Tu n'es pas un monstre Malefoy..

Chapitre 31

Tous les regards étaient tournés vers lui et cela l'agaçait au plus haut point. Une pile de parchemins trônait sur la table de la salle commune tandis que Drago rattrapait désespérément le retard dans ses devoirs. Il croisait les regards hallucinés des membres de sa maison et essayait de se concentrer sur un devoir de botanique particulièrement laborieux . Les choses étaient devenues beaucoup plus compliquées depuis que Pansy l'avait laissé tomber et qu'il ouvrait son manuel pour la première fois. Sa main commençait à le faire souffrir atrocement et il reposa sa plume, se demandant comment Hermione faisait pour rendre à temps des devoirs si longs. Penser à elle à ce moment précis ne fit qu'empirer les choses. La jeune fille avait commencé à éveiller les soupçons de ses amis et avait insisté pour réduire la fréquence de leurs rendez-vous. Songer à elle lui rappelait à quel point son absence lui était insupportable et cette sensation de manque lui nouait l'estomac, comme si un démon logé là empirait ses angoisses. La soirée défilait et la salle commune commençait peu à peu à se vider, la chaleur qui subsistait entre les murs de pierre s'évaporant aussitôt. Les yeux du Serpentard menaçaient de se fermer à tout moment sous l'atmosphère ténébreuse de la salle souterraine et le devoir de DCFM devint un supplice dont les lignes se brouillaient sous la fatigue. Un unique groupe de Serpentards était resté autour du feu, leur discussion dérivant sur les sujets les plus banals. Assommé, Drago s'étirait de tout son long lorsqu'il vit passer Pansy à travers la salle, l'allure fluette comme pour ne pas se faire repérer. Elle avait décidé une fois de plus de l'ignorer et marchait comme si Drago n'était qu'un élément du décor.

- Pansy ! S'exclama-t-il, bien décidé à en découdre. 

L'interlocutrice se retourna lentement, visiblement sur ses gardes. De cernes noires telles des poches enflées apparaissaient sous ses yeux fatigués et son teint avait pâli anormalement, même dans cette pénombre peu révélatrice. La jeune fille qu'elle avait été demeurait introuvable tant son visage semblait terne. Autrefois si soignée, Pansy avait visiblement laissé son apparence de côté. Son état n'était pas sans inquiéter Drago qui tenta une fois de plus d'élucider ce changement.

- Pansy parle moi ! Ça fait deux mois, l'eau devrait couler sous les ponts, tu ne crois pas ? Plaida-t-il une énième fois en se levant, oubliant plume et parchemins derrière lui.

Pansy secoua la tête et se pinça les lèvres avec hésitation.

- Je ne t'en veux plus. Pourquoi restes-tu bloqué sur cette histoire? Je ne suis pas d'humeur à converser. Je suis fatiguée. Un jour ça viendra... Lorsque j'aurai... Assez discuté, je monte me coucher, maintenant. Coupa-t-elle sèchement. Bonne nuit, Drago. 

Ce dernier la regarda s'échapper à la confrontation, encore une fois, et soupira d'un air las. Il n'avait jamais vu Pansy dans cet état. Pouvait-il avoir causé cela ? Cette idée lui laissait un arrière goût amer derrière la langue. Si peu étaient-ils, il refusait de faire du mal à ses amis. Planté comme un idiot au milieu du passage, Drago décida d'approcher du canapé où Nott, Blaise, Crabbe, Goyle et Flint faisaient tourner une bouteille de whisky pur feu.

- Pourquoi Pansy se met-elle dans tous ses états quand je lui parle ? Je ne comprendrai jamais cette fille. Lança-t-il en attrapant la bouteille qui franchissait l'espace vide entre Flint et Goyle.

- Elle est comme ça avec tout le monde en ce moment. Elle nous évite tous comme si on était couverts de furoncles. Répondit Crabbe en haussant les épaules, visiblement peu affecté.

Drago tourna la tête vers lui en avalant une gorgée de whisky pur feu. Le liquide descendit le long de sa gorge, brûlant comme un feu liquide, une forte odeur d'alcool se libérant de son souffle. C'était sans doute un soulagement d'entendre ça. Il pouvait au moins s'alléger d'un poids sans avoir à réfléchir à la sottise absurde qu'il avait pu commettre. Finalement, le garçon mit le changement de personnalité de Pansy de côté pour se joindre à la conversation.