Perrie
Je me suis faufilée à travers les rangées de l'amphi, pour m'installer au beau milieu de la salle, dans le but de bien suivre la scène. Harry était là, ses boucles brunes remuaient dans tous les sens à chacun de ses gestes. Je l'observais il répétait un rôle avec la professeur. Mais pas n'importe quel personnage. Je connais les textes et sonnets de Shakespeare par coeur, aucun ne m'échappe. Roméo Montaigu.
- “Mais, doucement! Quelle lumière brille à cette fenêtre?
C'est là l'orient, et Juliette en est le soleil.
Lève-toi, clair soleil, et tue la lune jalouse qui est déjà malade et pâle du chagrin de te voir tellement plus belle, toi sa servante. Voici ma dame. Oh, elle est mon amour!
Si seulement elle pouvait l'apprendre!
Elle parle... mais que dit-elle? Peu importe, ses yeux sont éloquents, je veux leur répondre...” récita Harry.
Son jeu de scène est brillant. Dès qu'il eut fini, mes mains se joignirent pour l'applaudir. Harry vint me voir, quant à Mme Midland, elle rassembla ses affaires sûrement pour préparer l'arrivée de certains lycéens qui souhaiteraient participer au casting. Harry s'assit à côté de moi.
-Félicitation pour ta prestation! Tu connaissais déjà le script ? Lui dis-je curieuse de sa réponse.
-À vrai dire, l'année dernière je jouais déjà le rôle de Roméo. Enfin plutôt j'étais sa doublure.
-Intéressant, je te voyais plus du genre à jouer aux jeux vidéos tous les week-ends avec tes potes en réalité.
-Oh les pièces de théâtre c'est pas vraiment mon truc. La musique oui. Elle prend une grande place dans ma vie.
- Exactement la même chose. Je peux te poser une question ?
Il fallait que je lui demande ce qu'il s'était passé à la pause.
-Je t'écoute.
-Tu étais ou tout à l'heure ? Attention tu fais ce que tu veux, ou encore tu parles à qui tu le souhaites. Mais..tu n'as donné aucune nouvelle voilà.
À cet instant je trouvais ma question ridicule. Je regardais mes chaussures. Il replaça les manches de sa chemise, il croisa ses bras et des plis se formèrent sur son tee-shirt noir. Sa position laisser à penser qu'il allait sortir un mensonge, qu'il venait à peine d'inventer. C'était évident. Son regard était vide puis il posa ses yeux sur moi.
