Nord, est, sud ou ouest ?

Chapitre six.

          J'ai envoyé un message à Niall. Lui demandant s'il était libre pour une après-midi football. Sa réponse a été affirmative, comme j'aurais pu m'y attendre. Et je l'attends sur le terrain depuis déjà quelques minutes. Il est en retard. Finalement, ça ne me dérange pas, même si les personnes en retard ont tendance à m'énerver. Je l'aime bien, il est pardonné d'avance. Il fait froid. Terriblement froid même. Je ne portais qu'un collant running Nike et un sweat homme Nike par-dessus un simple tee-shirt. Heureusement pour moi. Je pense réellement que c'est une chance. Je fais partie de ces quelques personnes qui sont dans l'incapacité à ressentir le froid. J'ai toujours été comme, en quelque sorte, immunisé contre ce dernier. Ou alors je fais partie de ces quelques personnes qui aiment cette sensation piquante quand le vent parcourt notre peau et traverse les couches de nos vêtements. Ce qui me doit encore quelques regards surpris venant des inconnus quand je me promène en fin tee-shirt en plein hiver.

    Je reprends le foot cette année. Comme l'a dit Harry. L'un des joueurs de l'équipe a arrêté, raison personnelle. Il n'est plus au lycée. Je suppose qu'il a dû déménager. Ce n'est pas mon problème. C'est plutôt une opportunité pour moi. Je n'en ai parlé à personne, pour l'équipe, enfin seulement à Zayn. Il a d'ailleurs été ravi et m'a encouragé. Prétextant que je suis le meilleur (ce qui est faux et j'en suis pleinement conscient). Je n'en parlerais pas à ma famille tant que cela ne sera pas officiel. Niall va le savoir dans quelques minutes. Et Harry aura le droit à une surprise, lundi matin, si je suis pris, même s'il doit connaître ma décision. Je n'arrive toujours pas à réalisé ce qu'il m'a dit. Par rapport à la manière dont les élèves du lycée me voient. Comme quelqu'un de bien. Quelqu'un qu'ils apprécient. Je ne pensais pas donner cette impression aux autres personnes. Et ça me fait chaud au cœur malgré tout. Harry m'a aussi dit qu'il m'apprécie. Et on a même filtré ensemble hier. Je sais que je me comporte comme une gamine. Je ne peux pour autant pas faire autrement. Et la bonne humeur ne m'a toujours pas quitté depuis. J'ai l'impression que rien ne pourra faire partir cette bonne humeur. Ça en est terrifiant.

    J'entends des pneus grincer. Et un moteur s'éteindre. Je sais que c'est Niall qui arrive. Je me lève. Mets le ballon entre mon bras et mes côtes. Je le regarde arriver. Il sourit et je ne peux pas m'empêcher de faire pareil. On est tous les deux excités pour aujourd'hui. Cela se voit à des kilomètres à la ronde. On se prend dans nos bras pendant quelques secondes. Je profite donc de ce moment pour lui parler de mon projet : « Je veux intégrer l'équipe de foot du lycée. » Ses sourcils se froncent et il semble sous le choc durant quelques instants avant que ses lèvres s'étirent à nouveau en un magnifique sourire. « Je le savais. Je savais que tu m'avais demandé de jouer avec toi pour ça. » Niall a raison, ce n'est pas Harry qui m'a mis dans la tête l'idée de jouer dans l'équipe, je la possédais déjà quand j'ai fait ma proposition au blond. Mais Harry a été la personne qui m'a réellement poussé. « Apparemment, je n'ai pas été très discret. » Je glousse. Il fait de même. « Tu veux te remettre un petit peu dans le bain avant ton test vendredi ? » « C'est ça. » « Tu as continué de jouer ? » « Oui. » « Je vais voir ton niveau, mais si tu joues aussi bien que quand on était gosse, tu auras ta place haut la main dans l'équipe. » Je me contente de lui sourire et de hocher la tête.

    On s'est échauffé. On a fait quelques jongles. Quelques dribbles. Quelques passes. Et quelques tirs au but. On est finalement prêt à jouer l'un contre l'autre. Le blondinet étant l'un des meilleurs de l'équipe. Si je le bats. J'aurais de grandes chances d'être sélectionné par le coach. On a coupé le terrain en deux pour que cela soit moins épuisant. Je dois protéger mes buts. Niall doit protéger les siens. On a posé le ballon au milieu du terrain. On compte ensemble à trois. Une fois le décompte terminé. On court en même temps vers le ballon. Je suis celui qui le réceptionne. Que le meilleur gagne.

