Chapitre 14

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Après un long weekend d'ennui, l'école reprit, et je n'avais aucune envie de voir la tête pleine de maquillages de Melissa. J'avais peur que, en la voyant, mon point ne puisse s'empêcher de faire ce qu'il n'a pas put faire la dernière fois. C'est à dire lui éclater la gueule.
J'arrivai deux minutes après la sonnerie, d'habitude j'étais toujours là vingt minutes a l'avance, mais là le bus était tombé en panne, ce qui l'a beaucoup ralenti.
Un grand sourire me vint au lèvres quand je vis que la place de Melissa était vide. Une belle journée s'annonça.
Je me mis à côté de Fi qui m'avait gardé une place. Je m'étais à peine installé à côté d'elle qu'elle s'approcha de mon oreille et me souffla quelque chose.

- Julien est amoureux de toi.

- Très drôle, dis-je en souriant.

Elle me regarda d'un air amusé.

- Léa, je te promets que c'est pas une blague.

- Alors pourquoi tu souris ?

- Parce que je suis contente !

- De quoi ?

- Bah qu'il soit amoureux de toi !

Fi avait lâché cette dernière phrase un petit peu trop fort. Les personnes du banc de devant se tournèrent vers nous un moment puis retourna à leurs occupations.

- D'où tu tiens cette idée ?

- Tu veux que je te dise ? Répondit-elle cette fois si tout bas. Et bien je vais t'expliquer.

Elle marqua une pause avant de continuer.

- Ce matin quand il est arrivé, il nous a tout de suite demandé pourquoi t'étais pas là. Je lui ai donc expliqué que t'arriverais en retard. Après ça il avait l'air triste mais rassuré en même temps...

- Attends, l'interrompis-je en riant, parce qu'il demande où je suis il serait amoureux de moi ?

- Mais non attends j'ai pas finis ! Écoute moi. Après ça il arrêtait pas de regarder dans la direction de ton arrêt de bus, tout le temps ! Il attendait que tu arrive. Et puis...

- Marie-Philippine !

Fi s'arrêta de parler d'un coup.
Notre prof de math nous regardait à la mine sévère.

- J'aimerais que vous arrêtiez de discuter et que vous écoutiez  mon cours à la place. Ça vous branche ?

"Ça vous branche", mon dieu. Elle avait dit ça d'une manière... Baark ! Je détestais quand les adultes essayent d'utiliser des expressions de jeunes. Nous hochâmes toutes les deux la tête et nous taisions.
Pendant que la prof continuait ses explications, je me tournai pour chercher Julien du regard. Je le trouvai tout au fond de la classe assis à côté de Guillaume. Amoureux de moi ? Non, franchement Fi se faisait toujours des idées dans le genre. Elle voulait sûrement m'aider à trouver l'amour voyant que j'étais désespéré et qu'elle, allait sûrement se mettre en couple avec Lucas. Après on pourrait faire des sortie à quatre, Lucas et elle, et Julien et moi. Je trouvais ça juste stupide.
Je le regardai entrain d'écrire sur sa feuille. En fait il n'écrivait pas, il dessinait. Puis il leva la tête vers moi, se sentant sûrement observé. Quand il vit que je le regardais, il me sourit, un de ces petits sourires trop mignon. Je lui souris à mon tour et retourna aux explications de la prof mais je sentis le regard de Fi se poser sur moi. Quand je la regardai, un sourire narquois envahissait son visage.

- Je t'ai vu.

- Quoi ?

- Je t'ai vu, répéta-elle exactement de la même manière que la première fois.

- Mais de quoi ?!

- C'était quoi ce petit échange de regards ?

- Fi, t'es chiante. Tu connais le mot "amis" ?

- Vous n'êtes pas amis.

- Quoi, des amis ne peuvent pas se regarder ? Et quoi après tu vas croire que je suis amoureuse de toi parce que je te souris ?

C'était difficile de s'énerver en chuchotant, mais je tenais le coup.

- Essaye de te faire croire ce que tu veux, moi je sais que vous n'êtes pas amis.

Elle avait toujours ce sourire agaçant au bout des lèvres.

- Tu fais chier, finis-je par dire avant de retourner, une fois pour toutes aux explications de la prof.

Après de nombreuses explications, de nombreuses équations, la cloche s'était enfin mise à sonner. Je sortis un paquet de biscuits de mon sac avant de le fermer et me diriger vers la sortie accompagné de Fi.
Une fois dans le couloir, nous attendions que les autres membres de notre groupe d'amis sortent à leur tours.
Guillaume et Bruno, qui avait apparement décidé de s'incruster nous rejoignirent accompagnés de Sammy et enfin, Julien.

- Salut toi, me dit ce dernier avant de me faire la bise.

Je sentis que Fi me regarda en coins, sûrement encore avec ce putain de petit sourire chiant. Elle n'allait pas me lâcher avec ça, je le sentais.
Les autres me firent la bise aussi avant d'aller dans la cour de récréation, là où Camille nous attendait. Elle aussi me regarda du même air que Fi. Apparement elles s'étaient déjà concerté.

- Putain, pourquoi Melissa n'est pas là, lança Bruno d'une moue triste.

Tous le monde le regarda, puis ils détournèrent tous leurs regards vers moi, attendant ma réaction.

- T'es sérieux ?

Ils tournaient maintenant leur tête vers Bruno.

- Oui, désolé, mais je suis dingue de cette fille.

Les regards étaient maintenant posé sur moi.

- T'es dingue, en effet.

Il ricana et un blanc s'installa dans la cercle qu'on avait formé.
Puis Julien prit la parole.

- Je suis amoureux.

Je faillis m'étrangler avec le morceau de biscuit qu'il y avait dans ma bouche. Mon cœur s'arrêta un instant, une mini crise cardiaque venait de se produire. Puis il continua.

- Vous devriez goûter les gars, c'est trop bon cette chose.

Je fus rassurer quand je compris qu'il parlait du chocolat au caramel qu'il était entrain de manger.
Bien sûr, Fi et Camille éclataient de rire, elles avaient sûrement vu la tête que j'avais fais la seconde d'avant.
Personne ne comprenait la raison de leur fou rire. Tout le monde les regardait donc avec interrogation.
Moi pas. Moi je les regardait avec une envie de les tuer. Je détestais quand on m'inventait une vie.

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