Agonie Naïve

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Elle était belle, Élise, mais on taguait son visage de mot brûlants de haine.

Elle aimait la vie, mais ça, l'éternité s'en moquait.

Elle croyait en l'avenir, le destin plongeait dans son regard océanique, mais il s'y noyait.


Elle souriait, pourtant, ne se doutait de rien, ne voyait rien d'autre que la bonté trompeuse des choses qui l'entouraient.


Elle était naïve, elle le savait, s'en vantait un peu parfois, ignorant les conséquences de son état, comme une maladie qu'on ne songerait à guérir. 


Elle chantonnait un peu, dans son sommeil et en journée, comme si l'on pouvait confondre les deux, comme si ces deux mondes étaient tout aussi nitescents et hyalins que l'étaient ses rêves.


Mais elle mourrait, Élise, elle crevait de vie bafouée et d'infini refoulé en tant d'années de mensonges et de stupidité humaine. 

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