Sous le sol

73 14 1
                                    


Compactée dans un bloc de béton où elle entend les fissures languissantes qui se dessinent sur la pierre frappée. Les éclairs dans le ciel qu'elle ne peut voir font trembler son corps, ses yeux convulsés cherche la lumière dans le néant, ses mèches brunes, desséchées par les années, semble virevolter autour d'elle, lui brouiller la vue, tandis qu'aucun vent ne s'est levé depuis bien longtemps. La sueur est plaquée sur son front comme la pluie sur un jour triste, ses habits délabrés traînent derrière son corps amaigri, ses jambes frêles et nues se cognent sur les pierres qu'elles croisent, et ses pieds déchaussés saignent abondamment. 


Elle à tout perdu, l'amour, la vie et la vue, comme si le fait de voir quelque chose l'aurai aidé à se barrer d'ici, elle le prend comme une fatalité de plus. Elle ne sait pas où elle est, bloquée entre quatre murs froids et rugueux, coincée avec un air déchirant qui se dégrade à chaque expiration. Et la peur qui l'enferme de plus en plus, saccadé et saccagé. Elle aurait voulu plus de temps, pour le retrouver, pour le voir, pour le serrer dans ses bras, pour voir son visage sale de guerrier, qu'elle a tant aimé.


Mais à présent, c'est elle qui est sale, son cœur tout autant que son corps, la boue à détruit son visage et la mort son âme, les larmes qui coulent encore sur son visage on balayées ses souvenirs, et pourtant elle s'en rappelle, elle l'aime, oh oui, qu'elle l'aime, tant elle l'aime qu'elle en crève. 


Mais la nuit l'a envahie, le néant et ses sbires l'ont bouffés, le vent qui n'existe point à éparpillé ses espoirs dans la nuit.


L'amour, ça brise, ça tue, ça défonce. Qu'importe, elle y croyait.

ProsodieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant