Chapitre 22

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Elle était magnifique.
Elle étincelait d'un doré éclatant à travers sa tenue de verre. Fraîche, délicieuse, plaine de vie, vêtue de sa fine couverture blanche qui lui donnait un petit peu de pudeur.
Elle n'attendait qu'une seule chose,
que je la boive d'un coup.

Je pris ma bière entre mes deux mains et fis un a-fond digne de ce nom.
J'entendis pleins de cris de joie autours de moi, des gens qui m'encourageaient, des gens qui riaient, j'entendis même une personne pleurer. Ça devait être Camille, mais je n'y prêta pas attention.
Je vis vaguement Julien se mettre juste devant moi. Il m'essuya le reste de bière que j'avais en dessous de la bouche et me souri. J'avais la tête qui tournait, j'étais éclatée, complètement bourrée.
Mais peu m'importait, tout ce que je voulais en ce moment, c'était embrasser mon copain.
Je pris sa tête entre mes mains et l'embrassai passionnément. Très, passionnément. Peut être un petit peu trop.

- J'ai envie de toi, lui murmurai-je dans l'oreille.

Il se mordilla la lèvre et me prit la main pour m'emmener dans les toilettes de ce bar dans lequel nous nous trouvions.
J'ouvris la première porte que je voyais, c'était les toilettes d'handicapés. Je réfléchis un instant "et si quelqu'un devait utiliser ses toilettes ?" Mais tout de suite après je me suis demandée quel genre d'handicapés viendrait dans un bar à une heure du mat' ?
Je verrouillai donc la porte derrière moi tout en continuant à embrasser Julien. Il me plaqua contre le mur, ce qui m'excitait encore plus, alors je passai ma main sous son t-shirt, mais d'un coup il m'arrêta.

- Tu es bourrée. On est tous les deux bourrés.

- Et alors ? Dis-je avant de l'embrasser à nouveau.

- Léa, fit-il en essayant de se décoller de moi, stop. On ne devrait pas faire notre première fois ici dans cette situation, c'est pas correct. Surtout que hier encore t'as dis que tu voulais attendre.

J'avais dis ça moi ? Pff, quelle chiante.

- Quel genre de mec dirait ça a une fille quand elle est sur le point de lui offrir sa virginité ?

- Le genre de mec qui est amoureux de sa copine.

Il me sourit, je lui souris.

- Tu as sans doute raison. On ne devrait pas.

On se regardait paisiblement, puis en même temps, nous éclatons de rire.

- Quel couple de coincé, fit Julien entre deux fous rire.

- Ouais trop, ajoutai-je.

Nous sortons des toilettes pour handicapés et nous dirigeons vers les autres en chantant hakuna matata main dans la main.

Je me rendis compte qu'a chaque jour de plus qui passait, on avait de plus en plus envie de le faire. Mais c'est vrai, ça ne faisait qu'un peu plus d'un mois que nous étions ensemble, ce n'était pas correct. Je continuais à chanter, sans arrêt, jusqu'à ce que je les vois. Eux.
Le diable et l'ange, le blanc et le noir, mon meilleur ami et ma pire ennemie, l'uns dans l'autres. Non, pas dans le sens... Non. Juste, leur langues l'une dans l'autre. Cette salope de Mélissa était entrain d'embrasser MON meilleur ami sur le banc dans le coins de la table à côté des autres qui n'avaient pas l'air de s'en préoccuper. Elle n'en avait aucun droit, vraiment, pas elle.

- ELLIE ! Criai-je toute rouge sans savoir vraiment si c'était à cause de la colère ou de la chaleur qu'il faisait dans cette pièce.

Il se retourna vers moi surpris. Je lui fis signe de venir vers moi et il roula des yeux avant de se lever.
J'entendis un petit "aïe..." Venant de la voix de Julien.

- Bon, je vais aller m'assoir près des autres... Je te prends une bière ?

Je fis oui de la tête et il s'en alla juste avant que Ellie vienne près de moi.

- Qu'est ce qu'il y a ?

- Qu'est ce qu'il y a... Commençais-je en gardant mon clame.
Qu'est ce qu'il y a ? QU'EST QU'IL Y A ?! Continuai-je en criant assez fort pour que tout le bar soit entrain de me regarder.
CE QU'IL Y A C'EST QUE T'ES ENTRAIN D'AVALER MÉLISSA. ET TU SAIS QUI EST MÉLISSA ? MÉLISSA C'EST UNE SALOPE, OKAY ? ALORS TU ARRÊTE TOUT DE SUITE, SINON... Sinon... Je suis trop bourrée pour réfléchir aux conséquences... MAIS JE TROUVERAI, ET ÇA VA ALLER MAL !

- Ok... Je peux savoir pourquoi tu la déteste ?

- Je...

- C'est moi que tu viens de traiter de salope ?

Je me retournai pour être fasse à la personne qui avait parlé derrière mon dos. Mélissa.

Je plissai mes yeux avant de répondre:

- Oui.

- Très bien. Je ne sais pas trop ce que je t'ai fais pour que tu me haïsse à ce point, tu es certainement jalouse, ce qui ne m'étonne pas, à te voir...

- Qu'est ce que tu veux dire par là ?
Demandai-je, sans jamais arrêter de plisser les yeux.

- Coincée.

J'allais trouver une repartie, mais Julien arriva de derrière moi en courant les points en avant vers Mélissa.

- T'AS TRAITÉ MA COPINE DE COINCÉE ?

Mélissa se décala vers la droite et Julien se retrouva à terre. Et merde.

Je me précipitai vers lui et m'agenouillai pour voir comment il allait.

- Je crois que j'ai jamais été aussi bourré de toute ma vie, dit-il en riant.

- Je crois qu'il vaudrait mieux pour nous tous qu'on rentre, fit Guillaume qui venait de nulle part.

- Il a raison, j'appelle des taxis, continua Louis.

                              ***

Nous étions tous dehors, entrain d'attendre nos taxis.
J'étais avec Julien, entrain de lui tenir la main.
Puis je vis Ellie juste devant moi. Je poussai un petit cris, surprise. Vous savez, il faisait noir, et avec sa couleur de peau... Bref, je ne l'avais pas tout de suite vu.

- Je suis désolé Léa, je ne savais pas que tu la détestais. C'était juste comme ça, pour un soir. Je ne recommencerai plus.

- Merci Ellie. Juste, on pourra en parler demain ? Là je ne me sens pas très...

Quelque chose remonta d'un coup dans ma gorge, j'us juste le temps de me pencher et là, je vomis.

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