Prosodie

Un jour de pluie et de brouillard

La pluie s'écoulait sur la Terre, et c'était comme si le chagrin du monde s'écrasait sur l'humanité.

La rue était déserte, les hommes en costume-cravate, revenant du boulot, s'étaient abrités dans les boutiques encore ouvertes, les femmes avait dégainées leurs parapluies et avait augmenté la cadence de leurs pas, les gamins qui sautaient dans les flaques avaient fini par rentrer chez eux lorsque le premier coup de tonnerre avait éclaté dans le ciel. 

L'enseigne du vieux tabac trouait l'obscurité de sa luminescence rougeâtre, et l'on entendait les rires déployer leurs joies à travers la ville. Ces hommes là oubliaient la hantise des jours de pluies, ils ignoraient la nostalgie que les larmes balançaient sur les vitres sales du bar, ils vivaient comme si le soleil leurs souriait doucement. 

Les jeunes femmes qui passaient rapidement devant eux les regardaient d'un air dédaigneux et hautain, comme si la valeur de la vision des choses dépendait de l'intérieur de ce bar et de cet extérieur brumeux, comme si l'aura de l'alcool qui brûlait le cœur de ces mâles attablés sentait bon en l'intérieur mais que dans la rue, il brisait l'âme des esprits perdus.

Les yeux brillant, le cœur bouillant et la voix bruyante, les hommes gueulaient à tout bon, il parlait de tout et de rien, de leurs emmerdes, du coté de la vie qu'ils aimaient le plus, de ce bar qui deviendrai leur temple à présent qu'ils y étaient heureux. Mais la lune était haute, et les mœurs remplissaient les cœurs de femmes, coincée derrière leurs portes fermés à clé par leur prudence. Les hommes lâchait leurs bières, la sueur qui coulait des fronts brûlant fut bientôt remplacé par les pleurs des cieux qui coulaient sur eux lorsqu'ils rentraient en leurs demeures.

C'était un jour de pluie qu'on leur avait offert pour qu'ils réfléchissent à la vie. C'était un jour de pluie qu'on leur avait donné, pour qu'un jour de plus, ils oublient leurs soucis.