Retrouvailles houleuses

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Le silence dura quelques minutes. Il en profita pour me dévisager. Je passais l'examen d'entrée.

Il vint près de moi et s'arrêta à quelques pas.

-« Tu sais que je désapprouve ce type de vêtement. »

Carlos voulait me voir uniquement en robe ou en jupe. Il détestait les jeans et les pantalons. Ce n'était pas assez féminin pour moi Il voulait des tenues sexy et un peu provocante mais je n'aimais pas du tout ça. Enfin plus maintenant.

-« Bonjour ! Moi aussi, je regrette de te revoir. » Dis-je en levant le menton

-« Tu n'as pas l'air d'avoir changé. Je dirai même que tu as plus d'assurance. »

-« Si c'est un compliment, je l'accepte. »

-« Tu sais que t'échapper n'était pas la solution. »

-« Je suis libre Carlos, ne l'oublie pas. »

Il prit mon menton et me jeta un regard sévère.

-« Je pense que c'est toi qui oublie qui je suis .Je prends ce que je veux et ce qui m'appartient, personne ne te touche. »

-« Je ne suis pas un objet, ni ton jouet. »

-« Inutile d'en discuter. »

-« Bon maintenant que tu m'as vu et que cet échange a été fort intéressant, je souhaiterais m'en aller. »

-« Tu savais qu'en venant, je ne te laisserai pas partir. »

-« Carlos, ce que nous avons vécu, c'est du passé. Tu as assez de filles pour t'amuser. »

-« C'est là que tu te trompes, chérie. Tu pourrais être la seule. Je n'ai jamais pu vraiment t'oublier. »

-« Tu oublies ta femme ? »

-« Elle sait que je suis libre et que notre mariage n'était qu'un accord .Je lui apporte la stabilité et mon argent, elle m'apporte une association. »

-« Elle t'aime peut-être, n'y a tu jamais pensé ? »

-« Je la respecte c'est tout. Assez parlé d'elle. Pedro m'a dit comment tu gagnais ta vie. »

-« Ah oui ? »

-« Ce n'est pas ce que j'espérais pour toi. »

-« Disons que je dirige une discothèque et que ça me convient. Tu préférerais peut-être me voir dans une vitrine ? »

-« Non, le seul endroit qui me vient à l'esprit c'est mon lit. »

-« Désolé, je ne mange pas de ce pain- là ! »

-« Ce n'est pas ce dont je me souviens dans mes souvenirs. Tu aimais être dans mes bras et les journées au lit. »

-« J'étais jeune et naïve Carlos .Tu m'as fait voir ta double personnalité et tu n'as fait que me mentir. Ce n'est pas comme ça que je conçois une relation. »

-« As-tu quelqu'un ? »

-« Pourquoi veux- tu savoir ? »

-« Pour pouvoir le tuer. » Dit-il froidement

-« Inutile Carlos, je suis sage comme une image. Tu m'as immunisé des hommes. Je deviens plus méfiante.»

-« Qui est cet Eddy ? »

-« Mon bras droit. »

-« C'est tout ? »

-« Oui. L'interrogatoire est fini ? »

-« Pour ce soir en tout cas. »

La porte de la chambre s'ouvrit et une jeune femme ravissante sortie de la chambre. Elle devait être mannequin vu sa silhouette longiligne. Elle ne portait qu'un mini peignoir blanc.

-« Carlos, tu viens me rejoindre ? »

Il ne la regarda même pas. Il voulait voir ma réaction et j'avoue que je le connaissais trop bien pour lui donner satisfaction.

Je ne dis rien et attendis sa réponse. Je croisais les bras et ce fut à mon tour de le regarder intensément.

-« Alors, je peux partir ? Tu me sembles bien occupé ? »

-« Tu veux te joindre à nous ? »

-« Non sans façon. »

-« Quel dommage ! Auparavant, tu n'aurais pas refusé aussi rapidement. Tu as une chambre de l'autre côté. Tu peux t'y installer. »

Je ne dis pas un mot et partis vers ce havre de repos provisoire.

Je fermais la porte et bloquais le verrou pour être tranquille.

Je n'avais pas pris d'affaire, il ne m'avait pas laissé le temps et donc maintenant, je n'avais rien comme affaire de rechange.

J'ouvris le placard .Et là, je trouvais largement une garde- robe à faire pâlir la plupart des filles. Des tenues de couturier, des chaussures de créateurs, uniquement à talon, et des sous-vêtements affriolants.

Tout ça ne me ressemblait pas. Je partis dans la direction de la douche avec simplement des serviettes. Il avait pensé à tout. Du dentifrice, des lingettes démaquillantes, un peu de maquillage et une brosse pour les cheveux.

Je profitais du luxe des lieux, tout était marbré et gigantesque, même la douche semblait immense.

Il y avait des miroirs partout et des dorures pour rappeler la richesse des lieux.

Une fois ma douche terminée, j'étais épuisé nerveusement, je l'avoue.

Je pris mon portable et l'éteignis. Il ne fallait pas que je communique avec l'extérieur .Il le surveillerait et je ne voulais lui donner aucun nom, ni aucune piste sur ma vie à l'extérieure.

J'avais donc supprimé tous les messages et les numéros enregistrés .Il était comme neuf.

Je réussi à trouver un débardeur blanc. J'enfilais donc une culotte et le débardeur pour dormir. Il était hors de question que je cède aux exigences de Carlos.

S'il voulait jouer à la poupée, il avait tout ce qu'il voulait dans sa chambre.

Je ressassais les dernières vingt-quatre heures et j'avoue que Steve commençait à me manquer.

Je me posais la question sur ce qu'il faisait en ce moment même.

Et c'est ainsi que progressivement, le sommeil me gagna.


Opération spécialeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant