2.

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- Si la police arrive avant que nous ayons le temps de récupérer le butin, nous risquons de vous garder ici, menace un des braqueurs, l'arme à la main. Alors, donnez-moi la clef du coffre et tout se passera bien.

Ce n'est pas à la banquière qui m'a servi qu'il s'adresse mais à un homme en costume, dans la quarantaine. Il est probablement le responsable.

Le plus petit des trois braqueurs s'approche de nous.

- Donnez-moi vos téléphones et vos sacs. Et, seulement lorsque vous aurez fait cela vous pourrez vous asseoir.

Il récupère ce qu'il demande et fouille tout le monde avant de leur donner l'autorisation de prendre une position assise.

- La demoiselle sourde me fera bien l'honneur de faire comme tout le monde, me dit-il narquoisement.

Rageusement, je lui tends mon téléphone et mon sac à main. Qu'il fouille dedans, s'il parvient à trouver mes clefs en moins de cinq minutes qu'il m'explique comment il fait. Après m'avoir rapidement fouillée, il me laisse m'asseoir par terre.

- Simple avertissement, sois plus gentille avec moi ou tu pourrais bien le regretter, m'avertit-il.

- Laissez-la tranquille, intervient Bastian.

- Toi, on t'a pas sonné, je murmure entre mes dents.

- Exactement ce que je pensais, dit l'homme.

Bastian n'insiste pas. Je ramène mes genoux contre moi, sans un mot. L'homme s'éloigne rejoindre les autres une fois qu'il a fini son petit tour.

- Il nous reste 1 minute 46.

- Qu'est-ce que vous faîtes? Nous avions cinq minutes pour agir! s'exclame un des deux grands.

Manifestement, il est en colère. Il fait de grand geste avec ses mains et commence clairement à paniquer.

- Désolé mais il faut croire que ce crétin de banquier est plus réticent que ce que je pensais, s'excuse celui qui était parti dans le coffre. Mais, nous avons tout, nous pouvons partir.

Les trois hommes récupèrent leurs sacs. C'est bon, je vais pouvoir rentrer chez moi et faire comme si je n'avais jamais revu Bastian. Ils s'apprêtent à franchir la porte mais, la police apparaît à ce moment précis. Leur fuite semble compromise. Le grand nerveux se tourne brutalement face à nous.

- Qui? Qui les a prévenu? Ils sont ici bien trop tôt. Quelqu'un a forcément donné l'alerte.

Peut être ont-ils raison. Ou bien peut être ont-ils simplement mal calculer. Mais, je garde mes idées pour moi. Personne ne se manifeste. En même temps, il faudrait être suicidaire. Se dénoncer face à trois hommes armés et bien énervés face à ce qui se trouve devant le bâtiment. 

- Qui? répète-t-il, plus fort.

La femme à côté de moi sursaute devant cet éclat de voix. Est-ce elle? Mais, comment aurait-elle fait? Ou alors est-ce quelqu'un qui a appuyé sur le bouton derrière le bureau des banquiers? Comme dans les films. Il est probable que ce bouton n'existe même pas d'ailleurs, je n'en sais rien.

- Bien, vous pouvez remercier cette personne. Quelque soit votre projet pour aujourd'hui, vous pouvez l'oublier.

J'entends un soupir sur ma gauche : Bastian.

- Monsieur avait-il rencard? 

- Peut être bien, rétorque-t-il.

Je réprime une grimace avant de retourner mon attention face à moi. La peur commence à monter en moi en même temps qu'une animosité sans nom. L'autre l'homme de grande taille - celui qui est resté silencieux depuis le début - ne commence à s'affoler en voyant un policier s'approcher avec un mégaphone.

Retrouvailles impromptuesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant