Chapitre 21

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Mardi 1er mai, 1943
Marie



Je fouillai subtilement dans les armoires de la salle de bain. Elles refermaient un nombre incroyable de médicaments de toutes sortes et je ne voulais pas que mes parents se rendent compte que j'avais pris un des petits contenants si précieux.

J'avais peur que l'état de Thomas ce soit aggravé et c'est pour cette raison que je cherchais des médicaments. S'il allait mieux, j'aurais fait tout ça pour rien, mais au moins je prenais la chance de pouvoir l'aider.

Quand j'eus tout ce dont j'avais besoin, je les fourrais dans mon sac et me dirigeais vers la porte d'entrée.

J'avais trois petits contenants, un médicament pour la toux, un autre pour faire baisser la fièvre et un dernier que je ne savais pas vraiment à quoi il servait, mais ça disait qu'il fallait en donner lorsque le malade avait une grippe.

Je n'étais pas médecin et mes parents non-plus, mais je savais un peu comment ça fonctionnait. Je savais comment reconnaître certains symptômes et la quantité de médicament à administré dans chaque cas.

Mon sac sur l'épaule, je trottais dans la rue en me faisant du soucis pour Thomas. La journée était extrêmement chaude pour un mois de mai et je n'avais mise que mon écharpe autour de mon cou en faisant bien attention pour ne pas l'échapper encore une fois.

J'avais aussi pris soin de lui amener de la nourriture, il aurait besoin de toute ses forces. Je savais que s'il était malade, il refuserait de manger en disant qu'il n'avait pas faim, mais je savais aussi qu'il ne fallait pas que je lâche prise parce que tous les malades sont comme ça.

Ils refusent tous de manger alors quand réalité ils ont faim et ils ne ressentent pas le besoin de manger.

Il fallait aussi qu'il se repose, mais je ne pense pas que j'allais pouvoir compter là dessus. Ce qu'il m'avait dit la veille était atroce et j'en avait des frissons dans le dos: même s'il était malade à en mourir il devait aller couper du bois.

J'accélèrai le pas en zigzaguant entre les arbres qui prenait de la verdure quand j'aperçus enfin le grillage. Thomas était déjà là et le soulagement me gagna: la seule raison pour laquelle il aurait été absent, c'était la mort, j'étais donc très soulagée.

Il était de dos, appuyé sur la clôture et je courrais pour aller le rejoindre. Au moment où j'arrivais près de lui, je me penchais à sa hauteur:

-Thomas, je t'ai amené quelques choses...

Pendant que je parlais, il s'était tourné et j'avais découvert avec horreur son visage pâle en sueur. Il avait l'air d'avoir chaud, mais il grelottait tellement que j'entendais ses dents s'entrechoquer. Il tenta de dire quelque chose. J'essayais de comprendre, sans succès.

J'étais en panique, mais il fallait que je sois calme et que je garde mon sang-froid pour lui administrer les médicaments.

-Courage Thomas, je chuchotais alors qu'il était quasiment entrain de sévanouïr et que je fouillais dans mon sac.

Je pris les pilules pour la fièvre et les lui donnai. Il les pris avec difficulté, mais réussi tout de même à les avaler. Je ne pensais sincèrement pas que les autres médicaments étaient utiles et je regrettais de ne pas en avoir pris d'avantage.

Je passa ma main entre les grilles et attrapa la sienne:

-Thomas? Tout va bien aller, il faut juste que tu mange un peu sinon tu ne pourras jamais guérir, je lui chuchotais.

Il me regarda avec ses yeux à demi clos et sembla faire un effort considérable pour me dire ses quelques mots:

-Il... Il faut... Le bo... Bois...

La fille à l'écharpe rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant