. Quand une révélation me frappe. « Tu sais que ça fait deux mois aujourd'hui que tu m'as envoyé un message ? » « Oui, je sais. » « Je ne regrette pas d'avoir continué de te parler. » « Et moi donc, tu étais mon crush en quelque sort. » On ricane à nouveau. « Je ne sais pas si j'ai envie de faire cette après-midi cinéma avec toi. » Mes bras tombent de sa nuque. Je me détache de son étreinte. Vexé. Et profondément déçu. Il me colle fortement contre son torse. Je ne proteste pas. Parce que j'ai l'impression que toute l'énergie que j'ai vient tout juste de quitter mon corps en une seule seconde. Je me sens las et sans vie. « Parce que je veux la passer avec toi, dans ta chambre, à se câliner, et à bouffer comme des porcs. » Il continue en prenant mon menton entre son pouce et son index. Je le regarde droit dans les yeux. Et je sais qu'il est sincère. « Ne me fais plus jamais cela ! » Je le menace. Les sourcils froncés. J'ai vraiment mal au cœur. Et je ne veux pas que cela se reproduise. Harry est la première personne à qui je me révèle totalement. Zayn ne compte pas puisque ce n'est que mon meilleur ami et que l'on ne sort pas ensemble. « C'est toi qui ne m'as pas laissé finir ma phrase chaton. » « Je ne veux pas qu'on se fâche à propos de ça, mais j'ai eu peur, ok ? » C'est la vérité. Je ne veux pas qu'on s'engueule à propos d'un truc aussi bateau. « Je le ferais plus. » « Bien, merci. » Je l'embrasse un peu plus passionnément que la dernière fois. Et il semble apprécier. Puisqu'il me plaque plus fortement contre lui. On se sépare. On ne parle pas. On se regarde simplement. Verts contre bleus. Et j'en ai le souffle coupé.

J'entends la sonnerie qui nous annonce que l'on doit retourner en cours. Je soupire fortement. Et mon petit ami fait de même. Parce que cela signifie que l'on va devoir se séparer. Et sûrement pas se revoir de la journée. Je refuse ça. « On mange ensemble ce midi ? » « Ouais pourquoi pas. » « Je t'envoie un message quand je suis dans la queue et vice-versa ? Comme ça, l'autre le rejoint. » « Ouais, c'est une bonne idée à tout à l'heure chaton. » Il m'embrasse la joue, puis les lèvres. Et il sourit. Le sourire qui dévoile ses fossettes. Et j'aime ce sourire. Il enlève ses mains de mes hanches. Et je me rends compte que je ne veux pas qu'il parte. Et je me demande si je n'avais pas souhaité ne pas le voir. Parce que la séparation me fait toujours mal au cœur. Et je suis en colère contre moi-même. Je me suis trop attaché à Harry. Je suis trop dépendant de lui. Et je m'interroge sur ce que je ferais si lui et moi ça ne fonctionne pas. Il me sourit une dernière fois. Je réponds. Je suis tel un aveugle. Et je me laisse guider sans savoir où je vais.

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