Tu n'es pas un monstre Malefoy..

Chapitre 29

Hermione se hâtait de finir son repas. Elle but une grande gorgée de jus de citrouille pour faire passer le bout de tarte qui lui restait en travers de la gorge et commença à ranger précipitamment ses affaires sous le regard intrigué de ses amis.

- J'ai vraiment pas de temps à perdre, il faut que j'aille travailler à la bibliothèque. Leur expliqua-t-elle hâtivement.

C'était devenu son excuse préférée car personne n'osait douter de la véracité de ses propos ou même la suivre, lui laissant le champ libre lorsqu'elle désirais s'éclipser sans attirer de sourçons de leur côté.

- Tu ne veux pas rester un peu pour digérer ? Tu risques de te surmener. Demanda Harry qui mâchait encore ses pommes de terre.

- J'ai vu assez de livres pour ma vie la semaine dernière. Je ne sais pas comment tu peux retourner là bas. J'ai l'impression d'avoir encore des toiles d'araignée collées aux doigts. Maugréa Ron avec une grimace.

- Non vraiment. Je vous retrouve en cours. Dit-elle en quittant la table.

La Gryffondor se faufila dans les couloirs en soufflant pour chasser un point de côté et laissa retomber son sourire. Si Drago pouvait mentir sans problèmes, ce n'était pas son cas. Hermione détestait mener ses amis en bateau et sa malhonnêteté lui donnait plutôt mauvaise conscience. S'appuyant contre le mur, les battements de son coeur frénétiques, elle patienta jusqu'à l'arrivée du blond. Celui-ci accouru vers elle cinq minutes plus tard, exagérant un regard coupable et balbutiant une excuse pour son retard. Hermione réclama aussitôt le contact de ses doigts.

- Blaise n'a pas voulu me lâcher. J'espère que ton excuse tient mieux la route que la mienne. Dit-il.

Hermione sourit tristement, presque amèrement devant le Serpentard.

- Oui, ils m'ont cru.

- Parfait. Alors, suis moi.

Hermione le suivit à travers les couloirs jusqu'à une salle qu'il avait soigneusement choisi. Il passa la tête dans l'entrebâillement de la porte pour s'assurer qu'elle était vide avant d'y pénétrer. À l'intérieur, les rideaux étaient tirés et la pièce sentait le renfermé, comme si l'air frais n'y avait jamais pénétré. Les plantes dépérissaient dans un coin, les insectes enfermés dans des bocaux levèrent leurs antennes vers eux et des plaintes s'échappèrent des tableaux qui oppressaient la classe. La brune détailla l'un d'eux et reconnu tout de suite la salle de DCFM. Des oreillers étaient étalés par terre dans le fond pour amortir les chutes des élèves pendant les cours de pratique.

- Drago... Si jamais Rogue reviens ici...

Drago posa les mains sur ses épaules, effectuant de petits cercles avec son pouce. Dans la pénombre, Hermione ne distinguait que les contours de son visage et ses yeux gris posés sur elle.

- Il est toujours dans la Grande Salle, j'ai vérifié, ne stresse pas.

Le blond posa une main derrière sa nuque et l'attira contre lui, l'étreignant comme si sa vie en dépendait. Il passa lentement ses doigts dans son dos, ne lui réclamant rien de plus pour le moment. Son comportement paraissait assez inhabituel et Hermione surprit ses traits se déformer par l'angoisse. L'ancien visage du Serpentard refaisait surface, ainsi que ses tourments qu'il n'avait pu tenir éloignés davantage. Hermione n'avait nul besoin de le questionner à ce sujet, convaincue de comprendre ce qu'il ressentait. Drago n'en garda pas moins les yeux rivés sur elle, détaillant les contours de son visage comme s'il risquait de les voir pour la dernière fois. Une lueur rassurante brillait dans ses prunelles brunes et le sourire lui vint naturellement aux lèvres. Le jeune homme ne s'était jamais rendu compte qu'il croisait une femme comme celle-ci depuis six ans. Par Merlin, comment pouvait-elle être aussi parfaite? Il pressa une main sur sa taille, si menue qu'il la tenait presque entre ses doigts.