Chapitre 10, Hemli

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Chapitre 10 ?! Déjà ?! Que le temps passent vite ! En tout cas un grand merci à tout nos lecteurs et lectrices qui nous soutiennent ! Les auteures : Herminna et eole1998

P.S : N'oubliez pas d'aller voir le blog : Maudite98

Le film que l'on regarde avec Daïrim est vraiment bien réalisé. Il y a des moments de suspense, des moments qui me font sursauter (j'ai d'ailleurs l'impression de me rapprocher un peu plus de lui à chacun de ces moments...) et ça le fait sourire. En tout cas, impossible d'arrêter avant d'avoir regarder jusqu'au bout : ce film nous tiens en haleine ! C'est donc ensommeillés par toutes ces péripéties que nous nous séparons. Daïrim monte dire bonne nuit aux deux autres qui n'arrêtent pas de glousser depuis toute à l'heure puis redescend me dire bonne nuit. Juste avant de passer la porte, il me glisse :

- Bonne nuit, belle Hemli...

Je rougis comme je n'ai jamais rougis, il me fais un clin d'œil puis s'en va. Je referme la porte et me laisse glisser le long du bois blanc. Belle Hemli ?! Personne ne m'avait jamais appeler comme ça ! Enfin si : Madlon, mais lui c'est différent... Je le considère plus comme un père que comme quelqu'un... d'extérieur. Je reprend mes esprits. Est-ce que ça veut dire que je lui plait ? Si c'est le cas, je ne sais pas ce que je dois en penser... Est-ce une bonne ou une mauvaise chose pour quelqu'un infecté par le Mal ? Bah, on verra bien plus tard... De toute façon, je sens que la présence d'amis m'influence. Lorsque je regarde vers le passé, celle que je vois n'est pas la même que maintenant. Lorsqu'ils sont là, j'en oublie presque ce pour quoi je suis là. Rechercher une trace de mes parents est pratiquement devenu secondaire.

Je monte me coucher et je m'endors sans difficulté. Enfin presque... Les rires des deux amoureux me parviennent de la pièce d'à côté mais peu importe : je suis trop fatiguée pour aller leur dire de faire moins de bruit...

Le lendemain matin, je suis réveillée par les pas d'Earwen dans le couloir. Je me redresse, me mets debout... et retombe aussitôt sur le lit. Je suis prise de vertige et mes marques me brûlent légèrement. Je réessaie mais le résultat est le même : je n'arrive pas à faire plus de trois pas après, le monde tourne trop vite. Je finis par me recoucher, dépitée.

Earwen passe la tête par le porte.

- Bah alors ? Tu te lève pas ? me demande-t-elle.

- Je ne peux pas, j'ai la tête qui me tourne... répondis-je avec un petit sourire triste.

- Eh ben ! Je ne sais pas quand est-ce qu'on se retrouvera enfin toutes les deux en cours !

 Je souris. C'est vrai qu'avec toutes les péripéties des derniers jours, nous ne sommes pas beaucoup aller en cours ensemble...

- Je vais rester à la maison aujourd'hui, je pense...

- Pas de problème, repose-toi bien, m'ordonne-t-elle.

Je ferme les yeux et elle s'en va. Je ne peux pas dire que rester à la maison me plaît. Je suis dans mon lit, je m'ennuie, je n'arrive pas à dormir, j'écoute ce qu'il se passe dehors, mes marques me brûlent toujours un peu mais c'est supportable. A la fin de la journée, je soupire de soulagement lorsque j'entend la clé tourner dans la serrure.

- C'est quoi ce chat ?! peste Earwen dans le couloir.

Elle monte me voir.

- Je ne sais pas, je réponds. Sûrement un chat errant...

- Ouais bah en attendant, je ne veux pas qu'il entre dans la maison comme ça !

- Ne me dispute pas... dis-je, gênée.

Elle se calme et s'assoie sur mon lit. Elle prend de mes nouvelles, je lui répond qu'il n'y a pas de grand changement et que je n'ai pas essayer de me relever. On continue à parler jusqu'à... je ne sais pas trop l'heure qui l'est quand nous n'avons plus rien à nous dire mais il fait nuit. Même si je me reposer toute la journée, je sens mes paupières qui se ferment et je demande gentiment à Earwen de me laisser dormir, ne serais-ce qu'un peu. Je sens la fatigue m'envahir mais je n'arrive pas à trouver le sommeil. Mes paupières sont lourdes mais refusent de se fermer. Il est maintenant tard. Je le sais car Earwen est maintenant couchée et j'ai appris qu'elle n'aime pas beaucoup dormir, qu'elle reste éveillée le plus longtemps possible, jusqu'à s'user totalement. Il faut que je dorme mais malgré cet argument, je n'y arrive pas. Peu à peu, je réussi à tomber dans une espèce d'état comateux et ça me va.

J'ouvre les yeux, encore ensommeillée. Quelque chose ne va pas. Je n'agis pas complètement par ma volonté. Je réussi à me lever. Mes marques me brûlent plus que toute à l'heure, je me vois me diriger vers le couloir. Je jette un regard au miroir, en passant. Mes mèches blanches sont à peine visibles et mon œil droit brille comme un lueur dans la pénombre de ma chambre. Lentement, je me glisse dans le couloir et commence à faire les cent pas pour me calmer et pour retrouver de la coordination dans mes mouvements. Cela ne suffit pas. Ici, dans cette maison, je me sens à l'étroit, j'ai besoin de prendre l'air. Je descends les escaliers et je sors. Dehors, c'est la pleine lune. Le vent frais fais voler mes cheveux, me rend plus mystérieuse. Je pars dans les rues sans me poser de question et mes pas me conduisent jusque dans les champs, du côté de la Limite. Je marche doucement, calmement, comme emportée par une force invisible. Je ne fais même plus attention à mes marques qui me brûlent de plus en plus fort au fur et à mesure que je me rapproche de la forêt. Je me retrouve à la lisière, à la Limite. Je n'ai plus qu'un pas à faire et je l'aurais franchise. Un cri retentit.

- Hemli !

Je me retourne. Il s'agit d'Earwen. Depuis quand me suit-elle ? Je ne sais pas mais elle est encore loin de moi. Je murmure :

- Je dois y aller... On m'appelle...

Je ne sais pas si elle a entendu. Sûrement puisque son père est un elfe et que cette espèce entend particulièrement bien. Je regarde devant moi. Je sens une force d'attraction impressionnante entre moi et cette forêt. J'avance la main. Je sens une chose molle qui se déforme sous mon appui. C'est donc ça la Limite. Elle porte bien son nom. Je pousse, ma main passe au travers et mon corps suit. Je me retourne : aucune trace de mon passage. Earwen est encore assez loin mais elle s'est mise à courir. Elle sera là dans peu de temps.

Je m'enfonce dans la forêt où des voix se font entendre. Les habitations ont disparues derrière moi. Je marche sans savoir où je vais et brusquement, je sens mes marques me brûler tellement fort que je m'arrête et m'appuie à un arbre. Ce n'est pas assez, le monde se remet à tourner, mes jambes ne sont plus capable de me porter, je m'écroule. Je me sens partir. Je vois du roussi se former sur les manches de mon pyjama, je crie de douleur puis... plus rien.

Maudite, tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant