HARD TO LIVE (tome 1)

11.

« There's a voice in my head
Says I'm better off dead. »

Tellement difficile. Tout est tellement difficile. J'arrive pas à me concentrer sur mon objectif. Le pire dans tout ça c'est que quand j'étais dans le coma je n'ai pas ressenti les effets du manque de la drogue puisqu'ils me foutaient de la morphine dans le sang pour ne pas que je souffre. Ça fait seulement deux jours que je suis rentré de l'hôpital. Mes membres tremblent, me brûlent, me démangent. Je ne sais plus quoi faire. J'ai mon sachet de drogue dans ma commode. Je sais qu'il suffit d'une dose pour me calmer. Calmer mes maux de têtes mais je veux vraiment partir sur de nouvelles bases.

Mais une dose ne me tuera pas et de plus personne ne le saura. Personne sauf moi et déjà, c'est beaucoup trop.

Je me tire les cheveux tellement j'en peux plus. Comment ai-je pu tomber aussi bas ? Mais merde ! Je ne sais pas comment c'est possible mais je tombe à genoux et hurle comme un vrai psychopathe. Je hurle encore et encore avec ma voix hyper rauque. Je hurle jusqu'à ne plus avoir de voix. De toute façon, j'y suis habitué depuis deux ans.

Pourquoi j'ai échoué ? Pourquoi a-t-on décidé de me foutre sur Terre ? Putain de merde !

Ma porte s'ouvre d'un coup. Mes hurlements ont inquiété mon ami. Il est le seul à avoir déjà entendu ma voix, il l'a entendu qu'une fois mais il l'a reconnu.

— Kalter, chut calme toi !

Je vois bien qu'il est paniqué. Il ne sait pas quoi faire. Il tente une approche douce. Il me soulève du sol en me portant comme une mariée et m'allonge sur mon lit. Il part fermer la porte et revient s'installer à mes côtés. Il me prend dans ses bras et instinctivement je me roule en boule contre lui, ma tête sur sa poitrine tandis qu'il me caresse les cheveux.
Mes sanglots, mes hurlements et mes pensées s'apaisent à son simple touché.

— C'est fini Angel, c'est fini.

Je secoue la tête. Non ce n'est pas fini. Ce n'est que le début de mon long combat contre la drogue, la mutilation et j'en passe et étrangement malgré ma pensée plutôt "positive" je sais intérieurement que je ne vais pas y arriver.
La tête lourde et migraineuse je m'endors rapidement contre Ethan.

ETHAN:

Il dort donc j'imagine qu'il soit aller mieux. Je souffle car en réalité je ne suis sûr de rien. Il a tenté de se suicider il y a quelques mois et quelques jours après sa sortie d'hôpital, je l'entend hurler à plein poumon, au sol, s'arrachant les cheveux. Il a besoin de plus qu'une psychologue à ce stade là. Il est en train de foutre toute sa vie en miette. Il est en échec scolaire et d'après ce que j'ai compris sa vie aussi est un échec. Il est adorable mais tellement secret et imprévisible. Ça le rend dangereux. Pas pour ceux qui l'entoure mais pour lui.
Je le regarde dormir quelques secondes encore en caressant sa chevelure impressionnante et si sombre. Ses cheveux sont incroyablement doux au touché et ils sentent super bon. Je lui embrasse le crâne avant de me lever à la recherche d'un médicament pour sa gorge et sa tête. Il est brûlant. On dirait un volcan en éruption tant il a chaud.
Comment un garçon peut tomber aussi bas ? Vous voyez l'expression tomber au fond du gouffre ? Bah il est descendu encore plus bas lui. Il arrive pas à remonter. Les paroles de ce gouffres sont glissantes et dangereuses. Il commence peu à peu à mourir et moi j'aimerais être la corde lancée pour le sauver.
J'ai dans l'espoir de réussir car dans le pire des cas je tomberais avec lui. Hors de question qu'il reste seul. Il me fait sentir vivant, plus vivant que n'importe quel autre humain alors que lui-même se sent mort. J'aime cette sensation. Jamais aucun de mes amis ne m'a fait ressentir de telles choses mais j'apprécie cela. Je suis tellement euphorique à l'idée de le voir alors que je sais que j'ai soixante-quinze pourcents de chances qu'il me rembarre comme une merde mais j'aime le risque que je prends. J'aime ce risque car il est uniquement pour lui. Il est le plus grand et le plus difficile obstacle de ma vie et je compte bien le franchir en l'aidant à franchir lui-même les obstacles de sa vie.

Je suis tellement dans mes pensées que je ne remarque que trop tard que le corps d'Ethan convulse violemment.

— Appelez un médecin ! Je hurle dans le couloir en sortant de sa chambre. Vite !

Je retourne rapidement auprès de mon ami qui semble très mal en point. Ses yeux sont révulsés et ses membres tremblent si forts. Mais que lui arrive-t-il bordel de merde ?! Je le sers contre moi en me balançant pour le bercer. Je caresse ses cheveux et lui embrasse son front brulant à chaque balancement vers l'avant.

— Hey Kalter-Angel, ça va aller. Respire doucement.

Il convulse toujours autant, je sais qu'il souffre à mort. Une personne compétente, l'infirmière de l'Université exactement.

— Appelez une ambulance ! Je vais lui donner un calmant.

Je ne lâche pas le petit corps frêle de Kalter. Je refuse de ne pas être présent pour lui. Ils lui ont fait des examens et personne n'a détecté d'anomalies !
Je continue toujours mes mouvements.

— Ça m'a tout l'air d'une crise de manque mais je préfère voir ça avec des gens plus aptes à l'aider.

— Un manque de quoi ? Je demande.

— Drogues. Saviez-vous si il se droguait ?

— Oui. Il boit et ne mange pas beaucoup. Il dort très peu également.

— L'anorexie et l'insomnie sont des conséquences de la drogue. Il faut qu'il se soigne.

Elle le connait pas. Il est si têtu. Je me vois mal lui dire que je vais devoir le foutre dans un centre de cure de désintoxication car c'est un drogué. Non, non, non il m'enverra me faire voir directement puis il va bouder et faire la tête comme un enfant pendant plus d'un mois et c'est moi qui craquera et reviendra vers lui en lui disant que j'abandonne. Mauvaise idée.

Le corps de mon ami semble se calmer doucement. Il semble apaisé mais je sais qu'il souffre encore. Il est en sueur.

Mon petit ange, tu es si détruit. Je dois faire quelque chose pour t'aider à te reconstruire. Je dois agir car tu es devenu indispensable à mes yeux.

J'ai fait de la merdeuh !
J'ai pas corrigé !
Je suis désolée !