Chapitre 21

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Bruno était entrain de commander nos ski au monsieur à la moustache grise dans le petit chalet qui les louait.
Fi était entrain de publier la photo des montagnes qu'elle venait de faire sur Instagram pendant que Camille était assise à côté d'elle, entrain de déprimer pour je ne sais quelle raison. Julien et Guillaume se marraient pour rien. Melissa qui cherchait une brosse à cheveux dans son sac laissait Lucas profiter de la vue de son décolleté. Louis et Alison étaient entrain de se rouler des pelles et enfin, Ellie était entrain de m'expliquer comment on faisait du snowboard.
Enfin, jusqu'à ce qu'il commence à bafouiller avant de s'arrêter sans avoir fini sa phrase.
Je regardai dans sa direction ne comprenant pas pourquoi plus rien ne sorti de sa bouche et je le surpris entrain de lui aussi regarder dans le décolleté de Mélissa.

- Ellie... T'es sérieux ?

- Cette fille est canon... Dit-il bouche bée.

- S'il te plait, ne t'y met pas toi aussi, fis-je en roulant des yeux.

- T'inquiète, je ne fais que la mater. Et puis je suis sûr que les black c'est pas trop son style.

- Oh n'en sois pas si sûr, lâchai-je en pensant à la réputation qu'à le sexe d'un homme de couleur.

- BON, lança Bruno en se dirigeant vers le groupe, vous êtes prêts ?

                               ***

Plus jamais. Plus jamais de ski de ma vie. Je me trouvais enfoncé dans la neige, mes ski en l'air, le bras certainement cassé.
Lucas me tendit la main et une fois relevée et à quelques centimètres de lui, je luttai pour ne pas admirer en détails sa beauté. Déjà pour Fi qui était amoureuse de lui mais ne le savait pas encore, et puis pour Julien. Et puis même pour moi. De toute façon je m'en foutais, il ne m'intéressait pas, il n'y avait que Julien.

- Ça va tu ne t'ai pas fais mal ?

- SI, criai-je apeuré, MON BRAS EST CASSÉ !

Camille se dirigea vers moi et m'observa en plissant des yeux.

- Ton bras n'est pas cassé, tu simule.

Nan mais pour qui elle se prenait ?

- Camille, j'ai vraiment mal au bras.

Je ne savais pas quoi faire, il n'y avait que Lucas et Camille qui se présentaient à moi. Le reste était parti faire des pistes plus difficiles. Ils n'y avait donc plus que nous trois qui n'avions jamais skié auparavant, sur une petite piste ridicule sur laquelle j'avais quand même réussi à me casser la gueule. Si Julien était là, il saurait me réconforter. Julien, avec qui j'avais failli perdre ma virginité la veille jusqu'à ce que ce moment extrêmement gênant arrive. Il avait déjà retiré son pantalon et son caleçon et était entrain de me retirer mon jeans. Il allait passer à ma culotte mais à ce moment là, Bruno est entré. Sans frapper à la porte. Rien. Notre moment romantique s'est envolé d'un coup et a laissé place à un moment de gêne extrême. Bruno s'est directement caché les yeux et Julien a par la suite rapidement caché son entrejambe dans la couverture avant d'en poser une partie sur moi aussi. Bruno qui avait déjà retiré ses mains de ses yeux restait la sur le pas de la porte. Il nous regardait, on le regardait, il nous regardait, on le regardait, il nous regardait, puis il est enfin sorti de la pièce en disant "désolé" avant de fermer la porte derrière lui. Un petit moment de silence s'est installé, puis on l'a entendu éclater de rire toujours de l'autre côté de la porte.
J'ai remercié le seigneur qu'il ne soit pas arrivé cinq minutes après, quand nous aurions certainement été en pleine action.
Maintenant je me retrouvais là, sur mes skis, crevant de mal au bras et je commençais à me demander si j'aurais pas mieux fait de rester chez moi.

- Venez on va déjà commencer par retirer nos skis, dit Lucas.

                                 ***

Le monsieur à la moustache grise était entrain de manger un énorme sandwich au thon quand nous arrivions. Il avait l'air agacé de nous voir arriver tous les trois alors qu'il était entrain de prendre sa pause.

- Qu'est ce que vous faites déjà là ?

- Je me suis fait mal au bras, dis-je en grimaçant.

- Je ne suis pas médecin, répondit-il ne montrant aucune compassion.

- Non... Je sais... Nous sommes juste venu rendre nos skis.

- Et bien faites donc, dit-il la bouche plaine.

Je lâchai un long soupir avant de me poser sur le banc sur lequel nous nous trouvions ce matin.
J'essayais de détacher les clapets de mes chaussures de ski mais il y en avait un qui était trop serré, et ma douleurs dans le bras devenait plus forte quand j'essayais de forcer.

- Laisse, je vais t'aider, dit Lucas en s'agenouillant devant moi.

Il défit les attaches une par une en levant de temps en temps la tête vers moi, vérifiant peut être si je n'étais pas morte.
Je tournai la tête vers Camille qui était assise à côté de moi et la surprit entrain de nous regarder de travers.

- Quoi ? demandai-je curieuse.

Son regard alla de moi à Lucas, puis de Lucas à moi, puis encore de moi à Lucas avant de retourner pour de bon sur moi.

- Quoi j'ai pas le droit de l'aider ? Intervint Lucas.

- Si, répondit-elle sèchement.

Ok, il était temps que j'ai une conversation avec elle, quelque chose n'allait pas.

- Camille... Qu'est ce qu'il y a ?

Des larmes monta dans ses yeux.

- C'est... Commença-elle la voix cassante.

- C'est Sammy, fini-elle par dire en pleure.

Sammy, bien sûr.

- Je l'aime tu sais, même en m'ayant fait croire que j'avais une chance alors qu'il était en couple depuis trois ans, je continue de l'aimer. Et maintenant il me déteste au point de trouver une excuse pour ne pas venir en vacance avec nous, parce que je suis là.

Ne sachant absolument pas consoler les gens, je me contentai me mettre mon bras autours de ses épaules.

- Je suis moche... Personne ne voudra jamais de moi.

- Mais non, répondis-je en attendant d'avoir trouvé des mots plus réconfortant à dire.

- Quelqu'un t'aimeras un jour, j'en suis sûre. Tu n'as que 17 ans, c'est tôt pour trouver l'homme de ta vie, tu as encore le temps, rien ne presse.

- Mais toi tu l'as déjà trouvé.

Lucas qui se trouvait toujours à mes pieds se leva enfin.

- Je vais aux toilettes... Dit-il embarrassé.

Ça me faisait de la peine de voir mon amie comme ça. MAIS, j'avais trouvé le remède miracle.

- Viens, je te payes une crêpe.

Je me levai et tendis mon bras vers elle pour l'aider à se relever. Une fois debout, toujours des larmes sur ses joues, elle me fit un petit sourire en coins.

- Je savais que tu simulais.

En effet, je ne sentais plus rien dans mon bras, j'avais peur être un petit peu exagérée...

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