Obsession maladive

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Lorsque je partis vers la salle à manger, Pedro m'attendait.

Je fis comme si j'étais plus forte et l'ignorais comme je pus.

Après un bon petit –déjeuner, je montais dans ma chambre et m'habillais.

Aujourd'hui, je n'avais pas envie de robe. J'enfreignais les règles de Carlos.

Je pris un pantalon et une veste assortie avec un top à bretelle, et une paire de ballerine.

Lorsque je me voyais dans le miroir, je ne me reconnaissais plus. J'avais toujours voulu rester simple mais ici, j'avais été au départ, mis sur un piédestal et ensuite la chute fut dure.

Mon regard était éteint et mes cernes de la veille creusaient mon visage.

Je pris mon ordinateur et mon portable et me dirigeais vers la sortie.

Pedro était au téléphone et me regardait comme un prédateur.

Alors que j'ouvris la porte et que j'attendais la voiture qui m'accompagnerait à mon travail, Pedro sortit.

Tranquillement, il contourna la voiture et remercia le chauffeur.

J'assistais à cette scène impuissante.

Avant de grimper dans la voiture, je le regardais et vis un léger sourire sur son visage.

Je montais et me concentrais sur mon portable. Je regardais les derniers résultats des ventes. Apparemment, les chiffres étaient très encourageants.

Lorsque le building fut à ma portée, je descendis comme une grande sans l'aide de personne et me dirigeais vers la porte d'entrée.

Mais ce que je n'avais pas prévu c'est que Pedro était à quelques mètres de moi.

Alors que l'hôtesse me tendait un dossier, je me retournais et le fusillais du regard.

Il n'allait tout de même pas rester ici quand même ?

Ne pouvant plus m'empêcher de lui parler, je fonçais sur lui

-« Pourquoi es-tu encore là ? »

-« Je reste. Carlos veut que je te suive comme ton ombre. »

-« Inutile. Je suis au travail. »

-« On ne sait jamais. Carlos décide et toi tu obéis. »

-« Tout comme toi ! »

Et je repartis furieuse vers les ascenseurs.

La matinée fut difficile car les derniers évènements repassaient en boucle dans ma tête.

Vers onze heures, Rafael vint précipitamment vers moi.

Il ne voulait pas parler devant des témoins. Il m'appela donc dans un bureau.

Lorsque je rentrais, je vis son regard choqué. Ma joue était désormais bleue et tirait un peu sur le jaune.

Il s'approcha de moi et voulut me serrer dans ses bras mais je reculais instinctivement. Je ne voulais pas de pitié. Le regard des autres était parfois suffisamment difficile. Il n'insista pas et avec décence s'éloigna de mon espace.

-« Je voulais savoir comment tu allais. Je n'ai pas fermé les yeux hier soir. J'étais très inquiet. »

-« Je vais bien. Je préfère ne plus en parler s'il te plait. »

-« Si tu as besoin de moi, n'hésite pas. »

-« Je sais Rafael. Désolé d'avoir gâché l'ambiance. »

-« Tout le monde connait Carlos. Les mecs ne sont pas surpris de son attitude. »

-« Ah oui ? »

-« Carlos cumule les conquêtes et n'apprécie pas qu'on le contredise. Ils le voient suffisamment dans les soirées ou dans les repas avec leur famille. Leurs pères font affaire avec lui, pour la plupart. »

-« Depuis qu'il sort avec moi, est- il déjà venu avec une autre femme ? » Demandais-je curieuse.

-« Pas que je sache. Il te protège. Je sais que papa avait parlé de toi lors d'un diner avec des éventuels associés, mais Carlos a coupé court à la discussion. Les associés ont tenté de pousser l'interrogatoire suite à ton idée et voulaient te rencontrer, mais Carlos a refusé. Il ne veut pas que les hommes t'approchent. Je ne l'ai jamais vu aussi possessif. »

-« Parfois, j'ai l'impression d'étouffer. »

-« Je te comprends. Elsa a même avoué à mon père qu'il n'a jamais été ainsi avec une autre femme. »

-« Merci Raphael pour ces informations. »

Je sortis du bureau et pris quelques affaires pour descendre m'acheter à manger.

Après un regard à cent quatre -vingt degré, je vis Pedro en train de parler à l'hôtesse. Elle semblait sous son charme alors que son visage exprimait la cruauté.

Je passais devant lui. Lorsqu'il me vit, il s'arrêta et emboita le pas.

Je pris une salade dans le restaurant en face et il se posta près de moi.

-« Je préfère manger seule. »

-« Faites comme si je n'étais pas là. »

Impossible. Cet homme me coupait l'appétit. Je ne pouvais rien faire, ni parler avec des gens, ni discuter au téléphone car il suivrait toute ma discussion.

-« Cela va durer longtemps ? »

-« Autant qu'il le faudra. »

-« Ma vie va être trépidante, dis –donc »

Et mon après-midi se déroula de la même manière. Pedro veillait sur moi et ne me laissait que peu de marche de manœuvre. Le soir, il approcha la voiture et ouvrit la portière pour que je m'installe.

Le trajet se fit dans le plus grand silence, et lorsque j'arrivais à la maison, je partis vers ma chambre mais lorsque je franchis le seuil, Carlos m'attendait.

Il était en costume et me détailla.

Il mit ses mains dans ses poches et dit d'un ton froid.

-« Tu te laisses aller Emma ? »

-« Non, je ne voulais pas de jupe. Je voulais être à l'aise. »

-« Je crois que tu n'as pas bien compris ce que j'attends de toi. »

-« Oh si ! Je suis ton punching-ball quand tu as besoin de te défouler. »

-« Tu m'as poussé à bout ! »

-« Tu m'as frappé ! Rien que pour ça, je ne veux pas que tu restes ici. »

-« Tu ne choisis pas Emma. J'ai fixé les règles du jeu et tu dois jouer selon mes règles. »

-« Alors je laisse tout tomber. »

-« Il n'y pas de marche arrière possible. Tu vas te changer pour diner avec moi et ensuite j'ai bien l'intention de dormir ici avec toi »

-« Tu m'as fait mal Carlos. Je ne veux pas partager mon lit. »

-« Emma, je pensais que tu m'aimais et bien je vois que tu n'étais pas sincère. »

-« Mon amour s'est arrêté lorsque tu as levé la main sur moi. »

-« J'ai beaucoup de patience Emma mais ne me pousse pas à bout. »

Et il s'en alla en me laissant encore une fois tremblante. Je ne sais pas si ces dernières paroles étaient un avertissement ou bien une promesse.


Opération spécialeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant