Chapitre 5 : Vandalisme.

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Après avoir quitté la Gare déserte, nous nous rendions à la Rue des Ventes, là où tous les magasins d'électronique se trouvaient. Ainsi que les armureries. Il nous fallait un moyen de nous défendre.

Je m'arrêtais au célèbre magasin RobotMania. Il était clair que d'autres avant nous avaient dévalisé la boutique : les vitrines étaient brisées en milliers de petits éclats de verre, la porte automatique avait été défoncé et l'immense enseigne lumineuse s'était faîte vandalisée.

Ayant peur de trouver des cadavres à l'intérieur, je chargeais Ethan de surveiller à l'extérieur. Je voulais absolument le préserver de toutes ces horreurs. Après lui avoir ordonné la prudence, j'entrai.

Je constatais que je ne m'étais pas trompée : une femme avait été battue à mort, je voyais qu'elle portait une prothèse perfectionnée à la jambe. Elle était une cyborg.

Des injures avaient été peintes sur les murs avec son sang.

Vendeuse de désolation. Assassin d'humains. Pourriture. Salope. Inhumaine. Mort aux cyborgs ! Crevez les demi-humains !

Je pensais à mon fils avec une tristesse infinie.

Ce n'était pas l'œuvre des Combattants, mais bien celle des humains. Pourtant, avant la guerre, les cyborgs étaient considérés comme étant supérieurs aux autres, meilleurs qu'un homme ordinaire, presque au même niveau qu'une machine mais toujours en restant humain.

Il était clair que les mentalités avaient changé et que les cyborgs étaient accusés de toutes sortes de méfaits à présent.

Je trouvais rapidement une arme : le dernier modèle du L36. Une arme de poing très efficace capable de délivrer un laser brûlant. On appelait cette dernière plus communément un Lanceur.

Puisque le gouvernement avait interdit toutes technologies de classe 3 ou plus, seuls les Combattants se servaient de telles armes maintenant. D'ailleurs c'était sûrement pour cette raison qu'on avait perdu la guerre...

Je sortis, le Lanceur à la main, pris mon fils dans mes bras et courus jusqu'au centre-ville.

J'entendais crier au loin, les combats faisaient toujours rage, le vandalisme aussi.

J'apercevais des hommes et des femmes qui brisaient des vitres, se déchaînaient sur les magasins et les immeubles, cassaient des véhicules, se battaient les uns contre les autres. Ils s'entretuaient pour de la nourriture ou de l'eau. Ou pour un abri.

Les soldats avaient abandonné leurs armes primitives pour faire de même.

Certains luttaient cruellement pour leur survie. D'autres traquaient les cyborgs, que les machines semblaient avoir curieusement épargnés.

La majorité dévoilait leurs côtés les plus monstrueux, sachant pertinemment que leur fin était proche.

Tout n'était plus que folie et panique. Toutes entraides, toute fraternité, toutes bontés étaient voilées par la violence. La loi du plus fort régnait. C'était chacun pour sa peau.

Je n'avais croisé aucun Combattant et c'était mauvais signe. J'espérais juste qu'ils ne seraient pas tous concentrés au même endroit, c'est-à-dire dans le centre-ville.



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