Opération spéciale

Deux femmes sous le même toit

Juan s'aperçut rapidement que ce n'était pas la grande forme. En général, je mangeais peu et pleurait beaucoup. J'avais perdu beaucoup de poids, et mes cernes mangeaient mon visage.

Mes cheveux devinrent plus ternes et mon sourire n'était plus au rendez-vous. Carlos l'avait constaté mais il n'avait pas beaucoup de temps à me consacrer. Il m'envoyait tous les jours des fleurs et des cadeaux et à chaque fois, je les laissais dans leur boite. Je ne voulais rien de sa part.

C'était mon dernier jour au bureau. Je ramassais mes dernières affaires, lorsque Rafael franchit les portes de mon futur ex bureau. Il vit mon état général et mes vêtements bien trop grands pour moi.

-« Tu es malade ? »

-« Non. Je suis épuisé c'est tout. »

-« Je sais que tu n'es pas heureuse. J'ai peut-être trouvé une solution. »

Je le regardais avec une lueur d'espoir.

-« Je t'écoute. »

Il m'exposa son plan. Tout était compliqué mais réalisable. Il voulait m'aider mais deux ou trois points restaient à éclaircir.

-« Comment feras-tu pour me faire évader ? »

-« Je vais demander à ce que tu présentes le projet à un groupe d'investisseurs. Mon père en parlera à Carlos. Ça tombe bien, ils viennent le jour du mariage. »

-« Tu penses qu'il acceptera ? »

-« Ce sera son mariage. Il n'aura pas le temps de s'en occuper. Il aura suffisamment à gérer. »

-« Tu as raison. »

-« Pour le voyage ? »

-« Un jet privé. Il t'attendra. »

-« Mais il reste le plus dur à obtenir. »

-« Ton passeport. »

-« C'est la seule faille du plan. » Répondis-je

-« Il va falloir que tu fouilles sans te faire repérer. »

-« Je n'ai pas le choix. »

-« Fais attention à toi Emma. »

-« Merci Rafael. »

-« Mais avant que tu ne partes, tu viens avec moi dans mon bureau .J'ai commandé des bonnes choses et il est hors de question que tu sortes d'ici sans avoir bien mangé. »

-« Si tu insistes. »

En effet, il y avait un peu de tout et j'appréciais son inquiétude pour moi.

Lorsque je quittais le building, je me sentais plus confiante. J'avais un espoir, une porte de sortie.

Je ne voulais pas trop espérer mais c'était la meilleure nouvelle que j'avais eu depuis des mois.

Lorsque Carlos entra pour voir si j'avais bien quitté mon boulot, il en fut ravi.

Il m'invita au restaurant pour fêter ça.

Je ne devais pas éveiller ses soupçons, ni l'alerter car s'il savait, tout était fichu et jamais je ne pourrais retenter quoique ce soit.

Je décidais pour une fois, d'obéir sans rechigner et de jouer le jeu.

Au cours du repas, il salua de nombreuses personnes et fut plutôt agréable.

-« Tu sais que dans une semaine, je me marie à l'église. »