*4 jours plus tard*
7H48.
Nous sommes le 2 juillet. Je suis déjà prête pour aller au procès. J'ai eu du mal à dormir cette nuit. Mon cœur bat la chamade, le niveau de stress est très élevé. Mais pourquoi cette panique ? Le seul en tort est Josh Harris. Je ne sais pas... J'ai peur de revoir son regard froid, de bafouiller pendant l'audience. J'ai surtout peur pour Mike : il doit être vraiment stressé. Revoir cet enfoiré de Harris doit être un supplice.
Allez Aliya, cet après-midi, tout sera terminé. La vie reprendra son cours.
Pourtant, je ne peux m'empêcher de penser a cette année pour le moins éprouvante. Des images et des souvenirs tournoyent dans ma tête.
Et puis, je pense à l'avenir...
Les gars feront de nouvelles tournées, de nouveaux albums... Et j'imagine que je n'aurai pas vraiment d'autre choix que de rester ici. Je dois travailler. Je ne sais pas trop comment supporter la distance, car j'y ai déjà eu droit il y a quelques mois et ce n'était pas une partie de plaisir. Bon, je vais être honnête avec moi-même : je ne sais pas comment une relation à distance peut perdurer.
Je me dis que, si le rythme du groupe redevient effrené, ce qui va se produire, Mike et moi n'allons pas faire long feu. La pression, la fatigue, la distance, tout ça...
Le groupe prime avant tout, et j'estime qu'il ne va pas se séparer avant un bout de temps, ce qui est formidable d'ailleurs.
Mike prend son envol avec le groupe. Je ne peux pas être un frein à ça.
En bref, on va devoir se séparer un jour ou l'autre, j'imagine.
À cette pensée, les larmes menacent de monter.
Aliya, ressaisis-toi, le plus important, maintenant, c'est le procès.8H39.
*Driiing*
"Allô Mike ?
- Allô Al, je suis juste devant la maison, tu peux venir.
- Okay, j'arrive."
Je me chausse rapidement et sors. La voiture de Michael est en effet juste devant la maison. Je rentre du côté passager.
"Salut.
- Salut Al."
On s'embrasse timidement, se façon presque formelle.
"Ça va ?, demande le garçon.
- Stressée et toi ?
- Pareil.
- Eh ça va aller, d'accord ?", dis-je en posant une main reconfortante sur le bras du coloré.
Ce dernier hoche la tête avant de mettre le contact.Mel s'approche de la voiture. Elle ouvre la portière arrière.
"Salut !
Mike et moi saluons mon amie.
- Ça va ?, demande la jeune fille.
- Bof, on stresse quoi, et toi ?, je réponds.
- Pareil."
Mel m'a l'air curieuse. Je sais que c'est la panique mais j'ai tellement l'habitude de la voir enjouée... Enfin bon, ce n'est qu'un moment stressant à passer.
Nous reprenons la route.Pendant le trajet, le silence règne dans le véhicule. Je regarde par la fenêtre les immeubles qui défilent. Je repense à tout ce à quoi j'ai réfléchi ce matin, ce qui ne fait qu'amplifier mon stress. Des larmes silencieuses me montent aux yeux. L'une d'elles roule sur ma joue. Je l'essuie discrètement d'un revers de manche. Ni Michael ni Melody ne semblent avoir remarqué quoi que ce soit, ce qui m'arrange.
"On est arrivés.", annonce Mike.
Nous descendons de la voiture en silence et entrons dans le bâtiment. L'avocate de Michael nous salue et nous explique différentes choses. Je l'ai déjà eue au téléphone il y a deux jours.
Josh arrive avec son avocat. Il nous fusille du regard et il semble se retenir de nous insulter.
Ainsi, les deux avocats, le coupable et la victime entrent dans la salle.
Mel et moi attendons dehors.
Il est 9H30."Allez-y, mademoiselle Anderson."
Mon amie m'adresse un regard qui se veut rassurant avant de rentrer dans la salle.
Me voilà à attendre. Mes mains sont froides, mon cœur bat à mille.
J'essaie de me persuader que ça va bien se passer, tout en anticipant chaque question, chaque réponse.
Mes jambes bougent frénétiquement.
J'appréhende de voir le regard du juré sur moi, d'entendre la voix pernicieuse de Josh.
Au bout de quelques minutes interminables, je crois entendre mon nom.
"Allez-y, mademoiselle Ivanov."
La porte s'ouvre et je rentre dans la salle d'audience. Plusieurs rangées de bancs s'alignent sur les côtés. Je m'engage dans l'allée centrale alors que je sens les regards se poser sur moi. Au fond de la salle se trouve le juge er ses acolytes à la toge. Devant les bancs, sur les côtés, il y a deux tables. J'avance sans y tourner les yeux, le visage impassible. L'avocat de la table de gauche se lève.
"Allez à la barre, je vous prie."
Je m'exécute et balaie d'un regard la salle. La table sur ma gauche est occupée par Michael et son avocate. Le garçon m'adresse un regard compatissant, mais détourne ses yeux assez vite. Sur la table de droite se trouve Josh. Son regard glacial me fait froid dand le dos. Son avocat est devant moi. Il ouvre la bouche pour parler.
"Levez la main droite et dites "Je dirai la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
Je lève la main droite.
- Je dirai la vérité, toute la vérité, rien que la vérité."Fin.