Chapitre 16

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Le cours de gym venait de se finir et la prof m'avait désigné pour l'aider à ranger toutes les affaires comme les ballons de volet, le filet, ou passer un coup de ballet dans le gymnase.
Elle ne m'avait pas désigné parce qu'elle ne m'aimait pas, juste parce que c'était mon tour, chaque semaine elle choisissait un élève différent. Aujourd'hui c'était moi, ce qui voulait dire que pendant que tout le monde était entrain de se rhabiller pour après aller manger, moi j'étais toujours là, entrain de balayer.

- C'est bon Léa, tu peux y aller.

Ah, c'était pas trop tôt !
Je me dirigeai vers le vestiaire des filles et me changeai. Au moins j'étais seule, aucune lesbienne pour me mater.
Pendant que je mettais du déo, un rire de fille retenti dans la pièce d'à côté, le vestiaire des garçons.
Je rangeai alors vite mes affaires avant d'aller voir ce qui s'y passait.
Une fois devant la porte, j'hésitai a l'ouvrir. Mais quand j'entendis à nouveau un petit rire et reconnus la voix de Melissa, je n'hésitai pas une seconde de plus. J'ouvris la porte d'un coup et la retrouva debout, près de Julien. Très près de Julien. A quelques centimètres de lui.
Son sourire s'agrandit quand il me vit, tandis que celui de Melissa s'évanouit.

- Qu'est ce que vous faites encore là, demandai-je étonné.

- Vas rejoindre tes amis Léa, me répondit Melissa comme si elle parlait à un enfant.

La colère monta en moi.
Julien répondit à son tour, toujours souriant.

- On traînait un peu.

Quand il vit l'expression de colère sur mon visage, son sourire s'effaça en un clin d'œil.

- Melissa, il y a moyen de nous laisser seuls ?

Elle leva les yeux au ciel.

- Bien sûr, amusez vous bien, répondit-elle avant de tourner les talons.

Julien qui se trouvait à plusieurs mètres de moi attendit qu'elle ai bien fermé la porte dernière elle pour m'adresser la parole.

- Qu'est ce que tu as ?

- Qu'est ce que j'ai ? Je sais pas, peut être que ça me fait pas vraiment plaisir de voir que tu traîne avec cette garce.

- Je sais que tu ne l'aimes pas, c'est pas pour ça que tu dois lui mettre tout le monde à dos. On discutait, c'est pas pour autant qu'on est amis.

Je lâchai un rire nerveux.

- Vous discutiez ? Tu plaisante ? Elle était prête à te déshabiller.

Il pencha la tête en arrière avant de poser un regard énervé sur moi.

- Arrête Léa, t'es lourde ! C'est vrai qu'elle s'est déjà tapé pas mal de mecs, c'est pas pour ça que dès qu'elle discute un peu avec un elle va se le taper lui aussi !

- Oh si, crois moi !

- Même si ça avait été son but, il ne se serait rien passé.

- Vas pas me dire que tu ne te serais pas laissé faire.

- Pourquoi ? Si je le disais tu me croirais pas ?

- Absolument pas, dis-je en croisant les bras. T'es un mec.

- Et alors ? Arrête d'en faire une généralité, tous les mecs ne sont pas comme ça ! Moi, je ne suis pas comme ça.

Je ne le lâchai pas du regard jusqu'à ce qu'il continue.

- Et puis même, même si on le faisait, c'est quoi le problème ?

- Le problème ? Dis-je en haussant le ton. T'es mon ami Julien, et elle c'est mon ennemie ! C'est un peu normal que ça m'énerve tu crois pas ?

- Ami, c'est ça...

- Ah, parce que maintenant pour toi on est plus amis ?

Il marquât une longue pause avant de répondre.

- Tu comprends rien hein ?

- Qu'est ce que je suis sensée comprendre ?

- Pourquoi tu crois que je suis toujours dans le vestiaire alors que tous le monde est déjà parti ? Parce que je t'attendais. Toi, et pas elle.

Il hésita un instant avant de poursuivre.

- Le truc Léa, c'est que tu es aveugle. Tous le monde ici l'a remarqué, mais pas toi. T'es peut être trop occupé à regarder d'autres mecs, des mecs avec de beaux cheveux et de beaux muscles, je sais pas... Mais ça fait un moment que je suis là, que j'attends, que j'essaye de déchiffrer ce que tu ressens pour moi mais que je ne comprends rien, vraiment rien.
Regardes, tu me fais une crise de jalousie, comme si tu t'intéressais à moi, mais la seconde d'après tu me rappelle qu'on est amis. Juste amis.
Et bien saches que moi, ce n'est pas ce que je veux. Je veux plus.
Et franchement, je n'imaginais pas que je te l'avouerais comme ça, mais tu ne m'as pas trop laissé le choix.
Tu connais ce sentiment ? Quand ton cœur s'emballe à chaque fois que tu vois cette personne ? C'est ce que je ressent pour toi Léa.
Je suis amoureux de toi.

Il me regarda, sans plus rien dire. Un regard insistant, inquiet... Amoureux ?
Il attendait une réponse. Et moi je le regardais, sans rien dire. Comment ça se faisait que je n'avais jamais remarqué auparavant à quel point il est mignon ? Ce visage doux, son regard...
Je ne savais plus quoi penser, quoi faire. "Quand ton cœur s'emballe à chaque fois que tu vois cette personne". C'est ce que je ressentais, en ce moment même. Est ce que je l'aimais ? Bien sûr. Pour ne l'avais-je pas remarqué plus tôt ?
Je pense qu'au fond je le savais, j'avais juste peur de me l'avouer, de vivre vraiment.
Voyant que je ne disais rien, Julien répliqua.

- Léa...

J'avançai vers lui doucement jusqu'à ce que se ne soit plus des mètres qui nous séparent, mais des centimètres.
Je le regardai dans les yeux et lui effleura le cou du bout des doigts.
Je ne vis plus dans son regard de l'inquiétude, mais de l'apaisement et de la douceur.
Je fermai les yeux et approchai ma bouche de la sienne, doucement, hésitant. Puis nos lèvres se touchèrent enfin. J'embrassai sa lèvre inférieur avant de me retirer et le regarder à nouveau. Il me regarda avec passion, avec un sourire que je ne lui avais jamais vu auparavant. Il me caressa la joue avant de m'embrasser, pour de bon. Je fermai les yeux pour ne ressentir que ça, ne penser à rien d'autre. Je sentis une légère odeur de parfum. Ses lèvres étaient douces, tellement agréable à embrasser. On s'embrassait, d'abord doucement, puis passionnément. Nos langues se rencontrèrent, de plus en plus.
Puis je décidai d'arrêter ce baiser et de lui chuchoter à l'oreille:

- Toi.

Il me regarda, perplexe.

- Quoi ?

- Tu m'as demandé si je préférais les olives ou toi, c'est toi que je préfère.

Je sentis son souffle sur mon visage quand il ria.

- Merci, ça me touche.

Il m'enlaça le plus fort possible et nous restâmes comme ça un long moment, jusqu'à ce que notre prof de gym vienne nous interrompre pour nous engueuler. C'est vrai, nous ne devrions pas être ici. Mais je m'en tapais de la punition qu'elle allait nous mettre.
J'étais désormais avec Julien.

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