La couleur de l'âme

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C'était un soir d'été, un soir chaud et coloré, interminable.

La salle d'attente de l'aéroport était presque vide, sentait bon le propre, était silencieuce, tranquille.

La jeune fille était assise en tailleur sur un des sièges gris, ses écouteurs dans ses oreilles, ses cheveux courts et bruns tombant doucement devant ses yeux, son visage se balançant au rythme de la musique.

Un jeune homme arriva par sa droite, mais elle ne l'aperçut pas immédiatement, trop plongée dans le roman qu'elle lisait depuis son arrivée.

Puis elle releva les yeux, et s'arrêta quelques secondes sur cette créature qui s'était plantée devant elle. Quelques secondes qui parurent éternité.

Il était grand, long, longiligne. Habillé tout de noir, finement, avec bon goût. Ses cheveux de geai n'était pas coiffé, balancé d'un coté d'un geste hasardeux de sa main. Son teint était bronzé, unicolore, lisse.

Puis le cœur de la jeune femme rata un battement lorsque son regard croisa le sien.


Les yeux sont le miroir de l'âme, dit-on.


Alors,

Son âme était un océan clair, qui s'étendait à l'infini.

Son âme était la glace des pôles qui fondait au soleil.

Son âme était un ciel d'hiver qui se gorgeait de flocons gris.

Son âme était douce et pourtant si rude.

Son âme était fraîche, triste et hyaline.

Son âme était si bleue qu'elle en paraissait blanche.

La jeune femme n'avait jamais vu un bleu si tendre, si attirant.

Puis leurs regards s'écartèrent. La jeune femme reprit sa lecture et le jeune homme reprit son chemin.
L'espace de quelques secondes, deux âmes s'étaient confondus avant de se repousser à regret.

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