Tourmentée. [Terminée]

Chapitre 24 : Au bout d'une corde.

10H12.
J'ouvre les yeux et constate avec joie que mon amant est toujours à côté de moi.
Je le regarde quelques secondes. Il semble... Paisible.
"Je sais que tu me regardes hein.
- Quoi ?
- Je suis réveillée depuis un bon quart d'heure.
- Roh et tu me fais croire que tu dors en plus ? Non mais c'est quoi ça ?
Je rigole.
- Non mais je savais que tu ne pouvais pas résister à mon charme surdimensionné.
- Et à ta modestie.
- Exactement.
- Bon on se lève ?
- Nooon, encore cinq minutes, s'il te plaîîît !
- Bon, d'accord !"
Je referme les yeux et commence à somnoler.
10H38.
Je rouvre les yeux, puis m'étire paresseusement.
"Bon allez, faut se lever là.", je marmonne.
Michael grogne en guise de réponse. Je me lève et descend au salon. À ma grande surprise, la pièce est vide.
Je remonte finalement pour prendre ma douche.
Alors que je commence à m'habiller, des voix résonnent dans le salon. Quelqu'un frappe à la porte de la salle de bain.
"Je peux rentrer ?
C'est la voix de Michael.
- Euh non pas vraiment là, pourquoi ?
- Oh rien, j'voulais juste te voir à poil.
- Michael Gordon Clifford !
- Hehehehe !"
Il s'en va en ricanant, tel un voleur.
Je m'habille en vitesse et rejoins mes amis dans le salon. Ils sont tous là. En fait, c'est Cal qui a commencé à faire n'importe quoi pour réveiller tout le monde. Étant sous la douche, je n'ai rien entendu.

Melody nous dépose en voiture, Michael et moi, devant chez nous, avant de retourner chez les garçons.
Je stresse beaucoup. Enfin, je ne sais pas si c'est du stress ou de l'excitation.
Mike ouvre la porte.
"Bienvenue !
- Merci Monsieur !"
Nous rentrons. La maison est telle que je l'ai quittée. Rien n'a bougé. Je pose ma valise et entame la redécouverte de la maison. Toutes les pièces y sont passées, même les chiottes.
Ça m'émeut de revoir cette maison.
Alors que je retrouve ma, enfin notre, chambre, Mike monte la valise.
"Alors, ça fait comment ?
Je prends quelques secondes avant de répondre.
- Bizarre.
- Bizarre bien ou bizarre pas bien ?
- Bizarre bien.
- Tant mieux. Bon, je m'excuse mais je dois aller chez le psy. Mon rendez-vous est dans une demi-heure.
- D'accord, moi c'est dans deux heures.
- Okay, à plus tard !
- Ciao !"
Michael m'embrasse sur la joue puis s'en va. Je me rends compte que nos lèvres ne se sont toujours pas touchées depuis que l'on s'est revus... Ce sera chose réglée.
Je réfléchis aux derniers événements.
Et d'un seul coup, des flashbacks me reviennent.
De : Numéro inconnu
Demain, 16H. Dans la ruelle, comme convenu. J
~
Je me réveille, confuse. J'ai un vague souvenir de m'être réveillée pendant la nuit. J'avais entendu des bruits sourds, comme si quelqu'un tapait contre un mur.
Ce fameux J, c'était Josh ! Et si c'était lui qui avait aussi frappé à la porte pendant la nuit ? Ou peut-être était-ce moi qui avais juste rêvé ?
Et puis, je me souviens que Mike n'était pas sorti à 16H ce jour-là, ce qui a tendance à me rassurer.
Il se serait battu s'il y était allé, mais se doutait-il de ce qui allait lui arriver ?
Je me lève et marche dans la chambre. Mon regard se pose sur une feuille gribouillée qui se trouve sur le bureau.
C'est forcément Mike qui a fait ça. Pourquoi ? Je ne sais pas. Pour se défouler sûrement. En regardant de plus près, je constate qu'il a dessiné d'étranges signes. Ils sont dispersés sur toute la feuille. Parmi eux, je distingue... Un pendu ?!
Non... Non, ne t'en fais pas Aliya, il a fait ça il y a longtemps. Il n'est pas entré dans cette maison depuis que Josh a tenté de l'assassiner.
Tout va bien maintenant.
C'est Josh qui a envoyé ce sms. C'est aussi lui qui a cogné à la porte.
Mike dessine des trucs bizarres.
Mais tout va bien...

