Limonade

Coutumes

   

    Après le dîner, nous décidâmes d'aller à la plage. Nous empaquetâmes tout ce que nous avions besoin et, avec hâte, nous partîmes en cette direction.

    Quelques minutes plus tard, nous avions déjà installé notre parasol jaune et nos serviettes. Je trouvais cet endroit tellement beau; le magnifique bleu de la mer qui se dégradait au fur et à mesure que nous regardions au loin, le sable chaud et clair sous nos pieds dégageant sa chaleur, le paysage agrémenté par tout un tas de parasols colorés et de gens qui marchaient. Tout cet endroit, chaque parcelle qu'il contenait, me faisait rêver.

    — Il n'y a pas de beaux garçons près de nous, se plaignait ma sœur couchée sur sa serviette à coté de moi.

    Je regardai autour de moi et constatai rapidement ce qu'elle voulait dire. Il y avait surtout des vieilles personnes et quelques enfants. Rien de quoi se rincer l'œil, c'est moi qui vous le dis. Bien que j'aimais bien la présence de la gente masculine, je n'en faisais pas tout un plat. Pas comme Sarah. Mais plus les années passaient et plus elle semblait déteindre sur moi.

    — Tu ne trouves pas que le gars là-bas est mignon? lui dis-je en pointant discrètement un vieux d'au moins quatre-vingt-dix ans qui était installé sur sa chaise, habillé d'un speedo.

    Ma sœur le regarda avec une grimace.

    — Celui-là, je te le laisse, me dit-elle en riant.

    C'était peut-être un peu méchant, mais il y a une limite au mauvais goût... Les speedos c'est affreux, tout le monde devrait savoir ça. Ce n'est pas de ma faute si quelqu'un avait omit de le lui dire.

    — Tu veux qu'on aille se baigner? lui suggérai-je, en enlevant mes lunettes de soleil.

    Sachant qu'elle me répondrait que l'eau était trop froide, j'ajoutai rapidement :

    — Peut-être qu'il y aura des garçons là-bas.

    Je voulais aller me tremper et avec cette excuse, j'étais certaine que Sarah y irait avec moi.

    — Ouais! Quelqu'un d'autre veut venir? demanda Sarah en s'adressant à nos parents, avant de se lever debout pour partir vers la mer.

     Ils acquiescèrent en arrêtant leurs occupations pour nous suivre.

    Nous nous dirigeâmes vers l'eau pour nous rafraichir, mais pour ma sœur et moi, c'était aussi un repérage de beaux garçons. Bon, elle m'avait un peu persuadée d'en chercher et la plage était l'un des meilleurs endroits pour le faire.

    L'eau était très froide au premier touché, comme si des milliers de petits couteaux nous coupaient les pieds, mais devenait de plus en plus endurable après quelques minutes. C'était tellement rafraîchissant et amusant de se baigner! C'était ce que j'aimais le plus faire ici. Mes parents, qui avaient froid, retournèrent sur la plage pendant que Sarah et moi restions dans l'eau, à jouer dans les vagues. 

    ***

    Quelques immenses vagues plus tard, ma sœur et moi sortîmes de l'eau. Rendues sur le sable, elle se mit à me frapper le bras. Ses coups étaient puissants et saccadés. Je dû me tasser pour qu'elle ne m'atteigne plus. Était-elle en train de faire une crise cardiaque? C'était la seule bonne raison qui me venait à l'esprit vue la force de ses coups. Je me retournai vers elle, l'imaginant sur le sol, en train de mourir. Mais ce n'était pas le cas, elle se tenait debout et avait l'air en bonne santé.

    — Merde, mais qu'est ce qui te prend? lui demandai-je tout en me frictionnant le bras.

    J'aurai à coup sûre une ecchymose à cet endroit. Je lui fis de gros yeux