Chapitre 14 : Victoires à trois chiffres

92 10 0
                                    



Je me réveillai un peu plus tard le lendemain, si tard, que le centre avait ouvert depuis une heure au moins. La bonnes nouvelle était que mon coup de froid avait disparu, grâce notamment à une bouilloire à pattes qui baillait à s'en décrocher la mâchoire à mes côtés. Il me fit bailler aussi, ce qui eut pour conséquence un sourire complice de chaque part. Je récupérai mon vélo et je me mis en route. En route, oui, mais vers où ? Je consultai mon Pokématos, en constatant plusieurs route possible. Je pouvais descendre à Safrania, et son quartier d'affaire imposant et renommé, qui habritait entre autre la Silph Sarl, spécialisé dans la fabrication de Pokeball. Je pouvais remonter vers le nord, à la rencontre d'un dresseur excentrique qui vivait dans un phare, et qu'avait connu mon père à l'époque où il organisait des cours théoriques sur le dressage de Pokemon. Je pouvais revenir à Jadielle pour combattre le champion local, et voir l'avancement du nouveau centre Pokémon. Ou je pouvais aller à Lavanville, la ville du recueillement, qui devais son nom à sa tour abandonné, et qui rendait hommage et gardait la mémoire au plus grand génocide de Pokemons que notre histoire ait compté. Je décidai de tenter ma chance vers le sud, Safrania, ou même pousser jusqu'à Carmin-sur-mer, son bord de mer et ses paquebots de luxe.
Je déposai Salameche sur le porte-bagage, et je partis, mais pas tout de suite pour Safrania. Je m'arrêtai à une boutique pour acheter des Pokeballs. Même s'il me restait deux Pokeballs dépourvu de locataire, sur les six initialement données par le professeur, je préférai m'en procurer plus. Je pris en plus une Superball, une Pokeball amélioré, de couleur bleu foncé au lieu de l'habituel rouge, qui avait un ratio de capture plus élever. Il était possible de capturer un Pokemon plus puissant, sans qu'il puisse y ressortir. Elle était plus chère, mais même si je pouvais m'en payer une dizaine facilement, je jouai le "fair-play", et n'en pris qu'une, comme un joker, au cas où. J'allais repartir quand j'entendis une voix m'interpeller :
« Je savais bien que c'était toi ! »

Ce fut Pierre, le champion d'Argenta. Il n'avait pas changé d'habits depuis la dernière fois, toujours avec son accoutrement de pêcheur. Il reprit son souffle, après une petit course pour me rejoindre :
« Que fais-tu ici ? Tu n'es pas à ton arène, je lui demandai.
- Je ne suis plus le champion d'Argenta, j'ai laissé la place à mon père.
- Dommage, tu es pourtant très fort.
- Ce n'est pas une question de force, mais de conviction. Je ne trouve plus l'envie de dresser des Pokemons, je préfère les élever. Je préfère leurs inculper des techniques, et m'occuper d'eux plutôt que de les faire combattre.
- Je suis content pour toi alors. Je vois des étincelles dans les yeux en te voyant me raconter cela, je ne peux te contredire, alors fais ce qu'il te plait. Si tu voyages seul, tu peux m'accompagner.
- Je voyage déjà avec deux dresseurs. Ils vont tenter d'affronter le champion d'Azuria.
- Très bien, alors nous nous reverrons sans doute un jour, je conclu. Et ce jour-là, je tiendrai ma promesse, et je t'accorderai une revanche, si tu la veux toujours. »

Et je quittai ce jeune homme, en nous saluant comme des amis. Pierre venais de rentrer dans le cercle fermé de mes amis, avec Richie. Je me mis en route, après cette rencontre.
Le trajet pour aller à Safrania était plus long qu'entre Argenta et Azuria. Il me faudrait au moins trois jours à bonne allures, en comptant les pauses pour y parvenir, et heureusement que le Pokematos était là, je pouvais facilement m'y perdre. J'avais fait déjà la moitié du chemin, en capturant au passage un Chenipan et un Aspicot, deux Pokemons facilement capturé, qui viennent compléter ma collection de compagnons de voyage à dresser et à entraîner. Je continuai tout droit, jusqu'a ce que je me retrouve devant une structure en pleine forêt. Un chapiteau au toit jaune et rouge, ne montrait que des couleurs délavées par la pluie, le vent et le temps. Il était clôturé par un grand mur de rondins de bois, et faisait la forme d'un cercle plus ou moins réaliste. Je commençai à y faire le tour, pour retrouver l'entrée, que je découvris en un rien de temps. Ce fut là que je constatais que ce bâtiment était en faite une arène, une arène au milieu de la forêt. Aucune route ne la desservait, aucune indication ne la guidait jusqu'à elle, c'est donc par un pur hasard que je l'avais trouvé. Au dessus de l'immense ouverture, un large écriteau comportant un affichage numérique disait :
" Arène d'Albert Johns, invaincu depuis (l'affichage électrique montrait le chiffre 84), arène non sanctionné par la ligue Pokemon. "

[tome 1] Quatre jeunes garçons (la trilogie de Baudet) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant