Opération spéciale

Tension en perspective

La journée s'annonçait morose. Je restais assise quelques minutes, et ne voyant pas le moindre signe de vie, je demandais au majordome d'appeler un taxi pour me ramener. Il le fit mais ce que j'ignorais c'est qu'entre temps, il avait prévenu Carlos.

Alors que je prenais mon trench, Pedro, son bras droit, vint vers moi. Cet homme me donnait la chair de poule. Il m'impressionnait et semblait être aussi dur que la pierre. Je me demandais parfois si cet homme avait un cœur. Et puis son regard, me mettait mal à l'aise. Il avait une façon de regarder qui me paralysait de peur.

Plusieurs rumeurs couraient sur lui. Elsa m'en avait raconté certaines et depuis, je faisais tout pour l'éviter.

-« Vous voulez entrer ? »

-« Oui tout à fait. »

-« Carlos m'a demandé de vous raccompagner. »

-« Parfait. »

Je me sentais terriblement mal à cet instant. En refusant son cadeau, je l'avais vexé. Il ne voulait certainement plus me voir. J'avais l'impression d'avoir un coup de couteau dans le ventre.

Alors qu'il me guida jusqu'à la voiture et qu'il m'ouvrit la porte, je le vis contourner la voiture et s'installer.

Le trajet se fit dans le silence le plus total.

Lorsqu'il se gara devant la maison d'Elsa, je sortis en le remerciant du bout des lèvres.

C'est ainsi que j'avais rejoint la plage. J'avais besoin de me promener et de réfléchir à la suite. C'était notre première vraie dispute et je ne savais pas vraiment comment réagir.

Ce qu'il attendait de moi me dépassait.

Me couvrir de fleurs et de bijoux, c'était démesuré, Pour moi, cela ne signifiait rien, en tout cas, pas son amour.

Finalement, Rafael réussit à éviter que je me morfonde.

On joua aux cartes avec ses amis et certains voulurent jouer à un strip poker mais je refusais.

Eddy m'avait appris à jouer mais aussi à éviter les baratins des mecs pour tenter d'amadouer les filles lors d'une partie. L'alcool était l'ennemi numéro un. La complimenter était le numéro deux. Et le numéro trois était d'éviter les défis.

Les mecs adoraient ça : »Si je gagne, pourrais-je avoir... », « Tu paries que... », « Chiche... »

Bref, ce moment simple me détendit.

Lorsque ces amis durent s'en aller, je restais seul avec Rafael.

-« Merci pour cette après-midi. »

-« Tu semblais un peu soucieuse, tout à l'heure. »

-« C'est exact. »

-« Il parait que tu sors avec Carlos ? »

-« Oui. Enfin, j'espère que ça n'a pas changé. »

-« C'est donc à cause de lui que tu étais triste. »

-« On peut dire ça. »

-« Carlos est une véritable célébrité ici. »

-« J'ai vu ça. »

-« Je t'aime bien Emma, tu restes toujours égal à toi-même. Mais si j'ai un conseil à te donner, garde toujours un œil ouvert. Cet homme aime le pouvoir et seules ces affaires comptent plus que tout. Je ne veux pas que tu sois malheureuse. »

-« Bizarrement, dans ta bouche, cela semble plus sincère que dans celle de ta sœur »

-« Elsa a toujours été attirée par lui .Il représente son idéal. »