-

    Je viens de passer le test. Deux autres personnes s'étaient elles aussi présentées. Toute l'équipe est présente. Ils nous ont regardé jouer. Faire des parcours plus durs les uns que les autres. Et des tirs au but. Ils ont écouté le coach nous hurler des ordres. Ils ont commenté notre manière de jouer. Et ils sont finalement venus sur le terrain. Jouer contre nous. Et on a fait un match. Le test a dû très certainement durer une demie-heure, grand maximum. J'ai pourtant l'impression que cela fait une heure que je suis sur ce terrain, à donner mon maximum. Je ne remercierai jamais assez Niall pour ce qu'il a fait. Il m'a donné des techniques. Corrigé mes faux mouvements. Et appris les défauts des autres joueurs. Il me veut vraiment dans l'équipe et ça me fait plaisir. Certains membres de l'équipe comme Jonhson et quelque uns de ses débiles amis ont essayé de me faire des croches pieds ou des béquilles. Mais jamais aux deux autres étudiants. Je m'étais préparé à cela. Alors j'ai tout esquivé sous leurs regards noirs.

    Le coach a demandé à tout le monde de s'asseoir par terre. Les deux autres élèves et moi y compris. Niall m'a pris le bras pour que je m'assois à ses côtés. Il m'a sous son aile. Normalement, cela me dérangerait. Comme cela me dérange avec Zayn au lycée. Je suis assez grand pour me défendre. Mais étonnement j'en ai besoin, parce que l'équipe me fait peur. Même si je ne le montre pas. Le coach me regarde et me sourit. Je ne sais pas si c'est un bon signe ou non. J'espère que oui. Et puisqu'il ne la pas fait aux deux autres. J'ai le pressentiment que oui. C'est un bon signe. Il y a quelques longues minutes de silence pendant lesquelles j'ai envie de me pisser dessus tellement je stresse. C'est insoutenable. Je n'en peux plus. Je me mords la lèvre jusqu'au sang. Je vois le coach sourire. Ce con prend plaisir à me voir dans cet état. Ou nous voir dans cet état, car je suppose qu'on est tous les trois dans le même bateau. J'entends le verdict du coach qui sera irréversible. Il va d'abord énoncé les prénoms des personnes qu'il ne veut pas dans son équipe. Mais le dernier peut lui aussi, ne pas être accepter. Donc cela ne veut rien dire. Rien n'est certain. On est sur le point de ne pas être choisi n'importe quand.

« Carter. Je suis désolé, mais vous n'avez pas les compétences requises pour faire avancer l'équipe dans le bon sens. » Le prétendant se lève. Je vois que les larmes ne sont pas loin de couler sur son visage. Ça me fait de la peine. Parce que je sais ce qu'il ressent. Mais je dois me la jouer solo. Et ne pas penser aux autres. Parce que cela veut dire que j'ai encore mes chances. « Etherson. Je suis désolé, mais vous non plus, nous n'avez pas les compétences requises pour faire avancer l'équipe dans le bon sens. » Lui aussi se lève. Lui aussi sert la main du coach. Et lui aussi sort. Les larmes présentes dans ses yeux. J'essaye de ne pas me sentir triste pour lui aussi. J'ai encore mes chances. J'ai la bouche baignée de sang. J'ai la respiration coupée. Je ferme fort mes yeux. Et j'attends. « Je pense que tout le monde ne pourra que rejoindre mon avis concernant l'intégration ou non de Louis Tomlinson dans l'équipe. » Il fait de nouveau une pause. J'ouvre mes paupières pour le regarder droit dans les yeux et soutenir son regard. J'ai tout simplement envie de lui dire d'accélérer le mouvement. Pour autant, je me tais. « Tomlinson, les entraînements sont les lundis, les mardis, les mercredis, les jeudis et les vendredis, mais seulement quand il n'y a pas match, juste après les cours. J'autorise minimum trois entraînements quand il n'y en a pas le vendredi et quatre entraînements s'il y en a, à la semaine. Tu seras le numéro 17. Je te donnerais ton maillot lundi, à l'entraînement. Redonne de l'espoir et de la hargne à l'équipe. » Si je pouvais lui sauter dans les bras. Je jure que je le ferais. À la place. Je lui sers la main et lui souris. Niall me prend dans ses bras et me fait tourner dans les airs. On rigole fortement tous les deux. Parce qu'on est putain d'heureux. J'ai droit à des grognements de la part de Jonhson et de quelques uns de ses amis. Je m'en moque. J'ai ma place dans l'équipe. C'est tout ce qui compte pour moi. Et j'ai hâte d'être à lundi pour voir la réaction des élèves. Mais j'ai surtout envie de recevoir le message de Harry.

Pray For Paris 🇫🇷