Chapitre 5 : Le samouraï de la forêt

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Le réveil fut difficile. Un soleil aux aurores et un Dodrio qui chantait m'obligeai à me lever. Mon sac de couchage était mouillé, dût sans doute à une fine rosée matinale. Je mis mon lit de fortune dans mon sac à dos, je vérifiai si j'avais bien tout, je pris mon vélo et en route pour la forêt de Jade. A l'entrée de celle-ci, je constatai que ce ne serait pas si simple de la traverser. Des Dardargnans voletaient d'un air menaçants, et Chrysaciers et Coconforts se partageaient les arbres pour se reposer. Voyager en vélo dans une forêt aussi épaisse n'était aussi pas une partie de plaisir. La route était souvent obstruée par des branches d'arbres, et la forêt faisait tomber une forte obscurité. Je n'avais qu'une peur : la crevaison. Je continuai quand même, prenant ce risque. Je pédalai un certain temps, jusqu'à qu'un tronc d'arbres que j'avais déjà vu une demi-heure plus tôt, et qui m'indiquait que je tournai en rond. Je stoppai donc le vélo, mis ce dernier contre un arbre, et je consultai la carte de la région. Le sentier était, certes, banalisé, mais trouver les fameuses balises était comme chercher une aiguille dans une botte de paille. Je regardai mon Pokématos, mais la forêt stoppait toutes communications. Je préférai marcher en poussant mon vélo pour mieux voir le bon chemin à prendre. Au bout d'un moment, je le trouvai enfin, en consultant ma carte en format papier, et comme le chemin devant moi n'avait plus de bifurcations avant un bon kilomètre, je remontai en vélo. Ce kilomètre effectué, j'ai consulté une nouvelle fois mon Pokématos, une nouvelle fois en vain, car il ne recevais toujours aucun signal. Je pris donc encore ma carte pour la troisième fois, heureusement que je ne l'avais pas oubliée. Je remarquai que les deux voies allaient au même endroit, mais que celle de gauche passait à côté d'un espèce d'abris. Je pris donc la voie de gauche, curieux de voir qui pouvait habiter dans cette forêt. Arrivé à cette maison, je vis son habitant.
Un vrai samouraï, de la tête au pied. Casque de samouraï, combinaison et même entrainement de samouraï, avec un vrai sabre. Il s'entrainait avec son épée sur un pilier de bois déjà bien amoché, quand il me vit. Il se retourna, puis me dit, pointant son arme vers moi :
« Hé toi ! Es-tu un dresseur venant du Bourg-Palette ?
- Oui, pourquoi ? (Il courra vers moi, puis il mit le bout de son sabre à deux centimètres de mon nez. Il était précis le bougre, ou chanceux !).
- Alors je te lance un défi, et essayes de me battre, si tu en es capable.
- OK, pas de problème, je relève le défi.
- Alors en tant que Samouraï, continua-t'il rangea son épée dans son fourreau, je dois être avant tout modeste et respectueux : je te laisse donc le choix du défi.
- Un Pokémon chacun, en une manche gagnante.
- Alors c'est parti.»

Il recula de quelque pas, puis lança une Pokéball.
« Scarabrute, go.»

La Pokéball recracha un Pokémon brun, avec une grosse carapace de même couleur, ainsi que de fins petits bras pourvus de trois griffes à chaque patte. Une grosse et imposante pince blanche avec de petits picots remplaçait ses poils sur sa tête. Je dégaine mon Pokédex :
« SCARABRUTE, LE POKEMON SCARABEE. ATTENTION A SA PINCE SUR SON CRANE, QUI PEUT BROYER UNE GROSSE PIERRE ET IMMOBILISER UN ADVERSAIRE.
- D'accord, alors pour mon premier match, je te choisis ! »

Je lançai, ma Pokéball contenant Salameche, qui apparut devant moi.
« Très mauvais choix, lança mon adversaire, tu vas voir comment je vais broyer ton Pokémon. Scarabrute, attaque charge.
- Salameche, hâte »

Salameche fut plus rapide. Scarabrute loupa son attaque et scruta voir où se trouvait son adversaire. J'eus un pressentiment, comme si je savais le moment opportun pour Salameche d'attaquer. J'ordonna alors « Griffe ». Mon pressentiment fut juste, Salameche se jeta sur Scarabrute, et essaya son attaque, mais Scarabrute fit un pas de côté, et Salameche rata aussi son attaque.
« Ah, très bonne attaque, mais mon Pokémon est plus rapide. Scarabrute, attrape-le et broie-le ! »

Scarabrute attaqua Salameche de derrière, et ce dernier ne voyait pas ce qui allait se passer.
« Salameche, derrière toi, saute. »

Heureusement, Salameche eut le temps d'exécuter ma recommandation, et Scarabrute se retrouva la pince coincée au sol. C'était le moment ou jamais....
« Salameche, flammèche »

Avant d'atterrir, Salameche ouvra la gueule, où une belle flamme en sorti. Cette flammèche entoura Scarabrute, mais il était très résistant. Salameche retrouva le sol, alors je lui lançai :
« Lance flamme »

Un silence s'installa. Salameche me regarda, la tête penchée et le regard vague. Apparemment, il ne connaissait pas encore cette attaque. Durant ce temps, Scarabrute réussit à se dégager. Je n'eus que le temps de dire à Salameche « Charge ». Salameche exécuta, et frappa de pleins fouets Scarabrute. Celui-ci valsa, puis tomba lourdement, pour rester inconscient, K.O. Alors ce fut la fin du match quand le samouraï renvoya Scarabrute dans sa balle. Salameche se retourna, courra et sauta dans mes bras. Notre première victoire, je ne pensais pas l'avoir aussi tôt. Je pausa Salameche à terre, tandis que le samouraï se dirigeait vers moi pour me dire :
« Bravo, tu es aussi bon que les autres dresseurs de ton village.
- As-tu rencontré les trois autres dresseurs du Bourg-Palette ?
- Non, me répondit-il, je n'en ai combattu que deux. Donc il en existe encore un. Alors mon combat n'est pas terminé.
- Tu veux essayer de le battre ?
- Oui, pour devenir le meilleur, et aussi pour me venger, j'en suis quand même à trois défaites, de belles défaites, mais je veux gagner cette fois.
- Alors bonne chance, en concluai-je. »

Je me retournai, Salameche sur les talons. J'entendis un lointains « Bonne chance pour la suite, l'ami » lancé par mon adversaire du jour, mon premier adversaire, ma première victoire surtout. Tout en continuant sur le chemin de la forêt de Jade, je pensai au combat de ce samouraï aura avec mon camarade, Régis, Sacha ou le troisième. Tout en pensant à ça, j'allai oublier le plus important. Salameche, c'est à lui que je devais cette victoire. Je m'adressai à lui, sur le porte-bagage du vélo, pendant que je pédalais :
« Bravo, tu as était remarquable. Félicitation mon amis.»

Ces trois derniers mots sortirent tout seul, naturellement, et je toucha Salameche en plein cœur, car il me sourit et avait les yeux pleines d'étoiles. Oui, cette aventure marquait bien le début d'une belle amitié ente nous. Je poursuivis donc mon périple vers Argenta, mais il fallait traverser cette forêt épaisse. Je continuai à vélo, Salameche toujours sur le porte-bagage, en quête de combat et de nouveaux Pokémons à découvrir, et à capturer.

[tome 1] Quatre jeunes garçons (la trilogie de Baudet) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant