J'essaie de t'aider à tourner la page, mais c'est difficile. Ça l'était déjà pour toi, ça l'est devenu pour moi aussi. Elle est lourde et abîmée. Il y a encore le poids de votre amour inscrit dessus. Je tente de l'effacer sans froisser la page, sans te faire de mal, mais je vois dans tes yeux que tu n'as pas finis de la lire et relire. Dis-moi que tu l'aimes encore. Dis-moi que les cicatrices sont encore trop vives pour que je ne puisse les refermer, dis-moi que tu lèves trop souvent les yeux vers le ciel en espérant la revoir, elle et son sourire. Dis-moi que les rayons du soleil te font penser à elle et sa gaieté, dis-moi que pendant la nuit tu rêves d'elle, d'un amour éternel, de son immortalité, d'infinité, dis-moi que tu aimerais la recroiser, que tu as prié des centaines de fois pour la rejoindre parmi les cieux. Dis-moi que tu sors la nuit, pour marcher, oublier notre présent et te plonger dans votre passé. Je ne suis qu'une étoile parmi d'autres, tandis qu'elle était toute ta galaxie, avoue le.
Cette page est un obstacle dans ton quotidien, il fait barrage à beaucoup de personne, tu sais. Et j'ai réussi à le surmonter pour t'aider, pour te remonter à la surface, mais c'est comme si tu voulais rester au fond du trou, et attendre que ce soit le temps qui t'emporte, qu'il te prenne et t'emmène près d'elle.
Tu me dis de ne pas te laisser, que je suis importante pour toi. Tu me dis de ne pas m'inquiéter, que je suis la seule. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que si elle était toujours là, tu ne m'aurais sans doute jamais regardé. C'est idiot, puéril, et je le sais. Mais je ne peux pas construire quelque chose avec toi, si à chaque coup de vent, tout peut s'effondrer.
Alors je tente chaque jour de te redonner le sourire, un vrai, j'essaie de combler le vide dans tes yeux. Mais j'ai l'impression d'être inutile. Comme un remède, tu me prends quand tu as mal, mais lorsque tout ira mieux, tu m'oublieras. C'est toujours comme ça. Et j'ai peur. Parce qu'il y a tellement de personne autour de toi, prête à te donner leur vie si tu es en danger, prête à courir jusqu'à s'en arracher les poumons pour te rattraper, prête à aller en enfer pour qu'un ange vienne te sauver, tellement de personne, que je ne suis qu'une petite pièce de ton immense puzzle.
Nous sommes tous les deux perdus, on ne sait plus quoi penser. Viens, allons marcher par cette nuit, sous la lumière de la lune. Dis-moi la vérité, qu'elle soit blessante ou non, j'ai les épaules solides, tu sais. Aller, viens, dis-moi si tu veux la tourner cette page, qu'elle soit lourde ou non, moi je suis sure qu'on y arrivera. J'y crois.
Des mots écrits avec toute ma sincérité, qui nous emmèneront peut-être loin, toi et moi.
A plus, Victoire.
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Stone cold (2017)
PoezjaComme l'a dit Cesare Pavese : « Seul l'hiver est la saison de l'âme » Alors ces bout de pierres froides résisteront au vent vilain Recueil datant, mais fini