Chapitre 3 : Urgence pour trois

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La route lissée faisait place à un sentier plus caillouteux. Le vélo tremblait de partout, et je crus plusieurs fois que Salameche allait passer par-dessus bord. Au bout d'une demi-heure, je freinai, puis je garai le vélo sous un arbre. J'avais fait la moitié du chemin, d'après mon pokematos, et heureusement que j'avais un vélo. Si je faisais le même chemin à pied, j'en aurais eu jusqu'a ce soir pour rejoindre Jadielle. Salameche suivait un Papilusion des yeux, quand je vis un Piafabec qui nous épier sur la branche d'un arbre. Je n'étais pas tranquille, d'autant plus que mon père m'avait prévenu que ces bestioles étaient à surveiller de près. Ils pouvaient attaquer sans raisons les voyageurs, et surtout les Pokémons domestiqués. J'observai la scène avec inquiétude tout en m'approchant discrètement. Salameche courait encore devant moi, quand soudain, le Piafabec prit son envol pour attaquer. Je courus vers Salameche, qui se retourna vers moi, et je n'eus que le temps de le plaquer au sol. Le Piafabec me frôla la tête, et surprit par le plaquage, Salameche envoya une attaque de flamme, qui s'échoua par surprise dans le dos de celui-ci. Il s'écroula, K.O. Je me relevai, et je saisis l'occasion pour envoyer l'une de mes Pokéballs vide que le professeur Chen m'avait donné. Elle s'échoua sur le Piafabec, qui fut absorbé par la balle en un rayon rougeâtre. La Pokéball bougea, bougea encore, et cinq secondes plus tard, par miracle, je pus ramasser une Pokéball inerte, avec mon premier Pokémon attrapé, pas à la loyale, certes, mais attrapé quand même. Je fis une bise sur le crâne de Salameche, qui était encore désorienté de la scène qu'il avait vécu, et il n'avait pas tout compris.
Je me dirigeai vers mon sac sous l'arbre où était garée ma bicyclette. Je tombai par terre de surprise quand je vis un Rattata dans mon sac, qui grignotait un morceau de pain. En regardant sous l'arbre, des dizaines de Rattatas me regardaient. Apparemment, le Piafabec les faisait peur, et maintenant qu'il n'était plus là, ils pouvaient sortir. Je sortis un peu de friandise pour Pokémon. Le Rattata de mon sac sortit de suite, tandis que Salameche voulait voir ce qui se passait, par curiosité ou par gourmandise. Pour lui, je lui donnai un bout de chocolat, qu'il apprécia fortement. Je me reposai sous un arbre, Salameche était venu avec moi, après que les Rattatas soient partis vers des herbes hautes. Je m'étais allongé que depuis une dizaine de minutes, quand un Roucoul plongea, atterrissant sur le champ, et commença à chercher sur le sol de la nourriture. C'était une chance, une revanche sur le Piafabec que j'avais capturé par inadvertance. Je pourrai alors tenter d'attraper un Pokémon loyalement et sincèrement. Je me levai et marchai en silence vers le Roucoul. Salameche me suivit, et au moment où j'étais assez près pour moi, je demanda doucement une attaque charge sur le Roucoul. Salameche exécuta, et faillit toucher le Roucoul. Il réussit à s'envoler et à faire une attaque jet de sable, qui nous aveugla tous les deux. Il avait déjà disparu quand le nuage de