Cœur de Métal.

Chapitre 1 : La Révolution des Machines.

Tout s'était dégradé très vite, sans que l'on puisse faire quoi que ce soit pour empêcher cette catastrophe planétaire.

La Terre, telle qu'on la connaissait, allait changer irrémédiablement. Le monde tremblait sur ses fondations. L'ère des humains touchait à sa fin.

Le temps des machines, quant à lui, voulait connaître son apogée.

Dehors, les Combattants extirpaient des familles entières de leur maison et les exécutaient dans la rue. Une fumée noire et épaisse s'élevait du centre commercial, dont les flammes semblaient vouloir toucher les cieux. Des coups de feu retentissaient un peu partout, parfois par rafales, et parfois en continu. Des explosions puissantes faisaient vibrer les vitres de notre refuge. Les vaisseaux de combat de la Légion déchargeaient armes et munitions pour les soldats de fer de l'armée ennemie.

Dehors, c'était le chaos, la guerre.

La guerre des humains contre les machines.

Une guerre qui tournait à l'avantage de ces derniers de jour en jour.

Une guerre sans issue pour nous.

Nous devions partir, quitter la Terre au plus vite. Et ne jamais revenir.

Nous devions abandonner notre planète à l'ennemi.

Ma femme entra en pleurs dans le salon, m'interrompant dans mon observation du désastre se déroulant à l'extérieur.

-"Alors ?" Lui demandai-je, anxieux.

-"Alors c'est fini. Charly est mort." Me répondit-elle entre deux sanglots. "Il avait perdu beaucoup trop de sang pour que je puisse le sauver. Charly... Oh mon Dieu !"

Je me précipitai pour la prendre dans mes bras. J'avais du mal à avaler ma salive.

Mon beau-frère venait de rendre son dernier souffle.

Et notre planète était à feu et à sang.

-"Il faut partir, Sarah. Nous n'avons plus le choix. Nous avons perdu la guerre. Il faut partir. Il faut quitter la Terre." Lui dis-je dans un souffle.

Elle leva ses yeux bleus vers moi et se dégagea de mon étreinte.

-"Tu as perdu la tête, Andrew ? Quitter la Terre ? Pour aller où ?" Interrogea t-elle le regard choqué, et encore noyé de larmes.

-"Nous avons déjà tout prévu avec le Grand Conseil. Nous nous installerons sur la Lune : les chercheurs ont trouvé le moyen de rendre la Station habitable. Il faudra repartir à zéro." Lui répondis-je avec toute l'assurance dont j'étais capable.

Elle s'éloigna davantage de moi, et me dévisagea comme si c'était la première fois qu'elle me voyait.

-"C'est ici chez nous... Nous ne pouvons pas partir et laisser tous ces gens mourir, Andrew..."Me reprocha t-elle avec une grimace dégoûtée.

-"Tout est déjà prévu, Sarah. J'ai déjà réservé nos places dans la Navette." Rétorquai-je, piqué au vif.

Elle me fusilla du regard. J'entendis une explosion au loin. Et deux déflagrations retentirent, assez près. Peut-être en bas de la villa, dans notre rue. Un chien se mit à aboyer sans s'arrêter.

-"Nous devons fuir. Si tu ne le fais pour toi, fais-le au moins pour ton fils, Sarah." Rajoutai-je durement. Et je vis ses beaux yeux bleus s'assombrir.

J'avais touché en plein dans le mille.

L'amour qu'elle portait pour notre fils était si grand qu'elle ferait tout pour le sauver des Combattants.