HARD TO LIVE (tome 1)

3.

Satanée sonnerie de merde de réveil. Je me tourne dans mon lit et rencontre un corps chaud. Merde c'est quoi le délire ? Les souvenirs d'hier refont surface. Ah ouais c'est vrai il s'est endormi ici ce con.

Je le secoue violemment jusqu'à ce qu'il se lève en sursaut.

« - Ça a sonné, bouge, dépêche-toi. »

- Sympa dès le matin.

« - Je suis jamais sympa. Magne-toi le cul ou je te fou dehors par la peau des couilles. »

Il souffle avant de sortir du lit puis de ma chambre. Qu'est-ce qui m'a pris d'accepter un film avec un mec dans mon lit ?

Je me dépêche de m'habiller, en noir évidemment. Je suis peut-être un petit con arrogant comme diraient certaines personnes mais j'ai horreur d'être en retard. La ponctualité c'est important, ça montre que tu es organisé.

___

Je sors de ma chambre après m'être brossé un peu les cheveux. Mon sac de cours jaune totalement en désaccord avec mes fringues est placé sur une de mes épaules et les manches de ma veste en cuir sont relevées jusqu'à mes coudes, ne dissimulant plus mes tatouages et rien qu'à cet instant je sens une dizaine de regards tournés vers moi. Qu'est-ce qu'ils ont à me regarder comme ça ces abrutis ?! Une photo peut-être ?!

- Vous comptez le mater comme ça encore longtemps ou vous allez finir par aller en cours ?

Personne ne réagit.

- Cassez-vous !

Je l'avoue. À cet instant moi aussi j'ai flippé. Le gars de ce matin vient de virer une meute de connards en deux mots. Je pense qu'il est en deuxième année pour avoir autant de respect ou alors c'est sa dernière année. C'est vrai qu'il fait jeune mais on ne sait jamais réellement l'âge des gens avant qu'ils nous le disent.

C'est sans le remercier que je me dirige vers la cafétéria. J'ai faim. Ça m'arrive de temps en temps alors dans ces moments-là je bouffe comme un porc.
J'ai environ une demi-heure pour manger. Je m'achète deux laits chocolatés et trois croissants ainsi qu'un pain au chocolat. Évidemment sans voix j'en ai chier mais bon j'ai l'habitude au bout de deux ans.

Je m'installe finalement à une table, seul comme toujours mais désormais je m'en contre fou. Je commence à manger rapidement. Mon ventre me remercie pour les petites douceurs que je lui offre. Je consulte mon portable et remarque un sms de ma sœur.

" Salut petit frère, Ça va ? Quoi de beau ? Raconte-moi tout. "

Je souris. Ça me fait plaisir de savoir qu'elle pense à moi. C'est bien la seule, ma mère n'a même pas cherchée à m'appeler et mon père est en réunion à l'étranger. Putain de famille de bourgeois, ils m'envoient ici car je ne correspond pas à l'image de la famille riche typique et totalement clichée. Enfants corrects ou rien. Ils font croire à leur entourage que je suis là pour mon problème de mutisme, d'alcool et de drogues mais en réalité, un monstre dans la famille ça fait chier. Je les hais.

Je m'empresse de répondre à ma sœur. Los Angeles me paraît si loin et..

- T'es tout seul ?

Je relève la tête avec un regard meurtrier. Plus moyen de penser tranquille, même chier ça va devenir impossible.

« - Un peu de solitude ne fait de mal à personne. Bon, sincèrement depuis hier t'es vraiment lourd avec moi, alors qu'est-ce que tu veux ?! »