poussières se dissipa. Dommage, cela ne serait pas pour maintenant. Je me retournai pour encourager Salameche, déçu de son attaque raté, quand je vis dans le ciel des nuages menaçants. Je demandais alors à mon compagnon de venir, qu'il fit sans objection. Je pris mon vélo, remis Salameche sur le porte-bagage, puis je me lançai rapidement sur le chemin qui menait tout droit à Jadielle. Je savais pertinemment que l'orage approché dangereusement , et qu'il ne fallait qu'une dizaines de minutes pour que cela éclate. Mais un problème se posait avec l'orage, surtout pour celui se trouvant sur le devant du vélo. Alors j'eus une idée. Je freinai, descendis du vélo, mis mon sac à terre, pris mon imperméable et je fixai ce dernier comme une tente sur le porte-bagage. Mon camarade ne fut pas mécontent de ce stratagème. Je savais que la solution de facilité était de le remettre dans sa balle, mais j'étais borné. Je repris la route, en espérant que je n'aurais pas besoins de mon imperméable. Et pourtant, je n'étais plus très loin de la ville, 5 minutes à tout cassé, quand une pluie intense tomba sur nous deux. J'espérais que Salameche se trouvait suffisamment à l'abri, car de mon côté, j'étais trempe au bout d'une minute. Dans un virage, je vis un Roucoul, étendu par terre, trempé comme moi. Il devait aussi être frigorifié, car cette pluie était glacée.
Je freinai d'un coup sec, et je ramassai le pauvre oiseau, que je mis à côté de Salameche, qui était devenu gêné d'avoir soudainement un colocataire. J'enfourchai mon vélo, puis je filas vers Jadielle. Je passai la porte d'entrée de la ville à toute vitesse, quelques minutes plus tard. Je me réfugiai sous le premier bâtiment que je voyais, le temps que la pluie se calme. Ce bâtiment, je le devinai être le commissariat, avec le haut de l'édifice en forme de képis. Je posai le vélo à côté des poubelles, je sortis Salameche de sa tente de fortune, et je me réfugiai à l'abri, sous le dôme du képi. Je le déposai à mes pieds, il était frigorifié par la pluie. Je ne pus m'empêche, en attendant, de remarquer une affiche avec écrit "WANTED". Il affichait aussi deux photos, assez mal cadrées. C'était un homme avec des cheveux moyens bleu et une femme avec les cheveux très long et rosé. Je regardai plus attentivement la photo quand une main muni d'un gant blanc se posa sur mon épaule. Je me retournai : c'était une policière, l'agent Jenny pour être précis, que je devinais par le képi orné d'une étoile jaune. Elle était vêtu d'une petite jupe bleu, d'une chemise en harmonie avec la jupe, une ceinture noire avec boucle jaune et des épaulettes aussi bleu. Des cheveux turquoise complétaient le tout. Elle me demanda :
    « Alors, on transport des Pokémons hors de leurs Pokéball, Tout cela est louche. Volerais-tu des Pokémons ?
    - Non, bien sûr que non. Je viens juste du Bourg Palette, et j'ai trouvé ce Roucoul trempé sur la route. Salameche (je montrais sur le sol mon amis) est mon premier Pokémon. Je l'ai reçu qu'aujourd'hui.
    - D'accord, je te crois. Montre-moi tes papiers d'identités et cela sera bon.
    - Je n'ai que ça (je sorti mon Pokédex à toute hasard).
     - Oui, c'est  bon »

