Tu n'es pas un monstre Malefoy..

Chapitre 18

Drago regarda son reflet de nouveau. Il était monté le soir sans dîner, même après la leçon éprouvante que lui avait réservé Bellatrix. Une faim nouvelle s'était déclarée chez lui et lui déchirait les entrailles, asservissant ses autres sens dans son agonie. Il se tenait appuyé contre son lavabo, son reflet trahissant la perte de contrôle dont il était témoin, installé aux première loges, cherchant désespérément une attache au Bien. Il pensa tout d'abord à Blaise et se surprit à penser à Granger. Il lui avait affirmé un jour qu'il faisait partis de son camp. Comment le lui prouver si il lui tendait la main en portant la marque de l'autre ? Un jour, il devra lire de la déception dans ses yeux alors qu'elle ne le regardait plus avec haine dans les couloirs. Comment devenir celui qui lui avait ôté la vie dans ses cauchemars ? Mais Bellatrix veillait à ce qu'il le devienne, et Drago avait du mal à ne pas se laisser consumer par la Magie Noire. La Magie Blanche n'avait jamais pu le satisfaire car il avait toujours voulu voir ce qu'il y avait au delà de la magie simple et pure. A présent, il découvrait avec horreur la dépendance dont souffraient tous les fidèles, contrôlés par une force si obscure, qu'elle avait étouffé toute trace de lumière en eux. Un rire rauque résonna à travers les murs de pierre, suivi d'un bruit de verre brisé qui le fit grimacer. Les Mangemorts avaient improvisés une fête dans son salon et pillaient le bar sans ménagement. Drago ne leur donna pas plus d'une heure avant qu'ils ne s'effondrent, ivres morts. Chacun de ses membres tremblaient d'épuisement. Le Serpentard se glissa dans son lit en ignorant ce boucan et ses paupières lourdes se refermèrent immédiatement.

Le lendemain matin, le jeune homme ne fut pas surpris de découvrir trois individus effondrés sur son canapé. La lumière matinale se déversait sur eux par les baies vitrées et dépeignait la scène comme un tableau grandeur nature d'une beauté abstraite. Un grand plateau avait était déposé pour eux contenant le petit déjeuner, au milieu des verres vides de gin et de whisky pur feu. Drago doutait qu'ils ne se relèvent un jour avec la quantité d'alcool qu'ils avaient ingurgité. Son attention passa outre les trois Mangemorts, ayant appris à ne pas focaliser son attention sur ce qui se passait au manoir. Il prit place dans le fauteuil d'en face et entama les mets recouvrant le plateau. Sa mère ne tarda pas à descendre les marches de marbre à son tour, vêtue d'un peignoir argenté, et contempla la scène avec effarement.

- Comment allez vous mère ? Demanda Drago avec un enthousiasme surjoué.

Narcissa semblait s'être levée du mauvais pied, à en juger par ses yeux débordants de fatigue.

- Je devrais faire bétonner ce bar. Heureusement qu'il ont eu assez de décence pour ne pas vomir sur le tapis. Déclara-t-elle en croisant les bras, l'air soudain résignée.

Drago lui servit une tasse de thé qu'il vint lui apporter.

- C'est gentil Drago. Comment s'est passée ta leçon avec Bellatrix ?

Elle le contempla avec inquiétude en portant la tasse à ses lèvres.

- Tout se passe bien. Je suis son élève favoris selon elle.

- Tu es un grand sorcier Drago. Tu y arrivera très bien, j'en suis sûre. Dit elle en buvant une gorgée. Mais ne la laisse pas te transformer en quelqu'un d'autre, ne finit pas comme eux.

Drago n'avait pas eu un jour de repos depuis sa première leçon. Chaque jour, Bellatrix le faisait sombrer un peu plus dans le Mal et il le ressentait à travers tout son corps. Il exécutait sans peine chaque sortilège qu'elle lui enseignait, et il éprouvait une fascination grandissante pour cette magie. Elle lui procurait un sentiment de domination et de supériorité comme il en avait toujours rêvé. Il en perdait parfois le sommeil, mais la mise en garde de sa mère le ramenait souvent à la réalité "Ne les laisse pas te changer. Ne leur donne pas ce plaisir." Il écoutait deux voix contradictoires qui luttaient l'une contre l'autre, la voix et de corruption l'emportant parfois sur celle de la raison. Son père commença à s'intéresser à ses séances d'entraînement au bout du huitième jour.