"Je suis rentrée !"
Michael arrive pour me dire bonjour. Je rentre tout juste de mon rendez-vous avec le Dr.Kroeger.
Mon amant et moi discutons de banalités. Comment se sont passées nos entrevues respectives, ce genre de choses...
17H57.
"J'ai faim !, je m'exclame.
- Sérieux ? Il est super tôt.
- Mais j'ai pas mangé.
- De la journée ?
- Euh...
Merde, je l'ai dit sans réfléchir. Honnêtement, j'avais pas faim aujourd'hui.
- Faut que tu manges, Aliya...
- Roh, arrête un peu, tu veux ?
- Quoi ? Je veux pas que tu passes tes journées sans manger.
- Bah c'est pas pour moi que tu devrais t'inquiéter.
- Hein ?
- J'ai vu tes gribouillages. Sérieusement, un pendu ?
- Oh non non non ! Je dessinais juste ce qui me passait par la tête.
S'il croit me rassurer...
- Tu es sûr ?
- Oui.
- Mouais...
- Bon, si tu veux pas me croire..."
Le garçon se lève et s'en va d'un pas lourd. Super le premier jour...
Je me sens fatiguée, énervée.
J'entends la porte de l'étage qui se ferme. Bon, j'ai pas envie qu'on se fasse la gueule...
Je monte dans la chambre et y trouve le coloré assis sur le lit, en train de faire je-ne-sais-quoi sur son téléphone.
Il m'ignore et ne me regarde même pas.  Je m'assieds à côté de lui.
"Tu me fais la tête ?
Il arrête de taper quelques secondes.
- Non, c'est juste que j'aimerais que tu me crois quand je te dis quelque chose.
- Excuse-moi."
Je me rapproche pour l'embrasser sur les lèvres, mais il se décale. Je ne force pas, et me lève pour aller dans la cuisine.

Josh Harris... Je n'oublierai jamais ce nom.
Je verse quelques larmes, mes sanglots étant ponctués par les gouttes d'eau qui fuient de l'évier.
Mon téléphone vibre.

Appel entrant de : Florian Andrews

Bon, j'ai aucune envie de parler, mais mais je décroche malgré tout.
"Allô ?
- Salut la chèvre, ça va ?
- En toute honnêteté, j'ai connu mieux, mais bon...
- Ah, c'est à cause de... ?
- Oui.
- Écoute, si je peux faire quoi que ce soit...
- Bah, ça fait un moment qu'on s'est pas vus, ça te dit, on se voit genre la semaine prochaine ?
- La semaine prochaine ?! On est mercredi, tu prévois à l'avance toi !
- Oui, enfin bon, j'ai des choses à faire en ce moment. Je t'enverrai un sms quand j'aurai une date plus précise.
- D'accord. Tu veux qu'on aille où ?
- Boh se promener dans la rue, enfin voilà !
- Okay !
J'entends des bruits de pas, et me retourne. Michael se tient au seuil de la porte de la cuisine. Son expression est totalement impassible.
- Bon, je dois te laisser, à plus !
- Bye !"
Je raccroche.
"C'était qui ?, me demande le coloré.
- Florian.
- Ah... D'accord."
Il sort et s'affale sur le canapé, les yeux toujours rivés sur son portable.
Je prépare deux thés. Je m'assieds à côté de Michael et lui tends le sien.
"Merci.
- De rien. Tu veux pas prendre un peu l'air dans le jardin ?
- Non, répond-il d'un air sec.
- Bon, qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien.
- T'as pas dit il y a cinq minutes qu'il faut être sincère l'un envers l'autre ou quelque chose dans ce goût-là ?
Il me regarde quelques secondes comme s'il est sur le point de m'assassiner. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il a.
- Allez, dis-moi ce que t'as, dis-je en posant une main rassurante sur la sienne
- Je voudrais juste être seul."
Le garçon se lève puis s'en va, me laissant encore une fois esseulée.
Sincèrement, ça me fait de la peine de le voir comme ça. Ce matin, ce n'était pas le même homme. J'espère que ça ira mieux demain. Il doit être fatigué.