Cataclysme

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    « Attention participants et spectateurs! Le prochain groupe à passer sera composé d'Alice Bailey, Elizabeth Blake, Sarah Woods, Harry Adler... »

    Je sursautai. Je me détachai de ses bras. J'avais totalement été coupée. Était-ce le destin qui m'avertissait de ne pas le faire? J'étais confuse.

    — Que voulais-tu me dire?

    — Ça peut attendre...

    Il fronça les sourcils. Je regardai Alice et Sarah partir ensemble vers la mer.

    — Bonne chance les filles! leurs criai-je.

    Rendues dans l'eau elles firent leurs routines. Sarah commença. Elle pagaya, se mit debout et surfa sur les vagues. Elle avait quelque chose qui la rendait unique sur cette planche. Elle était sublime, ces mouvements étaient fluides et gracieux. Elle avait un talent inné. Ses figures finies, elle revint sur la plage.

    — T'as carrément relevé le défi! m'écriai-je en applaudissant.

    Elle se mit à rire. Tristan arriva pour l'embrasser.

    — Tu étais parfaite ma belle, lui glissa-t-il à l'oreille.

    Les autres vinrent la féliciter aussi, avant que le tour d'Alice soit venu.

    Elle fit ses figures. D'extraordinaires figures je dois dire. Elle avait l'air d'une professionnelle. Elle effectuait ses prouesses avec une précision et une stabilité impressionnante. Dans leur groupe, Sarah et elle étaient les meilleures. Et, de loin.

    Alice effectuait maintenant un Off The Lip. Rendue en haut de la grosse vague, sur laquelle elle surfait, quelque chose se passa. Son visage se tordit juste avant qu'elle fasse une terrible chute. Je retins mon souffle.

    Elle ne revenait pas à la surface.

    Non. Alice. Non! Reviens vers le haut!

    Même avec tous les souhaits que je faisais pour voir le dessus sa chevelure noire au dessus de la mer, elle ne réapparaissait pas. L'équipe de sauveteur se précipita à l'eau. Des larmes coulaient le long de mes joues dues au choc de l'événement. Ça ne pouvait pas arriver. Non. Pas à Alice. Ses parents passèrent à coté de moi en courant pour atteindre le rivage. Ce n'est qu'après quelques minutes de recherche, qu'ils la trouvèrent enfin. J'accourus vers elle. Dimitry me retint par le poignet. Je voulais aller la voir. Non... Je devais aller la voir. Je me défis de son emprise.

    J'arrivai près d'elle. En voyant Alice dans cet état, quelque chose se brisa en moi. Je me sentis prise de vertiges et je me mis à trembler comme une feuille. J'avais tellement peur de la perde. Elle était pâle. Trop pâle. Ses lèvres étaient bleues et un filet de sang coulait le long de sa tempe droite. Ce sang provenait d'une plaie qu'elle avait à la tête. Ses parents s'agenouillèrent à ses cotés en sanglotant. Voyant cette scène, des spasmes parcoururent mon corps, alors que des larmes se frayaient un chemin sur mon visage. Je ne pouvais m'arrêter de pleurer. C'était trop horrible. L'ambulance arriva. Ils mirent Alice sur une civière, qu'ils transportèrent dans le véhicule. Ses parents embarquèrent à l'arrière avec elle. Je ne pouvais plus bouger. C'était comme si le temps s'était arrêté. L'ambulance était partie, mais j'avais encore le bruit incessant des sirènes dans ma tête. Je sentis une main se poser sur mon épaule. C'était celle de Dimitry. Je tournai la tête vers lui.

    — Tu peux me reconduire jusqu'à l'hôpital? lui demandai-je.

    Il hocha de la tête. En passant devant le groupe, j'avertis mes parents de mon départ.

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