Imagine

Chapitre 3

Vraiment, ça faisait deux jours que j'avais eus école, et j'en avais déjà marre. En réalité, mon option m'énervait. J'aurais bien changé, mais il n'y avait rien de mieux. Alors j'avais des cours de science, encore et encore.
L'avantage, c'est que je pouvais regarder Lucas, le nouveau du fond de la salle. Il était carrément le plus beau mec de la classe, et de loin ! Il se trouvait pas très loin de moi, une rangée devant, plus vers ma gauche. C'était pratique, c'était parfait. J'essayais d'être discrète quand même, pour pas qu'il remarque que je le matais. Et parfois quand j'avais l'impression qu'il me regardait, j'essayais de faire semblant de rien tout en paraissant jolie. J'espérais que je faisais bien ça.

- Léa !

Une voix d'enfant me sorti de mes pensées. Romain, mon frère, s'était incrusté dans ma chambre sans que je ne m'en rende compte.
J'étais couché sur mon lit avant qu'il n'arrive. Sans me lever, je tournai ma tête vers lui et vis des grand yeux vert me regarder. C'était un petit blond de l'âge de trois ans. Oui, après 14 ans de mon existence, mes parents avaient décidés qu'ils voulaient un deuxième enfant. Résultat, il y a trois ans, mon frère est né. Et moi qui toute ma vie avais rêvé d'un frère ou une sœur pour jouer avec, j'avais maintenant 17 ans et était un petit peu trop vieille pour ce genre de choses. La vie était injuste.
Sa tête était à hauteur de la mienne.
Il fit une moue triste.

- Je m'ennuie !

Il était trop mignon !

- Oooh, pauvre petit ! T'as de la chance, je suis de bonne humeur ! Viens là !

Je le pris dans mes bras et l'invita à me rejoindre dans mon lit. Je lui fis un bisous sur le front avant de prendre ses mains et poser mes pieds sur son ventre. Je tendus mes jambes et il vola. Il vola tels un avion ! Pas un ridicule petit avion qui prenait les passagers pour les faire voyager, non, un avion de guerre, un vrai ! C'est ce que Romain préférait.
Il fit le bruit avec sa bouche. Ou du moins, il essayait. Mais ça ressemblait plus à un défi. Celui de cracher le plus de postions possible sur ma gueule.
Waw, qu'est ce que je l'aimais.
Il me lâcha et commença à sauter sur mon lit double. Il sautait tout en riant, il s'amusait.
J'étais toujours couché mais mon petit frère me prit la main, m'insistant a venir le rejoindre.
Bien sur, je le suivis sans hésiter.
Nous sautions tous les deux en riant, et de temps en temps il disait qu'il volait, qu'il était le roi du monde.

- Et moi je suis la reine du moooooonde !

Je fis un effort pour sauter encore plus haut ! Je me sentais libre !
J'aimais ce gosse.
On sautait, encore et encore, quand je vis par la fenêtre une tête nous observer depuis la maison voisine.
Je m'arrêta d'un coup.
Merde, merde, merde.
C'était Louis, mon nouveau voisin. Il me regardait bizarrement, comme si il se demandait ce que je faisais. Il y avait une fille à côté de lui, certainement sa copine. Ils riaient. Ils se foutaient de ma gueule. Quoi, ça leurs arrivaient jamais de sauter sur un lit ? Ce n'était plus de leur âge c'est ça ? Pff, n'importe quoi.
Avant, je n'avais pas a me soucier de ce que je faisais dans ma chambre. Quand je regardais par la fenêtre, je voyais juste de temps en temps le couple de vieux qui me servaient de voisins avant de se retrouver dans un home. Je n'avais pas a me soucier de ce qu'ils penseraient de moi, je m'en foutais. Mais là, là j'aurais bien aimé m'en foutre. Mais c'était plus fort que moi, j'étais gênée. Première impression qu'il avait de moi: une gamine qui s'amusait a sauter sur un lit. C'était n'importe quoi, ça m'énervais les gens qui jugeaient. Même si au fond, peut être qu'ils ne jugeaient pas, peut être que ça les faisait juste rire...
Si, ils me jugeaient.
Ok, je m'en foutais. Je m'en foutais. Je m'en foutais. Je m'en foutais je m'en foutais je m'en foutais. Peut être que si je me le répétais assez de fois, je finirais par m'en convaincre.
Je m'en foutais. Je m'en foutais. Je m'en... Ah, ça y est, je m'en foutais.

Mon petit frère, ne comprenant pas pourquoi je m'étais arrêté d'un coup me criait après.

- Léaaaaaaaa ! Pourquoi tu arrête !

Il s'accrocha à moi en faisant des petits sauts. Je regardai en direction de la fenêtre et ne vis plus personne. Tant mieux. Mon regard se dirigea à nouveau sur Romain. Je le regardais, sans rien dire. Il me regardait, je le regardait, il me regardait, je...

- RAAAAAAAAAAAW !

Il se jeta sur moi, d'un coup ! Je comptais faire la même chose, mais il a été plus vite que moi.
Je me retrouvai couché sur le lit, mon frère couché sur moi, quand on sonna à la porte. Comme mes parents travaillaient, je dus aller ouvrir.
Je dévalais les escaliers a toute vitesse, un bête sourire aux lèvres et quand j'arrivai devant la porte, je l'ouvris, et mon sourire s'évanoui.
Louis.
C'était Louis.
Qu'est ce qu'il faisait là ? Je n'en savais absolument rien.
Je le regardai, sans rien dire.
Il me fit un petit sourire et prit la parole.

- Salut.

Je le regardais, perplexe.

- Euh... Salut ?

- Je venais pour savoir... T'étais bien a ma fête ce weekend ?

- Oui, pourquoi ?

Il sorti quelque chose de sa poche.

- C'est à toi ?

Il me tendit un iPhone.

- Comme j'ai vus que t'étais sur le fond d'écran...

Je le pris et appuya sur le bouton pour voir de quelle photo il s'agissait. C'était un cliché de Fi et moi entrain de poser au bord de la piscine.

- Oh... Ce n'est pas le miens, mais il appartient à mon amie. Je lui rendrai.

- D'accord.

- Merci !

J'étais prête a fermer la porte quand il poussa dessus d'un coup pour la réouvrir.

- Attend !

- Oui ?

Il fit un sourire.

- Si tu as besoin d'un truc, quoique ce soit, n'hésite pas à venir sonner a ma porte.

Je souriais a mon tour.

- D'accord, j'y penserai.

Un blanc s'installa entre nous. Je ne savais pas quoi faire... J'étais sensée l'inviter à rentrer ? Il y avait mon petit frère en haut, je ne pouvais pas le laisser là seul trop longtemps. Ce serait irresponsable.

- Tu veux entrer ?

Il haussa un sourcil, toujours le sourire aux lèvres.

- Tu es sûre ? Tu ne me connais pas vraiment, tu ne sais pas ce que je pourrais te faire.

- Ne t'inquiète pas, j'ai un frère qui peut me défendre en cas de problèmes.

- Oh, dans ce cas, je suis prêt a me faire défoncer la gueule si je fais quoique ce soit de mal.

Je souri de plus belle et l'invita dans le salon. Nous discutions, nous rigolions, et...

- Au revoir.

Il était toujours devant la porte et venait de me donner le portable de Fi.

- Au revoir...

Si mon imagination pouvait être réel, vraiment, ce serait bien.