Je lui donnai aussitôt. Elle appuya sur plusieurs boutons, et le Pokédex fit le même texte que précédemment chez le professeur. Elle me le redonna juste après en me déclarant :
    « D'accord, tout est en règle, mais la prochaine fois, soit plus prudent. Tu sais que tu es la troisième personne qui vient du Bourg Palette aujourd'hui.»

J'étais donc en troisième position dans cette course insensée. Je me demandais quand est ce que Régis m'avait dépassé, à moins qu'il soit le dernier. Je n'avais vu personne sur la route. Pendant notre conversation, la pluie s'était calmée. J'en profitai pour remettre Salameche sous mon imper. Je filai vers le centre Pokémon, à plusieurs mètres de là.
J'arrivai à vélo à temps car la pluie recommençait à tomber. Le centre Pokémon était surmonté d'un dôme vert strié, avec une grosse bille rouge au milieu. Je garai en vitesse le vélo sur le côté, pris mes deux protégés, ainsi que mon sac, je filai à l'intérieur de centre. Les portes automatiques s'ouvraient sur un énorme hall d'entrée pavé de vert. Un comptoir rond avec un ordinateur dessus se trouvait en face. Des escaliers à gauche et à droite menaient à l'étage supérieur, où différentes portes allaient, logiquement, dans d'autres salles. Derrière le comptoir se trouvait une jolie infirmière, que je devinais être l'infirmière Joëlle. Toute ma famille connaissait et m'avait parlé de cette famille, vouée exclusivement aux soins des Pokémon. Je présentai le Roucoul trempé, et je lui demandai :
    « Infirmière Joëlle, j'ai trouvé ce Pokémon sur la route, pouvez-vous l'aidez ?
    - Oui pas de problème, voyons voir la gravité. As-tu d'autres Pokémon à faire soigner ?
    - Oui, pouvez-vous ausculter aussi mon ami (je lui présenta Salameche), j'ai peur qu'il soit trempé. Et mon Piafabec (Je lui donnais ma Pokéball), mais qu'est-ce que... »

Je vis mon sac bouger. J'ouvris délicatement la fermeture éclair, et je vis une tête de Rattata sortir de mon sac. Finalement, tous les Rattatas ne s'étaient pas évaporés dans la nature. Ses yeux brillaient en me voyant, peut-être voulait-il faire le voyage avec moi. Alors, je demandai à l'infirmière de le soigner aussi. Elle me dis alors :
    « Repose toi pour la nuit ici si tu veux, de toute façon, je pense que Roucoul restera la nuit ici. Tu as des vidéophones sur ta droite, si tu veux téléphoner. »

Elle partit vers les chambres de soins, avec mes Pokémons, derrière une porte automatique blanche avec une croix rouge. Une lumière rouge rectangulaire, avec une image de seringue dessus, venait de s'allumer après son passage. Sur ma gauche, effectivement, 3 vidéophones verts s'y trouvaient. Et derrière moi, le soleil se couchait. Excellent conseil donc que de rester dans le centre Pokémon pour y dormir. Je n'avais pas vu du premier coup, mais une grande gravure en pierre, figurant quatre Pokémons, ornait l'arrière du comptoir du centre. La gravure était composée de 4 plus petit carrées de dimensions identiques, mais de couleurs différentes. Sur le carré rouge était gravé un Sulfura, un Pokémon légendaire de feu, le vert représentait un Electhor, un autre légendaire, électrique, le jaune, un Arcanin, et le bleu, Artikodin, un légendaire de glace. Je fixais longuement la sculpture quand soudain, la voix de l'agent de police de tout à l'heure me réveilla. Sa voix sortait de haut-parleurs fixé au plafond :
    « Citoyens de Jadielle, attention. Citoyens de Jadielle, attention. On nous signale dans la région des braconniers qui pourchasseraient les Pokémons. Méfiez-vous de toute personnes suspects, je répète, méfiez-vous de toute personnes suspects.
    - Tiens, l'agent Jenny a encore du boulot pour ce soir (je sursautais puis en me retournant, je vis l'infirmière Joëlle à l'accueil). Roucoul va mieux, et Salameche et Rattata mangent. Si tu veux, tu peux rester à leurs chevets. Les chambres sont à l'étage. »

Je remerciai l'infirmière, et je pris l'escalier de gauche. À l'étage, il y avait plusieurs portes. Local d'entretien, Bureau administratif, Privé, Local électrique, Reserve.... Seule la porte écrit « Chambre de soin » m'intéressais. Je l'ouvris, mettant en avant un large couloir avec des brancards sur le côté. Les chambres étaient numérotées de 1 à énième, de part et d'autre du couloir. Les nombres pairs se trouvaient à droite, tandis que les impaires étaient à gauche. Au fond se trouvait un monte-charge, pour aller, je pensais, vers les salles d'opérations. Sur la flopée de porte, il n'y en avait qu'une qui était ouverte. Derrière y avait comme prévu mes petits chéris qui m'attendaient.

[tome 1] Quatre jeunes garçons (la trilogie de Baudet) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant