Chapitre 30

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Lundi 7 mai, 1943
Marie



Non... Non, non, non! Il ne pouvait pas être au courant quand même?

Si?

Mes dernières chances de voir Thomas étaient envolées si Vincent était au courant pour nos rencontres secrètes.

Je tentais de voir une explication à tout ça: c'était impossible. Ma tête ne voulait pas croire. Qu'allait faire Vincent? Me dénoncer? Faire comme s'il n'avait rien vu? Toutes ses questions restaient sans réponses.

Je devais être aussi pâle que la neige, même si je tentais de garder une expression neutre:

-Thomas? je murmurai en avalant à grande peine ma salive.

Je sentais comme un étau autour de mon cou et mon cœur battait à tout rompre. Depuis, que la nervosité faisait partie de ma vie, je n'avais encore jamais senti mon cœur battre aussi fort.

-Oui, répondis sèchement Vincent, Thomas Dumond...

-Thomas Dumond? je demandai avec incompréhension.

Soudain mon cœur chuta avec soulagement et mes membres se détendirent: Thomas Dumond, un garçon du quartier qui parlait souvent avec moi.

Je pue enfin respirer librement et toutes traces de nervosité s'envola. Je laissai même échapper un petit rire.

-Quoi? Il n'y a rien de drôle, s'exclama Vincent en fronçant les sourcils.

Il fallait que je joue mon rôle de fille innocente qui ne savait absolument rien:

-Si tu penses qu'il y a la moindre chose entre moi et Thomas, tu te mets le doigt dans l'œil, je m'exclamai en riant.

Son visage se détendit un peu. Il semblait heureux d'entendre cela...

En fait, Thomas Dumond était un des meilleurs amis de Vincent. Je n'avais jamais été très amie avec, mais nous avions plusieurs fois jouer ensemble au football. C'était un garçon bien gentil et charmant. Vincent voyait sûrement un rival et semblait bien jaloux.

Cette pensées me fit un petit pincement au cœur: Vincent tenait-il à moi à ce point?

-Marie, je t'ai vu avec lui dimanche.

C'était vrai. Je passais devant l'université et Thomas Dumond à couru vers moi pour me parler. Cela faisait une éternité que nous ne nous étions pas vu. Notre enfance terminé, il était entré à l'université et chacun avait fait sa vie.

J'avais parlé quelques minutes avec lui. Ce garçon, était toujours aussi comique qu'il l'était quand nous étions enfants et il m'avait bien fait rire.

J'haussai les sourcils en souriant:

-Ah oui! Je me rappelle, je déclarais. Il fait de brillantes études en médecines, c'est ce qu'il m'a dit...

-De quoi avez-vous parlés? gromella Vincent, visiblement jaloux.

-De tout et de rien... Ne t'inquiète pas Vincent, il n'y a absolument rien entre nous.

Sur ce, je me mis à marcher de nouveau, avec un immense soulagement. Mon meilleur ami ne savait rien, mon Thomas était en sécurité et personne n'était au courant de nos rencontres. Vincent me rattrapa:

-Marie, je ne veux plus que tu ailles le voir, déclara Vincent.

Je fis brusquement volte-face en fronçant les sourcils:

-Quoi? Je viens de te dire qu'il n'y avait absolument rien entre nous! Nous avons seulement discutés, comme des adultes civilisés.

-Je vous ai vus et je n'aimais pas la manière dont-il te regardait, s'exclama Vincent.

La fille à l'écharpe rougeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant