Un lit aux draps blancs, au milieu d'une pièce aux murs blancs, au plafond blanc, au sol blanc.
Sauf que mon cœur est noir, comme les barreaux qui laissent passer la lumière par la fenêtre.
Je pose ma petite valise, et l'infirmière qui m'accompagne jusque là m'emmène visiter les autres endroits de l'hôpital.
Il y a une bibliothèque, une salle de jeux, et des terrains de football, de tennis et de basket. Des patients y jouent. Ils ont l'air en bonne santé. Je ne peux m'imaginer que je me sentirai après avoir passé de longs mois ici.
À priori, j'en ai pour au moins deux-trois mois. Mais après, ça peut être plus long comme plus réduit.
J'ai vraiment peur de ce qu'on va me faire ici. J'espère qu'on ne va pas me mettre la camisole de force. Mille questions trottent dans mon esprit. Est-ce que mes amis viendront me voir de temps en temps ? Arriverai-je à sympathiser avec d'autres patients ici ? Va-t-on vraiment m'aider ou redeviendrai-je folle en ressortant ?
Michael n'a pas intérêt à avoir fait d'erreur en m'envoyant ici...
Il est 14H.
Je consulte mon téléphone. D'innombrables notifications m'assaillent. J'apprends sur un site Internet que la nouvelle de mon internement circule déjà, alors que cela fait à peine quelques heures. Apparemment, une fan m'aurait vue dans le véhicule des médecins. J'espère que ma mère ne va pas trop s'inquiéter... Qu'est-ce que je raconte, bien sûr qu'elle va paniquer ! Mais je ne veux pas qu'elle s'inquiète pour moi...
Pareil pour Mel, Luke, Ash, Cal, Lara, Flo et Ryan.
Ils vont tous me poser un milliard de questions, et ce seront toujours les mêmes.On m'a laissée tranquille une journée, sans psychiatres ni rien, pour me familiariser et aussi pour voir mon comportement. Je me suis ennuyée dans ma chambre la plupart du temps. Je suis allée lire un peu, et pis voilà.
Le reste du temps, j'étais sur mon portable.Je viens de dîner. J'avais une faim de loup. Je n'ai pas prononcé un mot de l'après-midi. En même temps, on peut pas dire qu'une grande ambiance règne dans mon esprit.
Je suis dans mon lit. Une lueur de joie s'installe lorsque la porte de ma chambre s'ouvre et une touffe rouge apparaît derrière.
Cependant, cet espoir disparaît d'un coup sans vraiment de raison.
"Coucou mon amour !
- Salut.
Le garçon vient s'asseoir à mon côté. Il dépose un doux baiser sur mes lèvres, qui contraste avec mon humeur plutôt macabre.
- Ça va ?
- J'ai connu mieux...
- Je sais que tu ne veux pas être là.
- En effet.
Je me lève pour aller regarder par la fenêtre.
- J'aurais aimé te voir rester.
- Et moi donc.
Mike se lève à son tour pour s'approcher de moi.
- Je t'en prie, ne sois pas énervée contre moi...
- Je ne suis pas énervée !
- Si.
- Non !, dis-je en attrapant Michael par le col.
- Wow calme !
- Pourquoi tu m'as envoyée ici ?!
- Lâche-moi !
Je le lâche, puis un médecin entre dans la pièce.
- Que se passe-t-il ?, demande-t-il.
- Rien, excusez-moi, je me suis emportée.
- Bien, je vais rester, si vous le permettez.
- Bien sûr.
Michael reprend.
- Ne sois pas fâchée s'il te plaît...
- Bon bon, ça va...
- Tu verras, ça ira, tu vas t'y faire, et puis je viendrai te voir, je te le promets. Et puis, tu as encore Mel, Lara, Flo...
- Oui mais bon, ils sont occupés tu sais, pis je t'aime...
- Aww allez viens.
Mike me prend dans ses bras. Je me sens un peu mieux, mais j'ai toujours l'impression d'être seule au milieu de la foule.
- Mais tu es occupé toi...
- Je trouverai toujours du temps pour venir.
- Si tu le dis.
- Mel est venue avec moi.
- Ah bon ?
- J'ai dû tout lui raconter. Elle était sous le choc.
- Oh... Ça a dû être dur...
- Oui.
- Pourquoi ne vient-elle pas ?
- Je voulais juste te voir avant. Je te sentais contrariée...
- En effet, je l'étais.
- Bon, je vais lui dire de venir. Je reviendrai demain.
- D'accord. À demain.
- À demain."
On se fait une accolade, gênés par le médecin toujours présent, et Mike sortit.
"Bon, je vais vous laisser, me dit l'homme.
- Très bien.
- N'oubliez pas qu'il y a des caméras de surveillance. Donc, si jamais il y a un problème, nous interviendrons.
- D'accord.
- D'ailleurs, demain à 14H, vous aurez rendez-vous chez le Dr.Kroeger.
- Très bien, merci."
Le médecin sort et quelques secondes après apparaît Melody, qui se jette dans mes bras.
"Aliya... Pourquoi tu ne m'as rien dit ?, me demande-t-elle en me regardant, ses yeux verts brillant de larmes.
- Je sais pas... J'avais honte.
- Mais pourquoi ? Michael le sait bien, lui.
- Je vis avec lui. Il s'en est rendu compte vite. Et puis, je n'arrive pas à lui mentir.
- Je suis tellement désolée si tu savais, je n'ai rien vu...
- C'est pas grave.
- Mais si c'est grave putain ! T'as failli te tuer !
- Tout va bien.
- Tu vas voir, ils vont t'aider.
Le truc, c'est que je ne veux pas d'aide. Je voudrais juste être libre, auprès de mes amis.
- Sûrement. Ash, Luke et Cal sont au courant ?
- Pas encore. Ils ont bossé la journée, alors que Mike m'a prévenue dans l'après-midi vu qu'il était avec toi. On va leur dire ce soir.
- Merci, t'es géniale.
- Remercie Mike, c'est lui qui a tout fait.
- Quand je pense que je l'ai menacé avec une arme...
- Tu as perdu le contrôle.
- Oui mais il a sûrement cru que son heure était venue.
-...
- J'y crois pas...
- Ouais, c'est fou...
- Tu as du taf en ce moment ?
- Ouais, dit-elle avec une grimace. Mais on va essayer de se relayer pour venir te voir.
- Merci."
Je prends mon amie dans mes bras, puis elle prend congé de moi. Nous n'avons pas grand chose à nous dire, et puis il commence à se faire tard.
J'appréhende la réaction de ma mère. Elle viendra probablement ici. Je recevrai problablement un message de sa part dans peu de temps de toute façon.
Je me prépare pour dormir, mais n'arrive pas à trouver le sommeil. Je prends donc mon téléphone portable.De : Mikey <3
Passe une bonne nuit mon cœur. Reste forte. <3Des larmes me montent aux yeux rien qu'à la lecture de ce message.
Je l'aime tellement ce garçon...De : Taylor Adams
Espèce de folle. Ne t'approche pas trop de moi, ni même de qui que ce soit. T'es qu'une tarée.
J'hésite à la bloquer, mais y renonce finalement. Je ne sais pas tellement pourquoi.
Après une heure, je m'endors, stressée.
Me voilà dans mon "second chez moi".
La chambre 402.