Chapitre 8, Hemli

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Deux jours après l'incident, je m'installe avec Earwen dans une petite maison en tant que colocataire. Le lendemain, nous avons défait l'ensemble des cartons mais quelques uns trainent encore dans le couloir. Je me lève tôt en généra, je veux voir le soleil se lever. Ce matin, je n'ai pas vraiment envie d'aller travailler mais bon. Après l'incident d'il y a trois jours, il fallait que je fasse bonne figure auprès des profs.

Alors que je commence mon petit déjeuner, j'entend des pas au premier étage et un bruit sourd. Oui, il faut vraiment qu'on déballe les premiers cartons... Earwen descend. Elle est habillée d'une robe absolument magnifique. Elle est ravissante. Lorsque je la vois, je ne peux m'empêcher de lui sourire et elle me le rend bien. Elle mange vite, avale sans mâcher, puis sort. Je termine et je monte me préparer. Je me coiffe, rehausse mes cils d'un léger trait de mascara puis je descend. Lorsque j'atteins le couloir, Earwen entre comme une furie. Elle se jette sur moi en me hurlant dessus.

- Ca veut dire quoi tout ça, hein ?!

Je ne vois pas du tout de quoi elle veut parler. Elle comprend et me secoue comme un prunier.

- La chanson ! Refais la dans sa langue et dans la notre !

Je grimace mais m'exécute. Une sensation bizarre m'oblige à le faire... Je traduis, aidée par le Mal car moi je n'ai jamais appris cette langue, je ne sais pas d'où elle vient, je sais juste ce qu'elle veut dire. Je ne la parle pas. Lorsque j'ai fini, Earwen se laisse glisser à terre et là, soudain, je comprend.

Il est revenu. Il est revenu et il a essayé de l'endormir. Encore une fois. Earwen se relève et monte, pâle comme la lune. Je remonte doucement, après quelques minutes de réflexion. Il faut que je le revois. Il faut que je me venge. Je sens mes marques qui me brûlent à cette simple idée. De d'Earwen me parviennent des pleures. Je baisse la tête et referme doucement la porte. Il faut bien que ça sorte... J'espère juste qu'il ne va pas venir lorsque je ne serais pas là... Pourquoi ferait-il une chose pareil de toute façon ? C'est à moi qu'il cherche à s'en prendre, à moi parce que je suis porteuse du Mal.

Sur ces pensées sombres, je me glisse dans mon manteau noir et je sort.

Entre deux cours, lors de la pause, je circule dans les couloirs lorsqu'Il apparaît au coin, en face de moi. On se bouscule et en même temps je lui glisse :

- Je t'avais dis de la laisser tranquille.

Pour toute réponse il se retourne et nos regards se croient, le mien, plein de fureur et le sien... moqueur. Bizarre. On dirait qu'il ne me prend pas au sérieux pourtant, je sais que c'est lui. Je sais de quoi il est capable. Mais ce regard... Finalement, je n'en suis plus aussi certaine. Je  veux dire que je suis sûre qu'il s'agit de lui mais que je ne sais pas de quoi il est capable... Je ne sais plus.

Comme je suis plongée dans mes réflexions, je ne vois pas arrivé la personne devant moi si bien que je le percute de plein fouet. Je ne vois pas son visage, j'ai juste le temps d'entendre une voix de garçon me dire :

- Attention.

Il m'a dit cela comme un conseil, ce n'était pas méchant. Néanmoins il doit être pressé car je n'ai pas le temps de me retourner qu'il a déjà disparu. J'hausse les épaules. Ce n'est pas très grave, après tout, on ne se reverra peut-être jamais... Je repars tranquillement en direction de la terrasse du dernière étage (le quatrième). Là-bas, il y fait un peu froid pour la saison à cause de l'altitude (l'Ecole est construite sur une grande colline) mais moi, avec mon manteau noir, je ne crains pas.

Alors que je monte la première marche de l'escalier qui dois me mener directement sur la terrasse, une voix, la même que celle du garçon de toute à l'heure, m'appelle :

Maudite, tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant