Éclaboussures

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    J'arrivai devant ma demeure, entrai à l'intérieur et vis sur l'horloge avec étonnement qu'il était midi et demi. Nous avions dormis longtemps. J'entendis du bruit dans la cuisine et je décidai donc de m'y rendre. Dès que je mis les pieds à l'intérieur, je vis ma mère faisant à dîner, mon père lisant son journal et ma sœur faisant je ne sais quoi.

    — Bonjour, leurs dis-je avant de m'assoir sur un des bancs qui bordaient le comptoir.

    Mes parents se retournèrent vers moi pour me regarder avec de gros yeux.

    — Pascale! s'écria ma mère mécontente. Quand pensais-tu nous redonner de tes nouvelles dis-moi?

    — Euh... À vrai dire, commençai-je par dire, tandis que je triais intérieurement ce que je pouvais leur dire ou pas. Je dormais encore il y a quelques minutes... Parce que, habituellement, c'est ce que je fais le matin.

    Ma mère soupira de soulagement et d'irritation maternelle.

    — Ce n'est pas le point. Le point c'est que tu nous as extrêmement inquiétés.

    Mon père qui n'avait pas ouvert la bouche, se contentait de me lancer des regards d'insatisfaction que je décidai d'ignorer.

    — Je t'ai dit que j'allais bien hier et que j'étais avec Dimitry. Je levai les épaules, voulant dire que je n'avais rien pu faire d'autre. Quoi?... Vous auriez voulu que je rentre à la maison sous les orages?

    — Ne sois pas absurde, me dit mon père. Et, justement, comment se fait-il que tu te sois retrouvée chez ce garçon?

    J'accotai mon coude sur le comptoir et y déposai ma joue.

    — C'est une très longue histoire... Et, ne vous posez pas la question, je n'ai pas fait de bêtises.

    Habituellement, mes parents ne m'auraient jamais laissé passer la nuit chez un garçon. Pour eux, c'est sur que deux adolescents envahis d'hormones dans le même lit, ce n'est pas bon du tout. Hé oui, j'avais ce genre de parents.

    Concernant la nuit passée, je savais qu'il s'était passé quelque chose entre Dimitry et moi. Enfin, je ne sais même pas si l'on pouvait appeler ça quelque chose. J'étais un peu perdue dans cette histoire. Je sentis un frottement sur ma jambe. Je baissai les yeux et vis mon petit chaton.

    — Oh! Mais tu dois avoir faim toi!

    Je me levai du banc rapidement et allai chercher sa nourriture dans mes sacs.

    — Ne t'inquiète pas, nous lui avons donné un peu de poulet que nous avions dans le frigo, me rassura Marie-Soleil.

    — Il a dû en raffoler.

    Elle affirma de la tête. Je sortis sa nourriture et deux bols. J'y déversai, dans le premier, de la nourriture et dans l'autre de l'eau. Ron Caramel se précipita sur ses plats. Lorsqu'il fut rassasié, il but de l'eau pendant que je lui préparai sa litière et lui donnai quelques jouets que je lui avais achetés.

    — Comment à été l'orage pour vous? leurs demandai-je, curieuse.

    — Nous avons manqué d'électricité toute la soirée, mais nous avons allumé des chandelles et avons joué aux cartes, me répondit ma mère tout en préparant le diner. Les orages étaient si violents... Avez-vous manqué d'électricité aussi chez Dimitry?

    Je flattai mon chat et articulai:

    — Ouais, pareil comme vous pour l'électricité et... nous avons parlé.

LimonadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant