18.

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Ethan s'est réveillé en retard ! Donc à cause de lui il est en retard en cours et moi au boulot. Heureusement que Line m'aime bien.

— Je suis désolé.

« — T'inquiète pas c'est rien. »

Il me regarde étrangement.

— Tu gueules pas ? Tu aimes être ponctuel généralement. Tu cries moins, tu es moins.. Sarcastique. Je sais pas tu es moins toi j'ai l'impression.

« — Tu me reproches d'être sympa là ? »

Il secoue la tête en riant.

— Évidemment que non.

C'est sur cette phrase qu'Ethan démarre enfin l'automobile en direction du centre de l'Écosse.

— Bon, à partir de maintenant on pourra communiquer qu'à l'arrivée.

« — Ethan, t'es con. J'ai la possibilité de faire parler mon portable pour moi. Regarde.
Salut, je suis un abruti, je m'appelle Ethan ! »

— Petit con va.

Je ris sans rire vraiment car je ne peux pas me le permettre avec ma voix.


***


Je me suis endormi comme une merde donc finalement on a pas parlé du trajet. Enfin si, à la fin pour connaître mon adresse. On a à peine déchargé la voiture qu'on est tous les deux parti dans des directions opposées. Lui vers l'Université et moi au boulot. Étrangement je n'avais qu'une hâte, rentrer chez moi. Alors quand j'ai franchi la porte de mon appartement j'ai immédiatement foncé vers mon canapé. Je me jette dessus, la face contre les oreillers.

— Katler tu es là ?

Je tape sur le canapé pour lui faire comprendre que oui je suis là.
Je sens sa présence près de moi quand il pénètre dans le salon.

— Tu as l'air épuisé. Je ferai à manger ce soir, steak et pâtes ça te vas ?

Je me tourne donc sur le dos afin de lui faire face. Il vient vers moi, soulève ma tête s'assoit et replace ma tête sur ses cuisses. C'est confortable. Je me tourne et plonge ma tête vers son T-Shirt que je soulève pour me cacher en dessous.

— Ton souffle me chatouille Kalter.

— Chaud. J'aime.

Il rit et retire entièrement son T-Shirt. Il le place sous ma tête puis caresse mes cheveux.

— Tu es tellement adorable mon chaton.

Je soupire de bien-être. Étrangement je me sens plus que bien avec lui. Ses caresses ont le don de m'endormir.

— Dodo.

Il rit doucement et m'incite un peu plus à dormir. Ses caresses descendent jusque dans mon dos, il est doux et attentionné. J'ai pas l'habitude d'autant de tendresse. Je devrais haïr ça mais quel humain résisterait aux caresses d'Ethan ? C'est impossible. Il est réconfortant dans ses gestes mais surtout il est rassurant. Il donne sa confiance si vite que tu lui fais obligatoirement confiance aussi. Je ne lui avouerai pas.
Il embrasse ma joue, me soulève avec facilité pour me conduire dans ma chambre j'imagine.

— Je vais faire le repas, repose toi.

Je hoche la tête par automatisme et j'entends la porte se fermer signe qu'il est sorti de la chambre. J'ai peur. J'aurais pas du le faire venir ici, il finira par savoir que je suis toujours qu'un putain de drogué, dépressif accro à sa lame de rasoir. C'est pas prestigieux.


ETHAN:

Je finis de préparer le repas au bout de vingt minutes, je mange et fait une assiette pour Kalter que je met au micro-onde pour son réveil. Ce gars est énigmatique ou juste bipolaire. Il est capable de passer de la colère à la tendresse. Je ne sais jamais comme il va réagir et étrangement, ça me plaît. J'ai l'impression de le découvrir tous les jours. Il ne se prend pas la tête avec le monde extérieur puisque de base il ne le supporte pas.
Mais il est surtout très débrouillard. Il a su trouver un job rapidement ainsi qu'un toit. Pour cela je l'applaudis.
Je n'ai pas eu trop le temps de regarder la décoration. Quand il est rentré tout à l'heure j'étais ici que depuis cinq minutes. J'ai revu mes amis et j'en ai profité pour prendre un verre dehors avec eux, leur expliquer mon départ. J'en ai aussi profité pour leur poser des questions sur ce que c'est qu'être amoureux. C'est étrange mais j'ai cette sensation en moi qui ne s'évapore jamais quand je suis prêt de Kalter. Comme si un aimant me ramenait toujours à lui. Je me sens envoûté et charmé par l'homme qu'il est. C'est une obsession, je ne fais que penser à lui alors que je dois jouer le papa poule. Je suis excité rien qu'en le voyant ou en pensant à lui.
J'ai appris qu'effectivement j'étais bien amoureux de l'être qui dort en ce moment même. Le truc c'est que maintenant il va falloir que je joue double. Le protéger, l'aider et lui cacher mes sentiments. Ça va être compliqué, surtout depuis que je souris niaisement quand il est là, que je rougis comme une pré-ado, que je bande comme un ours en rut et que je bégaye parfois quand je lui parle. Ouais, c'est définitivement la merde pour moi.


***


Finalement je crois bien que Kalter est parti pour faire sa nuit. Il est déjà minuit passé, j'ai décidé de préparer des croissants et pains au chocolat maison pour Kalter demain matin. J'ai même pressé moi-même le jus d'orange. J'ai aussi préparé des tartines. Je me faisais vraiment chier. Et pourtant même en ayant fini tout ça assez tôt, j'arrive toujours pas à dormir. Le canapé est pourtant confortable, la télé diffuse un truc ennuyant à mourir et la fatigue me guette mais ne m'atteint pas. Je n'y arrive pas. Mes yeux restent ouverts et je pense à tout et rien à la fois.
Je ne suis plus insomniaque depuis des années déjà, j'ai pas trop envie que ça me fasse chier à nouveau.
Je ferme les yeux et respire calmement. Un, deux, trois, quatre, cinq.. PUTAIN ! Quelque chose vient de me grimper dessus sans gêne.
J'ouvre les yeux en sursaut et découvre ceux de Kalter juste en face des miens.

— Tu ne dors pas ?

Il secoue la tête, il semble si fragile à cet instant. Il ne ressemble pas à un gars qui clash tout le monde h24.

— Tu veux dormir ici ? Je demande en rougissant.

Heureusement pour moi qu'on est juste eclairés par la télévision.
Il sort son téléphone.

« — Viens dormir avec moi. J'ai froid et je me sens pas bien. »

Je fronce les sourcils.

— Tu es malade ?

Il hausse les épaules, descend de sur moi et me tire par le bras.
Je souris comme un idiot en le suivant jusque dans son lit. Il se blottit contre moi aussitôt.
Je caresse ses cheveux jusqu'à l'épuisement. Je m'endors à mon tour contre lui.

HARD TO LIVE (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant