Sauvage

Chapitre 9 - Souvenirs

Je m'étais réfugiée dans la bibliothèque. Je tremblai de tous mes membres.

Mes joues ruissellent de larmes.

Un sanglot secoue mes épaules.

Je presse mes mains contre mes tempes en tombant au sol. À genoux.

Je ferme les yeux. Je ne veux pas les voir. Mais comme si mon cerveau restait à mes supplications silencieuses, je revis tout.

J'étais une ado de quatorze ans, calme et studieuse. Une fille banale et sans histoires.

J'étais seule cette nuit-là. Je n'avais pas peur. J'aimais la nuit. Je supportai la solitude.

Puis j'entendis un craquement. J'étais sensée être seule. Qui rôdait dans l'ombre ?

Un beau loup blanc aux yeux gris souris sortit de la forêt. Il était beaucoup plus grand que les loups que j'avais déjà vu. Je frémis. Il était dangereux. J'arrivai à sentir cette aura puissante et majestueuse qui émanait de lui. Comme si mes cellules le sentaient.

Sans prévenir, il se jeta sur moi et me lacéra le ventre de ses griffes, maculant sa fourrure de sang. Il mordit mon bras. J'hurlai de douleur en tentant de me débattre.

Ma tête était lourde et embrumée.

Il me laissa pour morte. Lorsque je me réveillai, j'étais au sol. Il faisait jour et j'avais mal. La morsure qu'il m'avait faite s'était refermée. Mais pas les griffures.

Je me suis péniblement relevée. Et je suis rentrée chez moi. Ma mère m'attendait, inquiète. Et elle me vit couverte de sang, pâle et épuisée. Elle paniqua et me traîna à l'hôpital.

Un mois plus tard, ce fut la pleine lune. J'étais en forêt. Mes muscles me brûlaient et mes os me faisaient mal.

Puis je ressentis une terrible douleur. Mes os craquaient, bougeaient, mes muscles se contractaient et s'allongeaient. Je me transformai en louve auburn. De la même taille que le loup blanc qui m'avait attaquée. J'étais noyée dans la douleur et la rage. Je ne me souvenais de rien. Mais à mon réveil. Il y avait un cadavre à côté de moi. Et il était vidé de son sang, mes cheveux en étaient tâchés. Je l'avais tué.

Et lorsque je vis son visage, mon monde se fissura.

- Papa...

Je poussai un hurlement strident.

Je sentis des mains douces et chaudes me caresser les joues et les cheveux.

- Hayley !

- Ian...