Chapitre 9

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J'étais resté à peu près dix minutes devant ma garde robe, ne sachant pas qu'elle tenue je pourrais porter. J'aurais pus tout simplement remettre les vêtements que je portais ce matin, mais quand j'y repensais, je ne m'étais pas super bien habillé. Pas assez pour qu'un beau gosse soit impressionné. Louis allait souper chez moi, ce soir même. Tout ça me stressait. Auparavant j'avais imaginée des dialogues avec lui. Maintenant ça allait être réel, ça allait être plus compliqué.
J'entendis sonner à la porte. C'est pas vrai, je n'étais pas prête ! Je pris vite un pull en laine, un jeans noir et les enfilai avant de sortir de ma chambre. Une fois au dessus des escaliers, je respirai un grand coup avant de les descendre avec le plus de grâce possible.
Une fois en bas, je vis une grande femme aux cheveux blond faire la bise à mes parents. Suivait ensuite un homme sans presque plus de cheveux, mais qui gardait un charme malgré son âge. Ensuite, Louis apparut. Mon cœur fit un bon, mais je me ressaisis rapidement et allai vers la petite famille pour leur dire bonjour.
Je commençai par le père.

- Bonjour.

- Bonsoir.

Ouais... Évidement.
Il me tendit la main, que je serai avec hésitation.
J'essayai de cacher la gêne que me procurait cet homme et passa à la femme qui avait l'air plus sympathique. Je lui fis la bise et me tournai enfin vers Louis.
Louis, cet homme aussi parfait qu'il ne puisse exister. Bon d'accord, j'exagérais, il avait certainement des défauts, mais autant ne pas y faire attention et ne se concentrer que sur le positif.
Je m'avançai vers lui et nos joues se frôla un très court instant. Si je pouvais ralentir le temps pour vivre ce moment plus longtemps et en profiter pleinement, je le ferais. Mais ce n'était malheureusement pas possible, ma mère invita donc nos invités à entrer dans la salle à manger.

- Installez vous je vous en prie.

Les invités répondirent à la proposition de ma mère et s'installèrent. Je fus de même et me retrouvai en face de Louis.
Mon père servit un verre de vin aux adulte avant d'en proposer à Louis.

- Je veux bien merci.

Il me regarda ensuite, toujours la bouteille de vin en main. Il devait être entrain d'hésiter à m'en servir. Comme Louis pouvait en prendre, pourquoi pas moi ?

- Je veux bien aussi, merci papa.

   Et voilà, nous étions tous installés, tous servis, ma mère préparait la cuisine, la soirée pouvait commencer, j'allais attraper le cœur de Louis. Qu'il soit en couple ou non.

- Vous n'avez qu'une fille ? Demanda la femme.

- Non, répondit mon père, nous avons aussi un fils de trois ans qui est entrain de dormir à l'étage.

- Ah oui, le petit frère, je l'ai déjà vu de loin, intervint Louis en me regardant.

Il devait certainement être entrain de se foutre de ma gueule me rappelant la fois où il nous a vu sauter sur le lit.
La mère prit la parole.

- Ah bon, moi je ne l'ai encore jamais vu, mais je peux vous dire que déjà votre première est très jolie !

Elle me souriait, attendant sûrement que je réponde. Tout le monde me regardait, Louis aussi, d'un un léger sourire.
J'allais répondre mais mon père le fit avant.

- Oh oui, nous avons la chance d'avoir de très beaux enfants.

Ma mère arriva, un grand sourire, plusieurs plats en main.

- Et voilà, le dîner est servi !

Les adultes firent tous une acclamation joie. Mais quand moi je vis qu'il y avait des brocolis dans le plat, je ressentais plutôt l'envie de pousser un cris de dégoût.
Louis avait dus remarquer mon expression car il me dit:

- On dirait que tu n'aime pas trop ça.

Je fis une mine dégoûté.

- Non, pas trop.

- C'est pas grave, je mangerai les tiens.

Il suivit sa phrase par un clin d'œil qui me fit fondre.
J'essayai de reprendre mes esprits.

- Merci, ça me fait plaisir, dis je une touche d'ironie dans la voix.

Il me regarda un instant, souriant, sans rien dire. Il avait l'air dans ses pensées, puis il en sorti se raclant la gorge et demandant à son père de lui passer le plat.

***

Nous étions dans le salon, assis en indiens dans un des fauteuils. Marre des conversations d'adultes. Au début on les suivait, c'était intéressant, mais ensuite il ont commencé à parler de leurs profession, de leurs expérience dans la vie. Alors comme Louis et moi avions fini notre plat depuis longtemps, nous avons demandé gentiment de sortir de table pour pouvoir continuer notre conversation en toute tranquillité. Même si ce n'était rien de très intéressant, on s'amusait bien. On se parlait comme si on se connaissait depuis toujours.

- On disait quoi déjà ?

- On parlait sur la gueule d'Ellie.

Ce que je répondis le fit rire.

- "Parler sur la gueule" c'est un peu exagéré. On disait juste qu'il est con, arrogant, stupide et en plus de ça...

Il s'approcha de mon oreille pour me chuchoter la suite.

- Il est noir !

J'éclatai de rire. Pas que ça blague soit marrante, juste que je ne m'y attendais pas du tout.

- Tes blagues racistes tu peux les garder pour toi.

- Ah bon, pourtant je vois que mes blagues racistes te font rire.

J'essayai de me retenir de rire encore.

- Non, pas du tout.

- Alors c'est quoi e grand sourire que je vois sur ton visage ?

- De quel sourire tu parles ?

J'essayai vraiment, de toute mes forces de retenir ce sourire, mais je n'y arrivais pas.

- Fais pas l'innocente.

- Toi aussi tu souris.

- Oui mais moi je peux.

- Ah ouais, t'es un comme ça !

- Et oui ! Je suis un homme, je peux tous faire.

- Tes blagues sexistes aussi tu peux te les garder.

- C'était pas une blague.

Je ne le lâchai pas du regard, ne souriant plus. Il fini par craquer et lever les mains.

- Ok ok ça va ! J'arrête !

Je le regardai du coins de l'œil, un petit sourire du bout des lèvres.
Lui, me regarda sans rien dire. Il me regarda dans les yeux, l'air passionné par les miens. Il se rapprocha doucement de moi. Je crus a un moment qu'il voulait m'embrasser, mais à la place, il baissa la tête, et d'un coup, il changea complètement d'expression, il avait l'air gêné.

- Désolé je...

Il marmonnait ces mots, n'osant pas me regarder.
Je compris le problème, c'est vrai, il avait une copine.

- Votre fils n'est pas là ?
Demanda ma mère aux invités qui se trouvaient à notre table ce soir.

- Non, répondit l'homme, Louis est chez sa copine. N'allez donc imaginer ce qu'ils sont entrain de faire en ce moment.

Les adultes se mirent à rire ensemble pendant que moi, je déprimais, seule.

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