Imprévisible

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    Je déjeunais avec ma famille. Étant aujourd'hui un jour spécial, Marie-Soleil nous avait préparé un grand festin. Œufs, fruits, gaufres, crêpes et toasts figuraient dans nos assiettes. Je m'étais réveillée sans Dimitry. Au début confuse, j'avais trouvé une note accrochée à ma porte. J'y avais lu:

    Sois prête à 11h.

    Je viendrai te chercher.

    Dimitry.

    Mais où voulait-il m'emmener? Peut-être emmenait-il toutes ses conquêtes à cet endroit mystérieux? Si c'était le cas, je préférais éviter. J'étais une boule de stress à cause du concours, alors je ne voulais pas m'en ajouter en prenant un risque avec Dimitry qui ferait possiblement l'imbécile. J'avais fini par conclure que je n'irais pas.

    Je jouais au Scrabble avec Sarah sur le plancher, quand quelqu'un cogna à la porte. Bizarre. Marie-Soleil alla répondre et revint quelques instants plus tard.

    — Pascale, c'est quelqu'un pour toi, m'indiqua-t-elle.

    Pour moi?...

    Oh. Non. Ce devait être Dimitry.

    Merde.

    Vêtue d'une robe fleurie au look vintage et de jolis souliers Oxford, j'allai rencontrer Dimitry. J'arrivai devant lui. Il était beau, comme toujours.

    — Tu viens? me demanda-t-il avec un sourire charmeur.

    Jouait-il avec moi? Je n'arrivais plus à discerner le vrai du faux. Je ne voulais pas me faire piéger.

    — À un endroit où tu as emmené toutes tes conquêtes?... Oublis ça...

    Il pinça les lèvres avant de froncer les sourcils. Je savais bien qu'il ne lâcherait pas le morceau, mais j'avais pleins d'arguments.

    — Ça te dérange?

    Je ne m'étais pas préparée à cela. Insinuait-il que le fait qu'il ait eu des tonnes de conquêtes me dérange? Non, pas du tout... Pas vrai?

    — Non.

    Il sourit.

    — Alors viens, sinon je serai forcé de croire que tu es jalouse...

    Salaud! Il essayait de me manipuler.

    — Non! Je ne suis pas ta marionnette, ripostai-je.

    — Je le sais très bien.

    Au moins, il avait appris. Il me respectait. Enfin... Dans un sens. Il savait qu'il prendrait des coups s'il essayait de me faire faire quoi que ce soit.

    — Ça va te détendre avant la compétition. On va bien s'amuser.

    Il n'avait pas tort. Quand je pensais au concours, mon ventre se nouait. Il fallait me changer les idées et pas seulement en jouant à des jeux de société.

    — Je dois aller demander à mes parents avant, lui dis-je.

    Et vlan! J'avais trouvée l'excuse infaillible. Je savais bien que mes parents ne voudraient pas. Et, même s'ils me laissaient y aller, je dirais à Dimitry qu'ils ne voulaient pas.

    Quoi?... Ce n'est pas un si gros mensonge.

    — Pas besoin, je me suis déjà arrangé avec ta mère.

    Avais-je bien entendu? Ma mère? La traîtresse! Comment pouvait-elle me faire ça? Je la maudis intérieurement et regardai Dimitry, ahurie. En voyant mon expression faciale, il se retint de rire. Avec beaucoup de difficulté. Il se moquait de moi!

LimonadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant