" Elle ne quittera pas l'Ecole, elle ne la quittera pas, elle ne la quittera pas..."
Ces mots, incessant tournent dans ma tête depuis dix bonnes minutes déjà. Dix bonnes minutes ou j'ai passé mon temps à la convaincre de rester. Mais elle a tenté de partir.
Alors, puisque c'est ainsi je dois empoigner la manière forte. D'une main, je vérouille le portail et toutes les autres issues. Elle soupire et je lui souris. Sur ses joues, les sillons creusés par ses larmes sont encore visibles. Elle est faible. Enfin plus faible que moi, car elle à un caractère de CHIEN! Les autres ne survivront pas non plus à Hemli si elle décide de devenir... Méchante. Je sens qu'elle va lâcher. Pas maintenant mais d'ici quelques minutes elle craquera, je le sens. Je ne vais pas trop la brusquer, elle ne doit pas encore savoir, il ne faut pas que j'utilise la Peur. Pourtant, mon pouvoir serait d'une grande utilité ici: lui donner la peur de l'extérieur, des routes, de la solitude... Mais je voudrais qu'elle soit mon amie, pas mon ennemie alors pour ça, j'utilise les mots.
Elle s'avance vers moi mais je sais que je n'est pas encore gagné:
- Hemli, si tu pars, tu pourras dire 1. Adieu à ta vie si le Mal t'enlève, ce qui lui sera plus facile à l'extérieur. 2. Tu risques de tuer des gens, dont tes parent. 3.Je sens que je vais gagner et enfin 4. Tu veux retrouver tes parents et ici, tu te doute que c'est le meilleur moyen.
Je ne lui laisse pas me répondre et je pars en lui glissant:
- Bien, à toute à l'heure. On a cours de voltige, et ma mère n'aime Pas les retardataires.
Sur quoi, je m'envole vers la salle numéro 96.
Je ne sais pas ce qu'elle fit durant une demi-heure mais au final, elle se pointe ( très en retard ) au cours et s'excuse auprès de ma mère qui malheureusement pour moi, me fusille du regard et me fait souffrir encore plus lorsqu'elle se bat en l'air, avec moi, pour montrer aux nouveaux. J'ai.... Mal. A la fin, elle s'approche d'Hemli et lui parle. Je ne saisis que quelques bribes de leurs conversation:
- Au final, je pense que c'est une bonne chose que tu restes. Ma fille n'a pas tort quelque part ( alleluïa! ma mère a reconnu que j'avais raison! ), si tu restes là tu seras plus en sécurité.
C'est tout ce que je perçois.
- Tu es finalement restée.
- C'est toi qui a fermé les grilles?
- Qui ça pourrait être d'autre?
- C'est bien ce que je pensais.
Son ton est neutre et je sens qu'elle est partagée entre l'idée de me parler ou... peut-être de me gifler...
- Donc je répète ma question mais formulée autrement: Pourquoi es-tu resté au final?
- Je ne sais pas je n'ai pas d'autres endroits où aller de toute façon.
- Ce n'est pas ce que tu disais tout à l'heure.
Elle esquisse un sourire:
- Et alors ? Il n'y a que les abrutis qui ne changent pas d'avis.
- Je vois donc que tu n'es pas une abruti! Moi, c'est Earwen, si tu n'avais pas compris.
- Je le savais déjà.
C'était timide. Lui aurais-je fais peur? Non, impossible, pas ce genre de personnes. Je lance mon plus beau sourire mais elle détourne le regard. Je décide de lui prendre la main mais encore une fois, elle se dérobe et la retire. Oh mais merde! Je la regarde une dernière fois puis part en lui criant:
- Il me manque une coloc' au faite, soit à l'intendance à 16h30 même si tu as cours!
Elle hoche la tête et souffle un mot que je n'entends pas. Je me dirige vers la bibliothèque ( c'est qu'il faut que je tienne ma promesse non formulée! ) pour retrouver quelques indices concernant Hemli. Soudain, un bras me percute et me coupe la respiration. L'energumène me saute dessus et fredonne à mon oreille une petite chanson que je ne comprend pas. La tête me tourne, il me bloque la respiration... J'ouvre un oeil et aperçoit un garçon dont je ne me souviens pas avoir vu une seule fois de ma petite vie, la tête. Je n'arrive même pas à me concentrer pour utiliser la magie. Sa chanson me dérange, la langue fourche, les mots sont brutaux. Je ferme les yeux et cesse de lutter. Encore quelques secondes et tout sera fini, ça m'apprendra à jouer la maligne avec les gens! Les derniers battements de mon coeur résonnent, tambourinent à tue-tête dans mon crâne. Je les compte... ...1...2...3...4... Aussi vite qu'il était arrivé, le poid sur ma poitrine s'enlève. Je respire un gros coup et entrouve un oeil, juste assez pour voir une tignasse rouge puis je m'effondre vraiment.
Un oeil, deux yeux.... Daïrim me regarde, il est penché sur moi et a l'air soucieux. J'entrouve ma bouche, pâteuse et me lèche les lèvres pour les rendre humides. Je tente de parler mais seul un son rauque sort de ma gorge. OK, compris, je ferme ma bouche. Mon frère se recule et j'aperçois Hemli derrière. Cette fois, je lève vraiment la tête mais elle me la plaque d'un geste autoritaire sur l'oreiller. Daïrim revient avec un gant d'eau froide qu'il plaque contre ma peau:
- Tu le laisse ici pendant dix minutes. C'est clair?
Ne pouvant parler, j'hoche tout doucement la tête et lui lance un regard curieux. Je ne sais plus ce qu'il s'est passé:
- Tu t'es fait salement amochée.
- Mhhh!
- En gros, j'ai croisé Hemli sur le trajet. Elle se rendait à la bibliothèque et je l'ai suivi sans trop savoir pourquoi. A un moment on a entendu un drôle de bruit de voix quon étouffe et en tournant l'angle, on t'a vu, par terre, avec un mec hyper bizzare qui tentait de t'étouffer. J'ai réagis au quart de tour, je l'ai soulevé et l'ais plaqué contre le mur. Hemli a fait un truc super louche et le garçon a hurlé et se tordait dans tous les sens.... Ensuite bah... tu t'es évanouie.
- Groumf.
- Repose-toi, c'est un ordre ptite soeur. En attendant, je vais chercher Maman, le directeur et le docteur. Tu restes avec Hemli et tu ne bouge pas. Suis-je clair?
- Vi....
Mon frère claque la porte et j'entends à coté des voix ulcérées. Je regarde Hemli. Je sens qu'elle a beaucoup de choses à me dire, surtout sur ce garçon. Elle a baissé les yeux quand Daïrim en a parlé, et ça, ça veut dire beaucoup, beaucoup de choses...

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Maudite, tome 1
FantasyLe silence se fait. Les oiseaux éteignent leur musique et on entend plus que le vent qui souffle fort entre les branches. Il siffle la mélodie de la peur. Mais je n'ai pas peur. Des hurlements lointains se mettent à résonner et des yeux apparaissent...