Maudite, tome 1

Chapitre 21, Earwen.

Il y'a des choses qu'il vaut mieux oublier, des faits à accepter malgré tout. Il y'a aussi des choses qu'on ne peut pas changer, qui sont écrites dans le grand livre du Destin, qu'il existe ou non. Elles sont irréversibles. Mais les belles paroles ne changent pas tout. Les faits sont là, tristes, immortels, dévastateurs. Moi je pensais pouvoir changer la face du monde.... J'avais tort. Les coups ne font pas tout, le silence peut-être une arme dangereuse.

Je referme mon livre en soupirant puis jette un regard à l'horloge. Encore une dizaine de minutes. J'ai menti à Hemli, je n'aurais pas du, je sais, c'est mal. Mais je ne veux pas qu'elle sache tout. Elle m'a dit de tout oublié, de ne rien faire contre tout ça mais j'ai quand même cherché.Cherché à savoir ce qui aurait pu pousser ma soeur à commettre son... Crime contre la loi. Cherché ce qui a tenté de me tuer et qui aimerait le faire encore. Je sens sa présence le soir,Il ou Elle est là, Il ou Elle me regarde, rit. Je l'entends mais je ne peux pas la voir. Il me suit partout. Alors évidemment lorsque cet après-midi il est partit et qu'Hemli est rentrée en sang, je n'ai pas cru à son mensonge. Mais je n'ai rien dit, la contredire serait me trahir or j'ai déjà vécu assez de trahison dans ma vie.

L'horloge sonne, et la sonnette rententi en même temps. Pile à l'heure. Je me lève puis sort à l'extérieur. Encore un mensonge... Je ferme mon blouson et me glisse dans la voiture en face de moi qui part en silence. Hemli est sortie avec Daïrim et Elenwe, c'est parfait, connaissant mon frère j'aurais assez de temps. Je jette un regard à mon accompagnateur: Capuche noire, grand manteau rouge et signe noir sur le dos. Il fait vraiment peur. Je me concentre sur autre chose et évacue mon stress. " Tu fais ça pour elle.... Calme-toi.."

Si Hemli me voyait.....

La porte se rouvre. Je descend et me dirige à l'intérieur d'un bâtiment austère suivi de Monsieur Capuche. Le soleil baigne le couloir dépourvu de tout objet. S'il n'était pas là, cette pièce serait... Froide, sinistre, glaciale. Je longe le mur et m'arrête. Plus personne. Une porte grince, terrible plagia des films d'horreur. Ma respiration s'accélère mais je n'ai pas peur, je n'ai presque jamais eu peur. Un jeune garçon passe le pas de la porte et me regarde puis m'intime à entrer. Je refuse, je ne suis tout de même pas sotte: on m'a dit d'attendre le maître alors j'attendrais le maître. Il s'approche doucement tandis que je me crispe puis soudain, m'attrappe le bras et tente de me forcer à entrer:

- Mais lâche moi!

Il ne répond pas et me serre de plus belle. La claque, je ne peux pas la retenir. Il me regarde, les yeux brillants de rage. Je parviens à retirer mon bras et me poste en position de combat. Je ne suis certes, pas la meilleure en magie mais à mains nues... Il est mal. Ma jambe part et il ne parvient à l arrêter, tombant lamentablement sur son derrière. Une porte dérobée s ouvre et il s enfui sans demander son reste.  

Un homme d environ la quarantaine me fixe. Il est terrifiant : deux petits yeux jaunes qui vous scrutent jusqu'on sais ou, rictus malveillant, tatouages et autres détails qui en font un homme imposant. Je le regarde, légèrement intimidée puis relève la tête :

- Mlle Morwën Eleril?

- Oui.

Je ne veux pas donner mon vrai prénom. Morwën est le prénom que j'aurais du recevoir, Eleril.... C'est le nom d'Erdrim.

- Veuillez me suivre. Votre épreuve d'initiation ne va pas tarder à débuter.

Je le suis dans une salle sombre ou siègent des dizaines de centaines de personnes. Leurs regards me glacent d'effroi mais j'avance toujours vers le siège que me montre le maître. Le silence plane tandis que je m'assois. Très vite, deux bracelets sortent du siège et m'ensserrent les poignets. Je ne me débat pas et serre les dents tandis qu'un jeune homme s'approche: