Chapitre 20 : Le laboratoire Miller.

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Je ne connaissais pas la ville. Je mis un peu plus de vingt minutes à trouver le fameux laboratoire dont m'avait parlé ma mère avant de mourir. C'était un petit bâtiment qui avait miraculeusement résisté aux dégradations du temps, du vandalisme et de la bombe. Il était fermé à clef, je pris donc mon élan et j'enfonçai la porte à grands coups de pied. Cette dernière ne mit pas longtemps à tomber en miettes.

Une odeur horrible m'agressa les narines dès que je fus entré, je me mis à tousser, les larmes aux yeux. La manche de ma veste sur le nez, les yeux fermés, je pris le masque que j'avais conservé dans mon sac à dos et je le mis sur mon visage. Automatiquement, le masque m'apporta la vision et de l'air respirable. Je me mis à observer l'endroit, les yeux encore humides.

Si l'extérieur n'était pas du tout détruit, l'intérieur du laboratoire, quant à lui, semblait avoir fait face à une tempête furieuse : des flacons en verre jonchaient le sol en petits morceaux coupants, des taches de liquides séchés, et certainement assez dangereux, apparaissaient sur les murs et par terre en dégageant une odeur affreuse et des vapeurs toxiques. Tout autour de moi était sans dessus dessous. Comme si quelqu'un avait mis à sac l'endroit pour trouver quelque chose.

Je vis un cadavre d'homme en blouse blanche recroquevillé dans un coin de la petite pièce, il avait un morceau de verre acéré dans la main gauche et les veines de ses poignets semblaient avoir été sectionnées. Du sang noir et sec auréolait ses mains squelettiques. Il paraissait s'être suicidé. La question qui me vint était : pourquoi un tel acte ?

Un petit bureau était entrouvert à côté du mort. Ma pompe s'emballa étrangement, comme si ce que j'étais sur le point de découvrir était d'une importance capitale et allait changer le cours de ma vie.

La voix de ma mère résonna dans ma tête comme un écho lointain :

"Retrouve le Laboratoire Miller, Ethan, retrouves-le et tu comprendras... Tu n'es pas exactement ce que tu penses être..."

Intrigué et saisi d'une inquiétude incompréhensible, je me mis à chercher des réponses du regard. Mais le laboratoire était entièrement dévasté. Entièrement et volontairement dévasté. Comme si quelqu'un était venu exprès pour dissimuler quelque chose. Dissimuler la vérité.

Quelle vérité ? Quel rapport avec moi ?

Je pris une grande inspiration dans l'oxygène de mon masque, et avec un moment de gravité, je poussai la porte du bureau.


Note de l'auteure : Je sais ce que vous allez me dire : ce chapitre est hyper court et je suis une sadique. J'arrête pile poil là où le suspense est au plus haut, là où Ethan va enfin comprendre qui il est vraiment, là où les engrenages vont se mettre en place véritablement. 

Et vous avez raison, je suis une sadique ! :') 


Cœur de Métal.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant