Insatiable

253 33 9
                                    


J'étais là, couchée sur mon lit, inerte, à regarder ce terrible plafond blanc qui menaçait de s'écrouler. Je ne rêvais que de lui. Je crois que j'avais besoin de son toucher, de son doux regard qui me frôle. 

Un besoin insatiable à en devenir morbide.

Et puis quand je croyais le voir, quand je croyais possiblement pouvoir conquérir son amour, le sol sous moi s'effondrait et je perdais mon âme dans les décombres de cet espoir vain. Je ne peux pas dire que j'étais ruinée, mais que je détruisais toute mes chances d'un jour lui appartenir.

Je cramais mon cœur à trop l'aimer d'un amour brûlant. Mes pensées tournaient autour de lui, ce n'était que bouts de papiers déchirés de mots doux inavouables.

Et j'aurai voulu tout lui dire, écraser mes sentiments sur son cœur de pierre à m'en briser les doigts, en ignorant la douleur, car ce qui me ferai le plus de mal serai qu'il ne ressente rien de plus qu'une petite étincelle d'un feu beaucoup trop vif.

J'aurais brandi mon cœur hors de moi pour le lui offrir, j'aurai décroché la lune et les étoiles avec si ça lui avait suffit pour qu'il daigne m'aimer, ne serai-ce qu'un peu. Il était ma vie sans que je ne fasse parti de la sienne, il rythmait mes journées de la mélodie tragique de l'impossible amour, et c'était comme un coup de poignard dans le crâne d'écouter ces notes de pitié.

Ça fait mal, c'est dur, ça écorche le bonheur et ça casse les envies comme si ce n'était rien d'autre que de simples graines de sentiments gâchées. Mais c'était plus que simplement ça. C'était un tout, une entité reconnue, une vie refoulé dans un élan de lacune cardiaque du à un simple regard sur ma peau de porcelaine.

Parce qu'on a tous envie de s'endormir à jamais, et même si la vie est fourbe, et qu'on le sait tous, il faut bien se réveiller à un moment et avoir le courage de résister encore un peu plus longtemps.


ProsodieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant